Chapitre 110

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Salvor

Dans mon bureau, je faisais les cent pas.

Incapable de rester immobile plus de trente secondes.

Putain mais qu'est-ce qui m'a pris?

Mais qu'est-ce qui m'a pris?

J'ai embrassé Ysaé!

La fureur sourde qui m'avait envahit dès lors que j'avais quitté la buanderie refusait de me laisser en paix. J'étais en colère, révolté. 

Non pas contre Ysaé, mais contre moi. Contre le fait que cela faisait la deuxième fois en l'espace de deux jours, que mon corps me trahissant réagissait à sa vue.

Comment avais je pu à ce point manqué de retenue.

L'homme de fer en moi avait valsé en un claquement de doigt et je m'étais laissé aller à embrasser Ysaé moi qui m'était juré de ne jamais plus rien avoir à faire avec elle!

Et ce baiser?

Putain, ce baiser.

Il m'avait fait réaliser une chose.

Combien la sensation des lèvres pulpeuses d'Ysaé étaient unique et combien leur place se trouvait désormais sur les miennes. 

Encore sous l'effet des émotions qui embrumaient mon esprit, je me remémorai l'instant où j'avais tenu son corps pressé contre le mien, où je l'avais caressé, modelant les courbes de ses fesses, l'embrassant passionnément. L'instant où j'avais craqué totalement, viscéralement. 

C'était donc cela. 

La flamme que j'avais crue éteinte s'était ranimée tel un brasier ravageant tout. Cette sorte de passion totalement hors de contrôle, ce besoin de l'avoir, de la sentir contre moi, de la posséder n'avait pas disparu. Il avait juste fallut qu'elle me regarde de ses yeux profonds pour que tous les souvenirs relégués dans le coin le plus sombre de mon esprit là où je ne m'aventurais jamais, reprennent vie.

Bordel!

Mais qu'adviendrait il de moi?

Mon exil à Palanques avait été nécessaire et vital à bien des égards je le reconnaissais mais en partant, ne m'étais je pas perdu moi-même.

Dès lors que je m'étais retrouvé en présence d'Ysaé, mon palpitant avait reprit un rythme de vie, si puissant, que j'avais compris qu'ayant retrouver son alter il refuserait à l'avenir, de battre pour un autre.

Chaque trait de son visage était resté graver dans ma mémoire. Tout comme la douceur de sa peau sous mes mains, l'agilité de sa langue soumettant la mienne, la passion de son regard obscur.

J'étais toujours amoureux d'elle.

Et mon corps et mon esprit étaient incapable de passer à autre chose.

Ces dernières années passées en ville en avaient été la preuve flagrante. J'avais eus un genre de «problème», une sorte de traversée du désert.

Je suis bien obligé de vous le raconter puisque vous voulez tout savoir!!!!

J'étais resté deux ans, deux ans, dans une abstinence To.Ta.Le.

Et c'était bien involontaire, croyez moi. Les courtisanes avec qui j'avais marivauder ne m'avait fait aucun effet. Pas le moindre frémissement ni la moindre excitation. Celles qui n'avaient pas froid aux yeux, si vous voyez ce que je voulais dire, ne m'avaient pas émotionné le moins du monde. 

Choqué par ce manque de désir flagrant qui m'avait totalement outragé, j'avais sérieusement envisagé de faire la démarche ô combien humiliante de me faire prescrire un traitement médical lorsqu'une une idée saugrenue avait germé dans un coin de ma tête.

YsaéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant