III- Chapitre 29

9.3K 537 172
                                    


Note du Bêta : Saluuuuuuuuuut ! Alors déjà, j'annonce avant que Zouzoue ne le fasse que le chapitre le lundi est maintenant une chose définitive, tout simplement parce que notre auteure d'amour est overbookée les autres jours. Cela dis c'est pareil hein ? Le chapitre est dans la continuité des autres, même si le début est affreusement mièvre, mais bon on espère qu'il vous plaira, et on va revoir un perso clé de la bataille du nouvel an et avoir des nouvelles du pire couple de la fic ! Sur ce gros bisous à tous et à la semaine prochaine


Note de moi : je risque de ne pas poster la semaine pro, il faut que j'avance un peu dans l'écriture... Bonne semaine à tous, j'vous adore !


Chapitre 29

- Non James, moi vivante tu ne monteras pas sur un balai avant encore une semaine !
Le jeune homme fusilla Lily du regard.
- Trois jours.
- Six.
- Quatre.
- Cinq, et je ne descendrai pas plus.
Il lui adressa un regard furieux mais elle ne plia pas. Elle commençait à avoir l'habitude. Il laissa finalement échapper une sorte de feulement avant de s'exclamer :
- Très bien, j'accepte, espèce de mégère !
Elle marmonna quelques insultes à son encontre alors qu'il pivotait sur ses talons pour quitter le salon. Elle l'entendit monter les escaliers et son cœur se serra légèrement lorsqu'elle s'aperçut qu'il ne les montait pas deux à deux comme il en avait l'habitude au QG. Elle se laissa tomber sur le canapé avec un soupir exaspéré et contempla d'un œil vide le gâteau au chocolat posé sur la table basse.
Ils étaient à Godric's Hollow depuis cinq jours et James était terriblement lunatique. Il pouvait être absolument adorable un moment puis s'agacer soudain et devenir irascible pour le reste de la journée. Lily s'efforçait d'être indulgente mais sa patience avec des limites. Fleamont lui-même ignorait son fils quand il devenait trop désagréable.
Elle avait prévu de lui apprendre des jeux de cartes moldus mais elle savait qu'elle allait se faire insulter si elle proposait, aussi voulut-elle attraper son livre qu'elle avait posé sur le fauteuil... puis s'aperçut qu'elle l'avait remonté dans leur chambre un peu plus tôt. Avec un grognement, elle s'extirpa du canapé et monta lourdement à l'étage en s'apprêtant mentalement à devoir ignorer James. Elle pensait le trouver assis sur le lit en train de lire des vieux magazines de Quiddtich, mais il était en fait installé au milieu d'un monceau d'objets hétéroclites qui provenaient apparemment du tiroir à présent vide de sa table de chevet. Il ne releva même pas la tête quand elle entra et attrapa un vieux morceau de parchemin qu'il roula en boule pour le jeter dans la corbeille, à l'autre bout de la pièce. Il manqua sa cible.
- Je ne suis même pas capable de faire ça, marmonna-t-il pour lui-même avant de reprendre son tri.
Lily leva les yeux au ciel tout en attrapant son livre sur sa propre table de chevet. Elle en avait plus qu'assez qu'il s'apitoie sur lui-même en permanence. Pourtant elle ne dit rien, soucieuse de lui éviter une autre dispute, et reprit le chemin du couloir lorsqu'un objet sur le lit attira son attention. Elle s'approcha, surprise, et prit la photo sans tenir compte du coup d'œil mauvais de James.
Dans un cadre en bois se trouvait une photo où on les voyait tous les deux rire aux éclats, sans doute dans la salle commune de Gryffondor. Elle n'avait jamais vu cette photo en possession de James.
- D'où est-ce que ça vient ? Interrogea-t-elle en songeant que c'était la belle époque, avant qu'elle ne se change en garde-malade pour un enfant capricieux.
Il releva la tête de son bazar avec un soupir exagéré et lui prit l'objet des mains. Il contempla un instant leurs doubles qui riaient et lorsqu'il lui répondit, elle eut l'impression qu'il avait l'air un peu honteux.
- Les Maraudeurs me l'ont offert à Noël. Noël 1977.
- On n'était pas encore ensemble, observa-t-elle.
- Ouais, c'était ça la blague, paraît-il.
- C'est Val qui l'a prise ?
- Oui.
Lily se sentit mal en songeant qu'elle n'avait pas pensé à Val depuis une éternité. Elles s'envoyaient quelques lettres, de loin en loin, mais cela se faisait de plus en plus rare.
- Pourquoi elle était planquée dans ton tiroir ?
- Je ne voulais pas que tu la vois avant que... J'avais peur que tu m'accuses d'être trop présomptueux.
- Je l'aurais sans doute pensé, acquiesça-t-elle, songeuse. J'avais tellement peur que tu te foutes de moi que...
- Je ne suis pas sans cœur, coupa-t-il. Je n'aurais jamais fait une chose pareille, à personne.
- Je sais, soupira-t-elle en s'asseyant sur le lit. Je le sais bien.
Comme elle fixait toujours la photo, James la lui tendit.
- Tu veux la garder ?
Lily se figea et leva un regard légèrement paniqué vers lui.
- T'es pas en train de me larguer, hein ?
Il fut tellement surpris qu'il en oublia d'être en colère contre elle.
- Quoi ? Pourquoi est-ce que je ferais une chose pareille ?
- Tu me tends ça comme si tu me donnais un dernier souvenir à garder de nous, balbutia Lily en portant la main à son cœur. Merlin, tu m'as fichu une de ses frousses !
Contre toute attente, James éclata de rire. Elle sourit aussi, simplement heureuse de l'entendre rire.
- Tu as vraiment cru que j'allais te larguer parce que je te propose de garder une photo de nous deux ? Pouffa-t-il. C'est la chose la plus stupide que j'aie jamais entendue.
- J'en conclus que je n'ai pas de souci à me faire ?
- Pourquoi est-ce que tu... Oui, bon, d'accord, mais ce n'est pas parce que ...
- Tu es odieux que je dois me faire du souci ? Compléta-t-elle d'un ton aimable.
- Je ne suis pas...
Il s'interrompit, réfléchit un instant, ouvrit la bouche, et choisit finalement de se taire.
- J'ai cloué le bec à James Potter, commenta Lily. Ça faisait longtemps.
- Faux, répondit-il à voix basse. Tu as toujours le dernier mot.
- Tant que c'est l'impression que tu as, ça me va.
L'ombre d'un sourire effleura ses lèvres et il entreprit de remettre tout le bazar qui jonchait le lit dans le tiroir. Lily haussa un sourcil.
- Tu ne comptais pas ranger tout ça ?
- C'était seulement pour passer mes nerfs.
- Oh, c'est gentil d'avoir trouvé une autre cible que moi.
Il se racla la gorge, gêné, et continua son rangement. Lily entreprit de l'aider mais un parchemin retint son attention. C'était un poème du plus mauvais goût, écrit dans une version plus enfantine de la calligraphie de James. Elle le parcourut en gloussant avant de le lui fourrer sous le nez.
- Tu as écrit ça pour qui ?
Il fronça les sourcils un instant avant de rougir furieusement et il lui arracha la papier des mains pour le rouler en boule. Seulement le parchemin reprit aussitôt sa forme initiale, sans garder la moindre trace du traitement que James venait de lui faire subir.
- Oh, tu lui as même jeté un sort pour être sûr de le conserver toute ta vie ? Pouffa-t-elle.
- C'est les Maraudeurs ! Geignit-il.
- Oh non mon chéri, c'est bien toi qui a écrit ça ! Alors, c'était pour qui ?
Avec l'air de quelqu'un qu'on mène à l'abattoir, il marmonna :
- Judith Billberby. Elle était en Sixième année quand on était en Troisième. C'était pour la St-Valentin.
Un nouvel éclat de rire franchit les lèvres de Lily, incapable de s'en empêcher. Une expression affligée se peignit sur le visage de James et il poursuivit :
- Heureusement pour moi les Maraudeurs l'ont trouvé avant le jour J et ont trouvé ça tellement drôle qu'ils lui ont jeté un sort pour s'assurer que je ne pourrai jamais le jeter. Et ils m'ont empêché de le lui donner, du coup. Arrête de te moquer de moi, pitié !
- Merlin James, ce ne serait pas aussi marrant si je ne pouvais pas ! Vu ton talent, je me demande pourquoi tu ne m'as jamais écrit de poème.
- Très drôle. De quoi est-ce que j'aurais parlé ? De ton foutu caractère ?
- De ma sublime silhouette ?
- De tes ronflements ?
- De mes yeux de biche ?
Au lieu de répondre, il pencha la tête sur le côté, concentré.
- C'est vrai que tu as des yeux de biche.
Elle eut un petit sourire fier : Lily Evans n'était pas particulièrement enthousiaste à propos de son physique, comme la plupart des filles, mais elle était plutôt contente de ses yeux.
- Ça explique peut-être pourquoi mon patronus est une biche, même si je trouverais ça assez dégradant que ce soit basé uniquement sur mon physique alors que c'est censé refléter les caractéristiques du sorcier et... James ? Ça va ?
Il la fixait, la bouche légèrement entrouverte, les yeux écarquillés. Elle agita sa main devant ses yeux et il sursauta légèrement avant d'afficher un air troublé.
- James ?
- Une biche ?
- Oui, une biche, ça ne te convient pas ?
- Ça ne me... Par Merlin, Lily, tu ... Une biche, bon sang !
Elle secoua la tête, perdue.
- Et alors ?
La surprise de James avait fait place à une expression rayonnante de bonheur, qu'elle n'avait pas vu sur son visage depuis longtemps – et certainement pas depuis deux semaines.
Il l'observa encore un instant avant de se mordre la lèvre d'un air amusé.
- Je sais un truc que tu ne sais pas. Ça, c'est vraiment jouissif. J'imagine que c'est lié à mon étude des Animagi mais...
- James !
Un sourire mi-sarcastique, mi-tendre – Lily avait toujours eu du mal à faire la différence entre les deux chez James – étira ses lèvres.
- « Le Patronus est son soi secret éveillé, un soi qui sommeillait jusqu'alors et qui doit à présent surgir au grand jour... ». Tu sais qui a écrit ça ?
- Catullus Double-Blazon, évidemment, râla-t-elle. Mais encore ?
- « Son soi secret éveillé », Lily ! Tu sais quel est mon patronus, non ?
- Un cerf, mais...
Elle s'interrompit alors qu'une idée stupide, énorme, naïve au possible et pourtant parfaitement probable s'imposait à elle.
- C'est stupide, balbutia-t-elle. Ça n'existe pas.
James haussa un sourcil et fit apparaître son patronus dans la chambre. Le cerf argenté tourna sa tête vers eux en piétinant. D'une main tremblante, Lily tira sa baguette de sa poche et fit de même. Une biche apparût près du premier cervidé.
- Ça me paraît assez réel, pourtant, souffla James.
Elle se tourna vers lui. Il souriait toujours, toute trace de sarcasme envolée. Lorsqu'elle voulut à nouveau regarder les patronus, ils avaient disparu, dissipés par leur manque de concentration. James glissa ses doigts entre les siens.
- Si mon moi secret éveillé est le même que le tien, Lily, à ton avis, qu'est-ce que ça veut dire ?
- Âmes sœurs... c'est complètement idiot, c'est... un conte. James, ça ne peut pas...
Il posa sa main libre dans son cou et l'embrassa pour l'empêcher de parler, essayant de la convaincre avec ses lèvres puisqu'elle refusait de croire ce que ses yeux lui montraient. Elle se laissa faire, une main hésitante posée sur sa poitrine.
- Un cerf, une biche, toi et moi, murmura-t-il entre deux baisers. Tu penses vraiment que c'est une coïncidence ?

Lily et JamesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant