La Dernière Étoile - Tome 2 : Chute

10. La bataille de Terranie - troisième partie

Tous les protagonistes étaient représentés à l'ultime briefing avant la bataille; les thrawniens étaient bien sûr majoritaires. Kress et ses trois commandants pour la flotte de défense, l'amiral Verla pour les forces d'évacuation, le général Scrubs pour les régiments au sol, Varig pour son groupe de combat Paladin et Nina Septime, en tant que directrice des renseignements.

Côté Triplice, S3th mènerait personnellement les quelques deux-mille vaisseaux de combat rassemblés en hâte par l'alliance pour soutenir mes forces, flotte à laquelle j'avais ajouté les croiseurs et les chasseurs de la police orbitale terranienne.

Alastair avait la charge de la grande colonne humanitaire triplicienne et de son escorte, en train de converger vers la planète menacée pour évacuer un maximum de civils. Le chef de la garde fondatrice répondrait à l'amiral Verla pour la gestion de la population et au général Scrubs pour la défense planétaire. Évidemment la plupart des participants n'étaient pas physiquement présents, passant par une connexion holographique.

Terrane était le grand absent de la réunion. Dans moins d'une demi-heure les vaisseaux de l'amiral Verla allaient débarquer plusieurs régiments en surface; il tenait à s'adresser personnellement à sa population avant que cela se produise pour limiter la panique. Le réseau interplanétaire était brouillé depuis des heures pour empêcher les pirates de diffuser de la propagande ou des menaces.

-Toutes nos informations confirment que l'ennemi dispose d'environ 27 000 vaisseaux de ligne, indiquait Nina Septime. De notre côté nous en alignons moins de 18 000.

Elle n'ajouta pas que toutes les simulations nous donnent largement perdant; les chiffres parlaient d'eux même. Trois contre deux. Une équation difficile, mais pas impossible; toutefois je me méfiais de mon adversaire. Piepie avait réussi à emporter des batailles en infériorité numérique et le battre alors qu'il disposait de la supériorité s'annonçait... Stimulant.

-Et les escorteurs de la flotte humanitaire? intervint Kress. Combien de vaisseaux sont mobilisés?

-Trois mille, précisa Alastair. C'est très insuffisant, mais c'est tout ce qu'on a pu rassembler pour éviter que des esclavagistes ou d'autres pillards ne s'en prennent au convoi.

-Ces trois mille vaisseaux nous seraient bien utiles, décréta l'amiral. Et si la flotte humanitaire rejoignait l'orbite de Csillia le temps de la bataille, sous protection des stations EDLM et de la défense planétaire?

-J'avais envisagé cette possibilité, intervins-je en devançant Alastair. Mais outre les problèmes logistiques elle formerait une cible trop tentante. Non, les convois doivent être rapidement dispersés sur les mondes d'accueil, et escortés pour le trajet.

Kress croisa les bras mais ne contredit pas mon affirmation.

-Nous disposons de quelques défenses sol-espace, mais elles n'ont jamais été prévues pour repousser une telle force, indiqua le commandant de la garde fondatrice. Les boucliers planétaires pourront envelopper la flotte alliée, mais ils ne tiendront pas longtemps face à leur puissance de feu. Et ça me coûte de l'avouer, mais mes hommes ne pourront pas non plus repousser un assaut terrestre massif. Si ces pirates débarquent en force ils pourraient s'emparer des installations et les retourner contre nous...

-Nous allons renforcer la défense au sol, déclara calmement le général Scrubs. Cinq régiments sont déjà en route avec de l'armement lourd. Si Piepie veut s'emparer de ces installations il devra nous affronter au sol. Nos hommes tiendront.