La soirée du vendredi n'était pas annulée. J'en avais besoin, passer du temps avec mon amie et ma petite amie. Elle se déroulait chez moi, car je ne me sentais pas encore de sortir. Même si je n'étais plus en deuil, je devais encore me remettre de cette trahison, et n'irait plus en cours jusqu'aux vacances, enfin la rentrée, sûrement.
Séverilla se planta devant ma bibliothèque et récupéra mon coffre fort, intriguée, comme elle l'aurait fait avec n'importe quel nouveau livre qu'elle trouvait chez moi.
— Oh le coffre fort super stylé ! s'enquit Allissia. Je me suis toujours demandé ce qu'il y avait dedans !
Mon cœur accéléra alors que les filles se tournèrent vers moi. J'eus un mouvement de recul par réflexe. Je repensais alors à la discussion de la veille. Je pouvais leur en parler. Avec tout ce qu'il s'était passé ces derniers temps.
— J'y ai mis les... euh... les lettres...
Je pris une pause, pour reprendre ma respiration et calmer les battements effrénés de mon cœur. Aller, plus qu'une partie à dire.
— Je...
— Je pensais à quelque chose à ce sujet... me coupa Allissia.
Complètement coupée dans mon élan, je la laissai parler, espérant qu'elle n'avait pas compris que c'était moi, car je voulais absolument que ce soit moi qui le leur annonce, ou bien elles pourraient vraiment mal le prendre.
— Et si c'était Illyana l'auteure des lettres ? Ça coïnciderait avec toutes les choses horribles qu'elle t'a dites !
Pardon ?
Je n'arrivai même pas à dire ce simple mot tant j'étais choquée. Comment pouvaient-elles sincèrement la suspecter ?
— C'est vrai que c'est plus que cohérent... confirma Séverilla, sourcil froncé et main caressant son menton.
Non ! Qu'est-ce qui vous prend, les filles ? Je vous ai déjà dit qu'elle avait ses raisons !
— En plus tu nous as dit qu'elle avait ses raisons. Peut-être qu'elle n'arrivait plus à rester dans le groupe, de peur qu'on se rende compte de quelque chose !
— Gwen, dit nous la vérité... lança Séverilla.
Incapable de prononcer un mot, les yeux grands ouverts, je secouai la tête.
Vous faites fausse route !
— Est-ce qu'elle t'a menacé ? insista Séverilla. Tu es toute pâle, qu'est-ce qu'elle t'a dit ? On est chez toi, elle n'en saura rien...
— Elle est dans un état de choc, il faut qu'on piège Illyana pour la faire avouer !
— Et quand elle aura avoué, on lui fera payer toutes les horreurs qu'elle a pu dire.
— On pourrait s'infiltrer chez elle et...
— Stop ! m'exclamai-je.
Les filles se tournèrent vers moi. Jamais je n'avais crié aussi fort et avec une voix aussi suraigu. mais je devais les arrêter avant qu'elle ne fasse payer à Illyana quelque chose qu'elle n'a pas fait.
Je baissai la tête pour cacher les larmes qui montaient et lâchai la bombe.
— C'était moi.
— Pardon ? De quoi parles-tu ?
Je serrai les poings.
— Les lettres. C'était moi qui les écrivais. Il n'y a jamais eu de harceleur. Illyana a dit toute ses choses parce que... quand je me suis caché au toilettes après la dispute avec Allissia, j'en ai écrit une et, Illyana l'a trouvé, inachevé et a compris que j'en étais l'auteur. C'est pour ça qu'elle est partie...
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A la lettre
Teen FictionGwen s'écrit des lettres. Des lettres de haine. Des lettres pour la faire culpabiliser. Des lettres que personne ne doit découvrir. Sauf que c'est arrivé.