Chapitre 58

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Salvor


Trois jours étaient passés depuis que j'avais goûté, pénétrer et mordu le corps de ma petite gazelle dans le pavillon.

Oui c'est bien ce que vous avez entendu,  mordu, et plusieurs fois.

Trois jours, depuis que je m'étais juré de ne plus rien avoir à faire avec elle.

Trois jours où je me sentais maudit.

Comme ensorcelé.

Comme possédé.

Comme damné.

Parce que son visage me hantait à chaque instant. Que ses gémissements résonnaient encore dans mon cerveau, et que le souvenir de sa douceur m'apaisait tout en me tourmentant. Bizarrement mes démons ne s'étaient pas manifestés durant ces trois satanés jours là. Sûrement parce que mon cerveau détraqué faisais des rêves dans lesquels je m'adonnais à fond dans sa chair. D'une certaine manière elle était un antidote aux fantômes qui gangrenaient ma vie, une sorte de médicament contre mes tourments. 

Le lendemain de la fameuse nuit du pavillon, j'étais à la fenêtre de ma chambre lorsque je l'aperçus qui poussait la chaise roulante de ma sœur dans le jardin d'été. Je souris presque en me souvenant de comment elle avait criée, Salvooor, tandis que je la pénétrais de toute mes forces. Pendant une fraction de seconde l'idée de la rejoindre me traversa, m'envahissant d'une étrange émotion, que je réprimai aussitôt en allant vaquer à des occupations beaucoup plus importantes. L'après-midi, j'appris au détour d'une conversation qui ne m'était pas destiné que Phil préparait la charrette pour emmener mon esclave et ma sœur au lac. Aussitôt, une irrésistible impulsion me saisissant, je demandai à Shakur qui semblait porter le poids du monde entier sur ses épaules affaissées, de réceptionner les marchandises qui venaient d'arriver de Debourg à ma place et décidai de me rendre également au lac. Ne pas avoir l'esclave à portée de mon champ de vision semblait inimaginable. 

Qu'est t-elle est entrain de me faire, me demandai je pour la millième fois. 

J'avais l'impression qu'elle avait laissé une partie d'elle en moi et qu'elle réclamait que je la lui rende à grands cris. Au galop sur tempête, j'empruntai un autre chemin me permettant de les devancer de quelques minutes seulement. Attachant mon cheval plus loin, je suivis un petit sentier à pied puis me cachant dans les hauts fourrés, attendit comme un triple idiot. 

Quelques minutes plus tard, je regardais, transi, Phil mettre ses mains plus longtemps que nécessaire autour de la taille de mon esclave pour l'aider à descendre de la charrette. Lorsque après avoir installer ma sœur sur une nappe qu'elle venait d'étendre sur le sol, ce traite lui rapporta le panier de pique-nique en souriant, ma poitrine se disloqua. Cependant, un doux soulagement inonda mon corps quand cette espèce de haricot vert géant s'éclipsa pour le restant de l'après-midi à l'arrière de la charrette. 

L'esclave et ma sœur restèrent là à parler, à rire, à manger, et je restai là à les espionner. Lorsque Phil vint aider l'esclave à rassembler leurs affaires, je me convainquis qu'il était peut-être temps d'y aller moi aussi. Je retraversai alors les bois jusqu'à l'endroit où j'avais caché ma monture et rentrai chez moi. Cette nuit là, je rêvais que je me baignais sous le jet de la cascade avec l'esclave et qu'ensuite allongés sur le rivage, nous firent l'amour jusqu'à ne plus pouvoir bouger. 

Le matin du deuxième jour, je bravai le destin en décidant pour la deuxième fois de ma vie, de prendre mon petit déjeuner dans la cuisine. Ma Lyn et la grosse Betsy toutes deux occupées par le détails des menus de la journée sursautèrent à mon arrivée et me dévisagèrent comme si pendant la nuit une corne avait poussé au milieu de mon front. Mon esclave ayant le dos tourné ne m'avait pas encore vu. Alors que je m'installais tranquillement autour de la table, mon ouïe fine me permis d'entendre ce que la grosse Betsy chuchota à Ma.

-Han, quand je disais que les ennuis ne tarderaient pas à arriver.

-De quels ennuis parles tu? Demanda distraitement Ma qui disposait des fruits sur un plateau.

Se penchant, Betsy murmura d'un ton conspirateur,

-Tu crois que l' ptit maître vient prendre son ptit déjeuner dans la cuisine pour la deuxième fois jus' ce pour les beaux yeux de la grosse Betsy?!

-Mais où veux tu en venir à la fin?

-J' veux en venir qu' ta ptite gazelle là, celle que t'arrête pas d' chouchouter. Mlle la Reine de je sais pas quoi, eh ben elle foutra l' bazar dans cette maison!

-Tu racontes n'importe quoi Betsy!

-J' RACONTE N'IMPOT-QUOI? J' raconte n'impot-quoi? J' pari à l'heure qu'il est, le ver, eh ben il est déjà dans le fruit. C'est moi qui t' le dis!

L'esclave se sentant épier, se retourna. Ses épais cils se relevant, son regard sombre entra en collision avec le mien. Nos yeux s'accrochèrent si longtemps que le jus d'orange qu'elle était en train de verser dans le pichet déborda et se répandit sur le plateau. Voyant les dégâts qu'elle avait causé, elle paniqua. Sa détresse fit rugir le monstre d'excitation.

Ça mérite une punition, Salvor! Martela t-il. 

J'engloutis tout ce que Betsy me servit. Mais ne me sentis aucunement rassasier. Car ce n'était pas de nourriture dont j'avais faim. Toute la journée je suivis l'esclave. Quand elle était dans la chambre de ma sœur, je rodais dans les couloirs. Lorsqu'elle se rendit à la serre, au jardin, à l'atelier de Prune, à la cuisine, à la chambre de ma sœur, chez Ma porter le dîner de Yakob, à la chambre de ma sœur, et même lorsque Ma, l'interceptant du coté de la dépendance, lui parla en agitant un doigt devant son visage avant qu'elle ne retourne à la chambre de ma sœur, je n'étais pas loin. Mon engouement pour elle était complètement délirant. J'étais conscient que mon comportement ressemblait à celui d'un malade mental et que se faire surprendre par les domestiques de la maison en train de roder autour d'elle serait inapproprié. Mais je m'en foutais comme de l'an 40. Si bien que lorsque Reynolds au détour d'un couloir, me demanda d'une voix étrange si j'avais perdu quelque chose, je lui répondit:

-Voilà ce que j'ai perdu! En lui faisant un doigt d'honneur.

Le matin du troisième jour, je me réveillai haletant. J'avais rêvé que j'arrachais les vêtements de l'esclave et la prenait sans retenu, debout dans le couloir. Mes mains, ma langue, mon membre dur, je la pénétrais avec tout ce que j'avais. Le rêve avait été si criant de vérité que j'en avais souillé mes draps. Je donnai à Shakur sa journée, lui enjoignant de ne me déranger sous aucun prétexte et m'obligeai à rester dans mes appartements où je passai des heures allongé sur ma méridienne à essayer de trouver une solution qui me sortirait du traquenard dans lequel j'étais fourré. 

Mais pour mon malheur tout ce à quoi je pu penser durant tout ce temps là, fut l'état de transe qui s'emparait de moi à chaque fois que j'avais répandu ma semence dans l'esclave. Jamais je n'avais expérimenté un plaisir aussi intense. J'avais eus l'impression de me noyer en elle. Sa langue dans ma bouche, ses petits seins mouillés de transpiration qui glissaient contre mon torse, mon organe emprisonné dans son cocon tout chaud, il n'y avait eut qu'elle partout en moi et sur moi. 

Après des heures de tortures de réflexions infructueuses, je fus soulagé lorsque désobéissant à mon ordre formel, Shakur frappa à la porte de ma chambre.

-Entre, lui dis-je.

-Vous avez de la visite, Mr.

-Qui est-ce?

-Votre oncle.

-Fait chier!

-Où dois-je le faire attendre?

-Installe le sur la véranda. J'arrive.

Et merde!

YsaéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant