Chapitre 30 : Fatigue et réconfort

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— On fait quoi maintenant ? demandai-je à Ruki.

Il prit la carte qu'Aotsu lui avait donnée, et répondit :

— Je pense que cette carte désigne un endroit de la zone nord, pour être plus précis, je dirais que ça se trouve quelque part au nord-ouest.

— Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

— La carte que l'on a vue au début de ce jeu, selon mes souvenirs il y a un lieu avec des cotes similaires au nord. J'ai récupéré une vieille boussole dans l'une des maisons, alors dès que tu es prête, on commencera à se diriger vers le nord.

— Je suis déjà prête.

— Alors c'est parti, déclara-t-il avant d'avancer, suivant sa boussole.

Nous avions mis cinq jours à atteindre le nord et deux jours de plus à progresser dans celui-ci, une semaine de marche en tout. Pendant le trajet, nous n'avions croisé aucun groupe, c'était fatigant et ennuyant, mais tant que Ruki était là, tout allait bien. La nuit, la température chutait drastiquement, nous obligeant à nous réfugier. Ce soir-là, nous avons repéré une grotte se trouvant au-delà d'étranges bannières plantées dans le sol, nous avons pris la décision de nous y abriter.

Ruki alluma un feu et commença à faire cuire les poissons que l'on avait pêchés le matin même. Endormir les animaux était un jeu d'enfant pour moi, les attraper et les tuer n'étaient pas un problème, le problème, c'était surtout de les trouver !

— Alors, on est encore loin tu penses ? lui demandais-je.

— Je n'en ai aucune idée, je dirai qu'on a encore trois jours de marche minimum, sept maximum, mais je peux me tromper.

— Tu es sûr que l'on se dirige vers la bonne direction ?

— Bien sûr.

— OK, je te fais confiance alors.

Peu importe où je vais tant que c'est avec Ruki, ça me va, si l'on ne trouve pas ce que l'on est venu chercher au final tant pis.

— En fait, tu penses qu'on découvrira quoi là-bas ? questionnais-je.

— Je n'en sais rien, mais je pense que l'on pourrait trouver un nouvel artefact.

— C'est possible oui.

Il y eut un moment de blanc, avant qu'il ne me demande d'une voix à la fois timide et assurée :

— Tu vas bien ? Pas trop fatigué ?

— Je suis toujours fatiguée.

— Oui, mais je voulais dire...

— Je sais ce que tu voulais dire idiot, oui, ne t'en fais pas ça va.

— Tant mieux alors.

Il y eut à nouveau un long silence, cette fois-ci, c'est moi qui l'ai brisé.

— Tu sais, je repensais à Emma et...

— N'y pense plus.

— Mais...

— Il faut que l'on avance, si l'on commence déjà à se morfondre maintenant, on n'en a pas fini.

— Je comprends, excuse-moi.

— Ne t'excuse pas, c'est normal.

C'était toujours comme ça avec lui, bien que je le connaissais mieux que personne, dans les moments où l'on était tous les 2, il était souvent difficile d'avoir une longue conversation, je ne savais jamais quoi dire, et lui aussi visiblement.

Darkness show [TOME 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant