-Ceci est la seconde partie d'une chronique complète en deux volets, et la lecture du premier tome est donc vivement recommandée-
Un empire, une guerre éternelle, une dernière étoile.
L'univers d'Androméda connaît enfin la paix. Ses galaxies se sont...
Dans les profondeurs de la foreuse interstellaire, un minuscule éclat de Nihilithe flottait dans un champ de force. Un flot d'énergie inonda soudain la chambre de tir, entraînant une réaction en chaîne canalisée.
Un puissant laser jaillit de l'installation, frappant la surface de Genesis et y creusant une route jusqu'à son cœur dans un maelstrom de plasma. Propulsée par ses réacteurs, la foreuse plongea dans l'étoile.
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Pendant ce temps, une poignée de vaisseaux de débarquement pirates avait réussi à franchir le tir de barrage des traqueurs furtifs. Des groupes d'assaut se déversèrent dans les couloirs silencieux de la station. Protégés par leurs casques tête de mort ils entreprirent d'avancer.
Après quelques minutes de progression, les lumières se coupèrent soudainement et le massacre commença.
Les décharges de lasers et les impacts de balles explosives éclairèrent la fusillade dans un kaléidoscope saccadé. Certains se battirent jusqu'au bout tandis que d'autres tentèrent de fuir le combat.
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La lumière revint, comme pour mieux débusquer les derniers fuyards. Bientôt, les tirs se firent intermittents.
Courant pour leur vie, deux pirates tentaient de fuir leurs assaillants. Ils traversaient un long couloir désert; le premier d'entre eux trébucha et s'étala en dépassant un angle; une détonation sourde retentit derrière lui et il se retourna à temps pour voir son camarade soulevé de terre s'écraser contre la cloison en y laissant une empreinte sanglante.
Le pirate jura et se remit à courir; il finit par se retrouver face à une porte close; il entendait un pas lourd approcher.
Après quelques secondes de panique pure, il décida de jeter son pistolet et d'ôter son casque-crâne, haletant.
-Je me rends! cria-t-il en levant les mains.
Un robot massif dépassa l'angle de mur, pointant un fusil tout aussi impressionnant. La machine sans visage sembla évaluer la situation, inclinant légèrement sa tête.
Et puis elle tira.
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La flottille pirate était repartie à la poursuite de la station et arriverait bientôt à portée. Leurs camarades avaient achevé la flotte des interfaces et se dirigeaient eux aussi vers nous.
Un bouclier en demi-sphère enveloppa la station et les traqueurs, mais il ne faisait pas face à la flotte; il était pointé vers l'étoile.
Autour de la balafre laissée par la foreuse dimensionnelle, je vis la surface du soleil de Genesis tressauter; un jet de plasma fusa. Un autre suivit, plus puissant.
L'escadre pirate tenta de s'éloigner, mais pas assez vite; un bras de plasma frappa leur formation, pulvérisant des dizaines de vaisseaux. Les survivants rompirent précipitamment les rangs, cherchant à s'éloigner; mais c'était trop tard.
Un sursaut nova partit de l'étoile, une vague de feu qui balaya le système tout entier. Les vaisseaux n'avaient aucune chance d'y survivre, brisés par un déluge de gaz surchauffés.
Repoussée par la puissance de l'explosion, la station tout entière gémit. Mais le bouclier avait été surchargé, mobilisant toute la puissance des générateurs pendant une poignée de minutes. Conformément aux simulations, la structure survécu.
Une fois passé la tempête, le bouclier s'effondra comme du cristal brisé.
Au cœur du système, l'espace-temps lui même se déchira; aspirée par un puits sans fond, l'étoile Genesis tomba.
Mes écrans tressautèrent, puis le poste de commandement tout entier plongea dans le noir.
La station gémit, vibrant durant de longues minutes. Je m'accrochais à mon siège de toute mes forces, fermant les yeux jusqu'à ce que tout s'arrête.
J'étais encore vivant. Mais avais-je réussi? La station avait-elle suivi l'étoile?
-Delta?
Rien ne se produisit. Les ténèbres étaient absolues; seule ma respiration brisait le silence.
-Delta? répétais-je en me levant.
Un hologramme bleuté réapparut en tressautant, semant une poussière brillante. Les autres systèmes redémarrèrent avec un temps de retard.
La station flottait doucement autour de l'étoile bleue de Genesis. Tout autour, le ciel était d'un noir d'encre. La lueur maudite de Ragnarok avait disparu, tout comme les constellations.
