La Demoiselle De La Mort

68. Drame;

(Bonne lecture ) 









Melinda :

Assise sur l'herbe, je dépose un bouquet de fleurs, de roses exactement, c'était sa couleur préférée, sans parler de l'odeur.

Je fixe la tombe devant moi, appréciant la nuit sombre, l'air frais me chatouille les cheveux et la nuque. Main dans la main de Marco, je le regarde cacher ses larmes d'un revers de la main, on ne parle pas et on apprécie ce moment de calme.

Le destin est écrit, la vie, la mort, c'est toujours la vie qui décide de notre destin, on accepte et on n'a pas notre mot à dire, même si je suis profondément triste : je ravale mes sanglots et je ferme quelques secondes les paupières.

Pleurer devant un enfant, ce n'est pas un adulte, surtout qu'il est terriblement triste d'avoir perdu sa figure d'exemple.

Mon cœur aussi est en miette, comment accepter sa mort ? Personne ne peut accepter ce genre de chose, c'est triste, dur, douloureux, mes rêves le prouvent, ils me montrent à quel point tous nos petits moments me manquent.

C'est arrivé sans que personne ne s'y attende, comme ça, du jour au lendemain, c'était violent et lent, une douleur que nous seuls pouvons comprendre.

Le soutien de Delmano a beaucoup joué, il est là, toujours présent pour moi, cet homme est devenu ma moitié, un pilier qui me soutient à n'importe quel moment.

Il a su cicatriser mes blessures, mon viol qui me hante, il a su le renfermer dans un placard à double tour. Sortir avec un homme d'une organisation, ce n'est pas facile, il peut mourir à tout moment comme...

Ma gorge se serre et je refuse encore de dire son prénom. C'est vrai, j'ai du mal à accepter tout ça, pourtant c'était son choix et je ne peux pas me permettre de lui reprocher ça.


Même si au fond de moi, je souffre terriblement, mais je me tais.

– C'est dur, Mélinda, prononce Marco en posant sa tête contre mon bras. Sa voix est cassée, c'est lui qui souffre le plus, voilà pourquoi je dois tenir.


— Je sais trésor, je sais.

Je ne peux rien dire à part ça, je ne peux pas lui dire que tout va aller, que tout va mieux se passer, car ça serait un mensonge. Je ne peux pas mentir à un être aussi adorable que Marco, moi, je suis là pour lui. 

Ce n'est pas mon frère, c'est vrai, mais je le considère comme tel.


C'est ma famille, ma vie et je peux clairement mourir pour lui, comme pour tous ceux qui partagent ma vie.


Je prends une grosse inspiration et je regarde les initiales gravées dans la pierre. Un coup de poing à l'estomac, voilà la sensation appropriée.


Je n'ai même pas pu lui dire à quel point je l'aime, je regrette tellement de choses.


C'est quand une personne part qu'on se rend compte de sa valeur, qu'on se souvient de nos fou rire et de toutes les conneries qu'on a faites ensemble.


Mon téléphone vibre dans ma poche, je me redresse correctement, le récupère et regarde le message et les appels manqués que j'ai reçus.
Je n'avais même pas remarqué que Delmano me harcelais, mais je sais que ce n'est pas normal.


Je regarde le dernier message et mon cœur se fige, mon sang se glace, je me lève d'un bond sous le regard de Marco qui remarque la panique sur mon visage.


– Un problème ? Demande-t-il en se levant à son tour.


Il ferme son manga et le cache dans une boîte près de la tombe.


– On doit rejoindre Delmano, c'est Dalia.
Je vois dans ses yeux qu'il est tout à coup effrayé, je pose correctement les fleurs sur la tombe de Rolio et je prends Marco avec moi direction l'hôpital...






...





Delmano :



Les yeux vident, j'essaye d'assimiler les événements. Je suis encore dans une réalité complètement pas adaptée pour moi, je ne suis pas préparé à ça, même si je savais que tout pouvait chuter de cette façon, mais ça ?


C'est catastrophique, un choc pour tout le monde ici.


Melinda sur mes genoux, je sens ses larmes mouiller mon pantalon, son doigt fin attrape le tissu et le froisse, son petit corps tremble à mes pieds, c'est comme si qu'elle me suppliait de faire quelque chose, de l'aider, mais je suis impuissant dans ce genre de situation.