Partie 2 - chapitres 1 à 22

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 Deuxième partie : Septième année

Chapitre un

Le vent soufflait sans relâche sur Poudlard, annonçant déjà l'automne. La nuit tombait doucement, couvrant de ses ombres le parc du château. Une chouette hulula dans le lointain, en route vers son destinataire.

Beaucoup de gens auraient trouvé cette situation angoissante. Poudlard à la nuit tombée n'était pas l'endroit le plus réjouissant au monde. Cependant Lily Evans parvenait à en tirer un certain apaisement. Peut-être était-ce parce que, pour une fois, personne ne lui hurlait dans les oreilles. Ou alors, simplement parce que cette nature agitée était sûre de revenir au calme d'ici peu, tandis que le monde de la Sorcellerie sombrait peu à peu dans les ténèbres, en un mouvement qui semblait inexorable.

La jeune fille resserra le col de son manteau autour de son cou en frissonnant. Il semblait faire bien froid après la chaude atmosphère de la cabane d'Hagrid. Chaude dans tous les sens du terme : c'était une véritable étuve, mais aussi un puits sans fond de réconfort. Lily se demandait souvent pourquoi elle avait attendu la sixième année avant de devenir amie avec le garde chasse.

Abandonnée par son copain et son meilleur ami à la fin de sa cinquième année, elle avait perdu tous moyens de quitter un peu les cours et son dortoir. Elle allait parfois se promener seule, pour décompresser, mais cela n'avait plus la saveur des jours d'antan. Puis, un soir, elle avait croisait Hagrid. Ils avaient bavardé et il avait réussi à la convaincre de venir prendre un thé accompagné de gâteaux – qu'elle avait bien vite appris à refuser poliment.

Elle emmenait parfois ses amies lorsqu'elle lui rendait visite, mais elle préférait y aller seule. C'était son moment à elle. Elle pouvait être loin des préoccupations de vernis à ongles de Jenny et des crises de folie passagère de Val. Non pas qu'elle n'aimait plus ses amies... Seulement, il lui arrivait d'avoir besoin de calme.

Frigorifiée, elle pressa le pas et passa enfin la lourde porte de bois. Elle poussa un soupir de soulagement lorsque le vent cessa enfin de lui souffler en pleine figure et s'empressa de monter jusqu'à son dortoir. C'était presque l'heure de dîner et Margaret allait sans aucun doute la tuer si elle arrivait en retard. Les tentatives de régime de Jenny n'avait servi à rien: Maggy aimait les sucreries, et personne ne pouvait rien y faire.

Lily donna le mot de passe à la Grosse Dame (« Mortem ») et traversa la Salle Commune. La plupart des élèves étaient affalés çà et là, le ventre beaucoup trop creux pour songer à travailler encore. Elle donna une petite tape en passant sur les pieds d'un sixième année, posés sur une table, tout en lui adressant un charmant sourire. Elle était préfète en chef et comptait bien se faire respecter comme telle.

Elle grimpa quatre à quatre les escaliers et ouvrit doucement la porte de son dortoir. Une odeur âcre l'assaillit aussitôt et elle grimaça.

- Val ! Tu es insupportable !

L'intéressée releva la tête de la feuille blanche qu'elle tenait entre les mains tandis que Lily jetait son manteau sur son lit. Les cheveux coupés au-dessus des épaules, Val ressemblait à présent à un petit elfe ébouriffé. Elle avait une tâche de peinture jaune sur la joue et posait de grands yeux marrons et innocents sur son amie.

Lily et JamesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant