La Demoiselle De La Mort

38. Un espoir ? ;

(bonne lecture )🌹

Delmano : 

Flash- back;

Dans la salle de bain, je la contemple à travers le miroir, assise devant moi sur une chaise.
Ces cernes sont encore plus creusées, et je l'a vois s'en aller chaque jour qui passe. Mon cœur est compressé et je suis impuissant face à cette maladie dévastatrice. Je ne peux rien faire, je ne peux pas la guérir, ni la défendre.

-Tu es prête ?  Demandais-je doucement en tenant une tondeuse dans ma main droite.

Elle me fixe intensément à travers le miroir, et elle me sourit. Elle dissimule tout. Son visage est creusé, ses yeux sont larmoyants malgré tout. Je la connais par cœur et je sais qu'elle n'est pas bien.
Mais elle veut donner l'impression de me protéger, de ne pas m'inquiéter. Alors que normalement c'est mon rôle.

-C'était sur ma liste de choses à faire, le moment est finalement venu.
Dit-elle en ricanant laissant apparaître ses dent blanches.

Son corps s'est aminci et ses os deviennent de plus en plus visibles. Je la vois plonger dans une maladie qui l'a affaiblie de l'intérieur et de l'extérieur. Elle anéantit son corps et son âme. Elle ingère chaque partie de son être lentement, jusqu'à l'affaiblir, jusqu'à l'épuiser.

-Tu es forte Rosa, et tu restera toujours belle à mes yeux.
Dis-je en levant l'avant bras.

Je démarre l'appareil et je commence à passer doucement sur son crâne, en prenant le temps de vérifier si tout va bien à chaque fois. Si elle ne tremble pas, si elle regrette, mais elle n'a pas vraiment le choix avec la chimiothérapie, ses cheveux tombent déjà petit à petit, elle ne supporte plus de se coiffer et de voir une tonne de cheveux sur la brosse. C'est sa décision et je l'accompagne.

Elle ne pleure pas, comme à chaque fois que je suis là. Elle se lâche quand je suis pas près d'elle. Comme si c'était moi qui devait être protéger. Elle résiste à la douleur, elle résiste à la réalité. Elle est bien plus forte que moi.

Ses long cheveux tombe au fur et à mesure sur le sol, ses doigts sont entrelacés. C'est épouvantable, c'est affreux de la voir dans cet état. C'est comme un orage qui éclate dans mon être, un bruit sourd parcours mes oreilles, la pluie se déverse à l'intérieur de mon corps.

Ma main tremble, je tremble. J'éteins la tondeuse et je regarde sa tête rasé complètement.

-J'ai fini...
Dis-je en serrant la tondeuse dans ma paume.

En passant sa main sur sa tête, elle sourit. Je peux voir son petit tremblement qu'elle maîtrise tout de suite. Je rallume la tondeuse et je la passe à mon tour sur ma tête. Je vais l'accompagner jusqu'au bout, je vais être son soutien, je ne peux pas la laisser affronter ça toute seule donc je me rase la tête.

Mes cheveux vont repousser et je vais les raser à plusieurs reprises jusqu'à ce qu'elle aille mieux.

Les médecins ont été clairs : la situation s'aggrave de plus en plus, et j'ai peur de ne plus avoir une once d'espoir.

-Delmano ? Arrête...

Je continue à me raser les cheveux, jusqu'à ce qu'ils rejoignent les siens sur le sol, et cette fois-ci, elle craque. Ses larmes coulent en lâchant ses tremblements pour la première fois depuis l'annonce de son cancer. Je la vois enfin se lâcher en ma présence. Je veux absorber son mal-être, je veux être à sa place et souffrir pour qu'elle aille mieux.
Mais cela est impossible malheureusement.