J'étais rentré chez moi directement après avoir croisé Samuel à la sortie du lycée. Il avait l'air étrange, comme si quelque chose le perturbait, je n'avais rien dit, ça ne me regardais pas. Même si en terme d'indiscrétion je n'étais plus à ça près.
J'avais vachement réfléchis sur le chemin du retour.
Tout d'abord, j'aurai simplement pu demander à Emma de m'en dire plus au sujet de cette Rashel, étant donné que son amie m'avait donné son numéro lors de sa crise. Mais elle se serait crispée et n'aurait rien voulu dire. Et j'avais bien trop peur de déclencher à nouveau une de ses crises de panique. Si on pouvait appeler ça des crises de panique d'ailleurs.
Enfin bon, j'avais pris la bonne décision en obligeant Manon à assumer ses actes et à me donner ce foutu numéro de téléphone.
J'avais hésité toute la soirée à lui envoyer un message, mais je ne l'avais pas fait.
Est-ce qu'on pouvait vraiment débarquer comme une fleur en demandant :
« Salut, je voulais savoir pourquoi tu es une vraie garce et pourquoi tu as décidé de pourrir la vie d'Emma sans aucun scrupule en fournissant cette capture d'écran de votre conversation à Manon. Merci de me répondre même si tu ne me connais absolument pas. Bonne journée. ».
Non, certainement pas.
Alors j'avais hésité, encore et encore. J'avais écrit un nombre incalculable de messages que j'avais finis par effacer un par un. J'avais envisagé de l'appeler pour pouvoir capter directement sa réaction, j'avais vite renoncé.
Si cette fille avait de son plein gré fournit l'arme qui détruirait la vie sociale d'Emma à une garce comme Manon, elle ne devait vraiment pas être une grande amie d'Emma. Ce qui voulait dire que si je l'abordais directement avec le prétexte de la petite blonde, elle ne risquait pas de m'ouvrir bien gentiment sa porte.
Je devais être plus indirect, lui faire croire à autre chose. Mais quoi ?
Qu'est-ce qui était le mieux ? La voir en vrai ? Lui envoyer un message ? L'appeler ?
Dans les deux derniers cas, elle risquait de me bloquer avant même que je n'ai eu le temps d'apprendre une ou deux informations capable de m'aider. Mais je devais quand même commencer par là. Aussi, voici le message que je lui envoyai :
« Bonjour Rashel, je m'appelle Noah, je suis un ami de Manon. Elle m'a beaucoup parlé de toi et j'aimerai bien te rencontrer, on pourrait faire connaissance ? »
J'avais opéré un peu comme je le faisais avant, pour séduire n'importe quelle fille et la gagner en trophée. Comme quoi, mes anciennes compétences pouvaient toujours servir.
Je l'avais envoyé directement après m'être levé. Puis j'étais parti au lycée. Je n'avais plus laissé place à l'hésitation. Si elle refusait, je trouverais une autre solution pour tout découvrir moi-même. Peut-être était-ce un peu intrusif de chercher à tout connaître des motivations d'Emma à s'ôter la vie. Non, c'était même carrément intrusif, mais j'avais besoin de savoir. Pour tranquilliser mon esprit, satisfaire ma curiosité, mais surtout pour pouvoir respecter ma promesse. Je voulais l'aider, et je le lui avais promis. C'était le seul moyen d'y parvenir.
Il était onze heures, et je n'avais toujours pas de réponse. Elle n'avait même pas ouvert le message. Peut-être était-elle en cours, comme moi ?
Cependant, à midi, le message n'était toujours pas ouvert. Pas plus qu'à treize heures, ni quatorze, ni même quinze heures. Je commençai vraiment à désespérer de recevoir un jour une réponse.
Manon s'était mise à me jeter tous les regards noirs dont elle était capable. Parfois je sentais son regard me transpercer le dos et un frisson d'horreur traversait ma colonne vertébrale. Cela-dit, elle avait arrêté de s'assoir à côté de moi en cours, et je n'avais plus à supporter ses longues tirades qui ne parlaient que d'elle. Ça avait un avantage de ne plus faire semblant de l'apprécier finalement.
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Les Fantômes de Nos Passés
Fiksi RemajaIl y a Emma, jeune fille harcelée à la carapace solide. Il y a Samuel, garçon joyeux à la vie compliquée. Et il y a Noah, jeune homme hanté par son passé. Trois jeunes gens au besoin criant d'aide. Trois jeunes gens avec un lien étroit. Mais le jou...