Darkness show [TOME 1]

Chapitre 48 : La ville piégée

🦔

La voix retentit à nouveau.

— Le prochain duel opposera Alice Grester à Sita Ninshi. Candidats, avancez-vous !

C'était à mon tour de combattre, on dirait. Sita Ninshi... cette fille ne devrait pas poser problème. Je me suis approchée d'elle, accompagnée de mon faucon, elle en fit de même.

— Je n'ai aucune intention de te tuer, mais si tu venais à mourir alors tant pis, marmonna mon adversaire en mâchant son chewing-gum.

— Ne t'en fais pas pour moi, inquiète-toi plutôt pour toi.

— Vous êtes prêts ? 3... 2... 1... Que le combat commence !!!

Sita mit ses mains au sol, une gigantesque ville apparue aussitôt. Un tas de bâtiments venaient de surgir, tout autour de moi, nous ne nous trouvions plus dans l'arène, mais dans un endroit bien plus grand. Une dernière maison émergea entre moi et Sita, me faisant perdre le contact visuel avec elle.

J'entendis sa voix résonner dans toute la ville.

— Voici mon don, comme tu peux le voir je peux faire apparaître cette sorte de mini ville. Que dirais-tu de jouer à un jeu ? Un simple cache-cache ! Trouve-moi et tu as gagné, tu as 15 minutes pour me trouver ! Alors, qu'en dis-tu ?

— Très bien, ça me va.

Mon pouvoir n'était pas franchement fait pour me battre, par conséquent, sa proposition m'arrangeait fortement.

— Parfait, alors bonne chance.

— Survole la ville, ordonnais-je à mon faucon.

L'espace d'un instant, les yeux de mon faucon sont devenus les miens. Mon don me permettait, entre autres, de voir ce qu'il pouvait voir.

La ville était bien plus grande que je le pensais, trouver mon adversaire ne sera pas de tout repos. Elle ne se situait plus derrière la maison qui était apparue entre nous, mais elle devrait logiquement se trouver dans les parages.

J'ai repris une vision normale, puis j'ai contourné la demeure pour me rendre dans la ruelle où elle se trouvait la dernière fois que je l'avais vue, je me suis mise à courir, mais quelque chose me fit trébucher.

Un fil.

Une énorme explosion retentit dans le bâtiment à côté de moi, qui vola en éclats, plusieurs débris retombèrent dans ma direction.

Je me suis précipitée le plus loin possible de cette maison, par chance, aucun décombre ne m'est retombé dessus. Je vois, alors cette ville était piégée... il va falloir que je sois bien plus prudente.

J'entrouvris précautionneusement la porte d'une demeure, il était peu probable que mon adversaire se soit cachée dans une ruelle. Une flèche fusa, se plantant dans la porte. Heureusement que j'ai été vigilante ! J'ouvris entièrement l'entrée, une nouvelle flèche fonça dans ma direction, je me suis baissée in extrémis, esquivant cette dernière.

Alors même certains pièges n'étaient que des leurres ? Je vais devoir être encore plus attentive. J'ai prudemment avancé dans la demeure puis je l'ai intégralement fouillé, il n'y avait rien d'autre.

Il me restait encore 12 minutes, c'était largement suffisant.

Mon faucon revint à mes côtés, il m'annonça qu'il avait découvert une maison qui semblait plus protégée que les autres dans les environs. Je me suis dirigée vers cette fameuse maison. Je suis entrée avec précaution à l'intérieur de celle-ci, contrairement à ce que je pensais, il n'y avait aucun piège pour m'accueillir.

Je me suis retrouvée au milieu d'un grand salon, un escalier montait vers l'étage. J'ai décidé d'explorer l'étage en premier, mon oiseau se chargerait d'observer le rez-de-chaussée. J'ai commencé à gravir les marches quand tout d'un coup, celles-ci se sont aplaties, ne laissant plus qu'un sol glissant. En bas de l'escalier, une trappe s'ouvrit, des pics acérés se trouvaient à l'intérieur. Je me suis accrochée à la rambarde pour remonter avec difficulté cette pente.

Une fois arrivée en haut, je me suis retrouvée dans un couloir. Dans ce couloir se trouvaient quatre portes et une armoire. J'ouvris l'une des portes, derrière elle se trouvait la salle de bain. Il y avait une flaque d'eau sur le sol devant l'évier, un câble coupé était directement en contact avec cette eau, et branché à la prise au mur. J'ai exploré cette salle sans mettre les pieds dans ce piège. Il n'y avait rien ici.

Je suis sorti puis je me suis rendu dans une nouvelle pièce, les toilettes. À peine avais-je eu le temps de rentrer que la porte derrière moi se ferma d'un coup sec, un bruit sourd résonna dans le couloir. J'ai essayé d'ouvrir l'entrée, en vain, avant de comprendre ce qui était arrivé. L'armoire du couloir venait de tomber derrière la porte, bloquant celle-ci. La salle ne possédait aucune fenêtre.

Soudain, l'eau des toilettes commença à remonter, petit à petit, la pièce commençait à être inondée. J'ai tenté d'enfoncer la porte, mais rien à faire, je parvenais à peine à la faire bouger. L'inondation gagnait rapidement du terrain, elle arriva jusqu'en bas de mon ventre en à peine quelques secondes. J'ai continué à donner de violents coups d'épaules dans l'entrée, mais, plus l'eau gagnait du terrain, moins mes chocs étaient puissants. Elle était désormais au niveau de ma tête, j'ai dû me mettre à plonger pour enfoncer la porte, puis remonter à la surface pour reprendre ma respiration. J'ai plongé, j'ai pris de l'élan puis j'ai donné un coup de toutes mes forces contre la porte. Ce n'était pas encore suffisant. Je suis remontée à la surface avant de me rendre compte qu'il n'y avait plus de surface. L'eau avait déjà atteint le plafond. J'ai replongé puis j'ai mis un ultime coup d'épaule dans cette porte, qui s'entrouvrit légèrement ! La pièce commença à se vider peu à peu, j'ai repris ma respiration en attendant que toute cette eau s'écoule.

Une fois une bonne partie de l'eau évacuée, j'ai pu donner quelques coups supplémentaires dans la porte, l'ouvrant suffisamment pour m'introduire dans la petite ouverture. La salle suivante à l'étage était une chambre, il n'y avait rien de particulier à l'intérieur. Il y avait un tableau au-dessus du lit, je suis montée sur ce dernier pour décrocher le tableau. Le lit s'éleva d'un coup, je parvins à me précipiter sur le sol à tant. Le lit se fracassa violemment contre le plafond de la pièce.

La dernière salle de l'étage était une autre chambre. Chaque tiroir de cette pièce, chaque chose à ouvrir, chaque pas, étaient accompagnés d'une flèche. Une fois le mécanisme compris, les flèches devenaient évidentes et par conséquent faciles à esquiver.

Plus que cinq minutes pour trouver cette fille.

Je suis redescendu dans le salon, le trou en bas était désormais rempli de l'eau des toilettes. Je me suis assis sur la rampe et je suis descendue avec précaution. J'ai eu raison, au quart de mon parcours, un pic jaillit au milieu de la rampe. J'ai sauté de la rambarde pour directement arriver dans le salon. Mon faucon n'avait rien trouvé. Je me rendis dans la cuisine et ouvris la porte du frigo, ce que mon oiseau n'avait pas pu faire. Une fois ce dernier ouvert, il tomba en avant manquant de m'écraser. Par terre, derrière le frigo se trouvait une clé. Je l'ai ramassé et j'ai suivi mon faucon qui désigna une étagère fermée à clé. Dans cette étagère se trouvait un levier. J'ai actionné le levier, un passage s'est ouvert dans le sol.

Trois minutes restantes.

Je me suis engouffré dans ce petit passage, mon faucon partit devant. Je me suis retrouvée face à une porte blindée, j'ouvris la porte, un froid glacial. Une chambre froide. Une fois entrée dans cette pièce, il était fort probable que je me retrouve piégée à l'intérieur. Je me suis fait avoir, cette maison était vide. J'ai remonté les escaliers, c'est là que j'ai remarqué qu'une marche avait une forme plutôt étrange, le bout semblait être une poignée que l'on pouvait tirer. Je me suis reculée et j'ai tiré cette marche, trois marches de l'escalier se retirèrent, créant un passage. Je me suis engouffrée dans ce dernier.

Une minute restante.

Une porte se dressait devant moi, je l'ai ouvert, il n'y avait rien.

Soudain, j'entendis un bruit derrière moi. C'était elle, Sita. Elle abattit un énorme gourdin en direction de ma tête, j'ai esquivé son coup, mon faucon commença à l'attaquer au visage. J'ai profité de cette opportunité pour la désarmer et la frapper de toutes mes forces avec son gourdin.

Elle tomba au sol, la ville se dissipa.