La Demoiselle De La Mort

66. Vérité;

(Bonne lecture ) 😉












Dalia : 

Je me suis toujours dit que mon existence était vouée à l'échec, dès la première fois où j'ai eu conscience que je devais assumer deux vies en plus de la mienne. Je savais à partir de ce moment-là que j'en chierais jusqu'à ma mort.

Je n'ai jamais cru à l'amour ni à la rédemption. Paco était juste une illusion et un manipulateur qui a utilisé une femme brisée par la vie. 

C'était seulement l'occasion en or pour pouvoir me rendre docile et me briser encore plus.

Un sentiment qui me suit depuis longtemps, une sorte d'émotions, un ressenti que je n'arrive pas à me débarrasser : un malheur sur patte.

C'est tout ce que je suis, toute ma vie, c'est résumé à ça. Quand je pensais sortir enfin la tête de l'eau, un tsunami revenant de plus belle, je n'ai jamais réussi à me dire que ma vie allait être paisible.

Ma rencontre avec Angel a été apaisante et j'ai réussi à apprécier ce qu'on me donnait. La seule chose qui me faisait sentir comme une femme puissante, c'était son regard, ses yeux remplis de brillance qui me regardaient intensément. Les yeux ne mentent pas, je pouvais lire à l'intérieur de ses pupilles qui ne voyaient que moi.

Je me sentais comme une personne unique, la femme qu'il a choisie, mais pourquoi je doute de moi encore une fois ? Je me sens comme une merde, comme une personne qui ne mérite pas tout ça.

J'ai tué tellement de monde, sans sourciller, sans regarder derrière moi, sans même prendre des nouvelles des familles de mes victimes, j'ai fait ça pour survivre.

Même aujourd'hui, je ne regrette pas, car grâce à tout cet argent sale, j'ai pu élever des garçons remplis de valeurs, remplis d'honneur et d'ambitions. Rolio n'est peut-être pas là pour montrer à quel point j'ai été dévoué pour eux, mais je le sais, j'ai tout fait pour ces gamins qui ont perdu leurs parents trop tôt.



Je les ai éloignés du mal comme je peux, alors que le mal qui tourne autour d'eux, c'était moi.


Peut-être que je suis juste une femme brisée comme tout le monde cherche à le prouver, sûrement qu'Angel en face de moi essaye lui aussi de le prouver.

L'eau derrière moi clapote sur le sable, les vagues fraîches s'abattent sur la plage et la brise pigmentée caresse mon visage et s'infiltre dans mes cheveux. 

Je me concentre, mais la seule chose que j'entends, c'est mon cœur dans ma poitrine qui tape tellement fort contre ma cage thoracique qu'il donne l'impression qu'il va s'arrêter d'un moment à l'autre.


J'ai étouffé mes sanglots et je les ai ravalés au plus profond de moi, car peut-être que ce soir, je vais vraiment crever, je n'ai pas peur de la mort, j'ai essayé tant de fois de ne pas la rejoindre pour ma famille, mais si pour une fois, je pense à moi ?

Peut-être que la mort me libérera du fardeau sur mes épaules, peut-être qu'elle m'enlèvera la pointe que j'ai dans la poitrine depuis le début de la disparition d'Angel.


Depuis que je l'ai vue dans cet endroit entre quatre murs, me cracher des mots cruels en serrant les dents.

– Petite chose, prononce la voix de Denaro en s'arrêtant à quelques mètres de moi.


Sa voix me permet de me reprendre, je relève les yeux sur ce vieux crouton qui veut ma vie à tout prix et je le fixe avec toutes ma haine qui traversent mes veines. Ses cheveux noirs sont mélangés à du gris, ses yeux sont aussi sombres que son âme doit l'être.


Il pue le mal, ça se voit dans sa personne, rien de gentil ou de réconfortant, non.


– C'est quoi ton problème ? Dis-je en me retournant vers Angel, si tu m'as menti, je tuerais Angel.


Il faut que je gagne du temps pour que les autres fassent sortir les petites et les mettent en sécurité. Je dois parler, même si l'envie de prendre cette garce par les cheveux et de la noyer dans l'eau derrière moi me démange. J'ai envie de tout faire sauter.


– Dalia, mon prénom dans sa bouche.