Les Fantômes de Nos Passés

25.Noah

- Bon, alors maintenant on bouge, parce que je trouve ça un peu glauque de rester ici, lâcha Samuel.

Emma hocha la tête et se remit debout en se dégageant doucement de son étreinte. Elle tremblait fortement et semblait crouler sous le poids de la fatigue.

- Laisse, je vais te porter.

- Non, c'est bon, je peux marcher, refusa-t-elle.

- Tu trembles comme une feuille. J'entends tes genoux s'entrechoquer Emma.

- Mais non, je peux marcher je te dis.

- Mais laisse-moi te porter espèce de tête de mule !

- Je peux marcher Sam ! Et puis je suis trop lourde pour que tu me portes.

- Tu me sous-estime là !

- Je ne crois pas non.

Je les regardai se chamailler comme si rien ne s'était passé. Ils se ressemblaient finalement. A nier les faits pour mieux pouvoir en guérir plus tard.

- Je vais la porter.

Ils se tournèrent vers moi l'air étonné que j'entre dans leur conversation.

- Mais je vous dis que je peux marcher ! protesta Emma.

- Non tu ne peux pas.

- Samuel a raison, confirmai-je.

- Merci, voilà donc laisse-toi porter.

- Si j'avais pas aussi peu d'énergie je crois que je vous sauterais dessus pour vous étrangler chacun votre tour, souffla la blonde. Mais bon, quitte à monter sur le dos de l'un de vous deux, je préfèrerais encore monter sur celui de Noah.

- QUOI ? Tu oses insinuer qu'il est plus fort que moi ? s'insurgea Samuel. Alors là tu m'as vexé !

- Je l'insinue pas, je le sais, dit-elle en souriant ironiquement.

Je m'accroupis et elle monta sur mon dos sans rechigner.

- T'es sûr que je ne suis pas trop lourde ?

- T'es pas trop lourde.

- Mais tu en es sûr ? insista-t-elle, anxieuse.

- Puisque je te le dis.

- Mais...

- Emma tu n'es pas trop lourde !

Elle se tortilla un moment avant de capituler.

Je me mis à marcher, suivi de Samuel qui boudait, les bras croisés sur sa poitrine.

- On va où en fait ? demanda-t-il.

- Chez Emma non ?

- NON !

Son cri me fit sursauter. Samuel la regarda sans comprendre.

- Je... Mon poignet.

Samuel se planta devant nous et examina le poignet inerte d'Emma qui pendait contre ma poitrine.

- Cherches pas, il est cassé, dit-elle.

- Il est cassé ! s'exclama-t-il fièrement.

- Oui c'est ce que je viens de dire abruti.

J'avais encore disparu. Est-ce qu'un jour ils m'incluraient d'eux-mêmes dans une conversation ?

- Il faut l'emmener à l'hôpital, intervins-je.