Travail, travail, travail. Voilà ce qu'était mon quotidien depuis dimanche. Bon okay, on n'était que lundi. Mais croyez-moi quand je vous dis que c'est long ! Surtout quand il n'y avait plus de clients. Actuellement, ça faisait dix minutes que j'assistai à un débat entre mascara machin chose et mascara machin truc animé par deux de mes collègues. Alors oui, vous voudrez bien me croire quand je vous dis qu'on s'ennuie !
Je n'arrêtai pas de me demander quelle serait la prochaine destination qu'Isaac choisirait. Pas la montagne, ça m'étonnerait. D'un, parce que c'est loin, et de deux, parce qu'avec sa maladie, mon frère ne pourrait certainement pas faire grand-chose. Le bowling peut-être ? Mouais, non, pas ouf. Ce que j'aimerai, ce serait un tour en montgolfière, mais ça aussi ça m'étonnerait, parce qu'Isaac a le vertige...
Je l'entendis tousser dans l'atelier – quoique, cracher ses poumons serait peut-être plus adéquat pour décrire la manière dont il tousse - et je sentis mon cœur se serrer dans ma poitrine. Je m'efforçai de ne pas y penser, pourtant, je ne pouvais m'empêcher de voir à quel point sa santé se dégradait de jour en jour.
Hier, je l'avais vu cracher du sang dans les toilettes du gymnase où on allait se laver chaque soir. Je n'avais rien dis, pourtant, l'image du sang dans le lavabo avait hanté ma nuit si bien que je n'avais dormis que trois heures trente. Cependant, il y avait autre chose qui avait perturbé mon sommeil.
J'avais besoin de me changer les idées. Samedi en rentrant de la plage j'avais parlé à Noah par message. Simple curiosité. Cependant, j'avais appris quelque chose. Quelque chose que j'avais encore du mal à admettre, mais quelque chose qui m'apparaissait pourtant comme une évidence maintenant.
Emma avait vraiment tué quelqu'un. Et c'était à cause de cela qu'elle avait essayé de sauter du pont. A mon avis, ce « crime » relevait plus de l'accident que d'un réel assassinat, mais lorsqu'on est jeune, on peut se faire rentrer tout un tas de conneries dans le crâne, et d'après moi, Emma s'était persuadée que l'accident qui avait causé la mort de quelqu'un était sa faute.
J'y avais pensé non-stop pendant deux jours, et c'était la seule conclusion que je pouvais tirer des maigres informations que le géant à bouclettes avait bien voulu me donner. Parce qu'il ne m'avait pas tout dit. Je le savais. En même temps, je ne pouvais pas lui en vouloir, j'aurai fait la même chose à sa place.
- Bonjour madame !
Je me retournai et servis la cliente qui venait d'arriver. J'attendis que la femme reparte son butin sous le bras pour crier à l'intention de mon frère :
- Is' ! Y'a plus de pains au choc'.
- Tout de suite ! me répondit-il en toussant.
Je le vis arriver, une planche de pains au chocolat à la main. Il me la tendit avec un sourire déguisé par son masque bleu et je m'en emparais directement. Après avoir installés les viennoiseries dans la vitrine, je partis débarrasser les tables mises à disposition pour les clients qui souhaitent manger sur place.
La boulangerie était plutôt grande par rapport aux commerces présents dans la partie sombre. Une grande vitrine ou étaient exposés tous les produits vendus, un espace pour manger sur place composé de petites chaises rouges et de tables rondes en bois foncé à gauche un peu enfoncé. Derrière les vitrines, des cuisines ou s'alignaient fours et machines, et devant : une grande baie vitrée coulissante en guise de porte d'entrée.
Beaucoup de gens étaient d'accord pour dire que la boulangerie de Cody était la meilleure de toute la partie sombre. Pourtant, en ce moment, le commerce connaissait une baisse de clients affolante. Les propriétaires commençaient à s'inquiéter.
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Les Fantômes de Nos Passés
Ficțiune adolescențiIl y a Emma, jeune fille harcelée à la carapace solide. Il y a Samuel, garçon joyeux à la vie compliquée. Et il y a Noah, jeune homme hanté par son passé. Trois jeunes gens au besoin criant d'aide. Trois jeunes gens avec un lien étroit. Mais le jou...