Chapitre 125

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Salvor


-Entrez! Ordonna mon père.

-Mr De brym, Mr Salvor, salua l'homme moustachu et de petite taille qui pénétra dans la pièce.

Mr Collin, notaire de la famille depuis de nombreuses années, se positionna à coté de moi, vêtu d'une tenue austère, mallette en main, dans une posture rigide.

-Prenez place, Collin. Invita mon paternel.

Installant sa mallette sur le bureau, l'officier publique en sortit plusieurs documents qu'il disposa en éventail sur la surface en acajou avant de s'asseoir. S'adressant directement à moi, il lança d'un air à peine embarrassé après avoir reçu l'approbation de mon père:

-Mr Salvor, pour que la plantation vous soit transmise il vous faudra réaliser les volontés de votre père. Si vous ne répondez pas aux conditions mentionnées sur ces documents à savoir, vous marier avec Mlle Felicity-Marie-Anne-Justine Wheeler, une semaine après le Nouvel An, la plantation, tous les esclaves, les hectares de tabac, les dépendances, la grande maison, le domaine, les boutiques et l'hôtel particulier à Palanques, les comptes en banque, les écuries, les chevaux, les voitures, le chenil etc, seront transmis à Mr Tomas Broan, votre cousin germain. Comme vous le savez, la réserve héréditaire n'ayant pas cours à Palanques, votre père dispose librement de tout son patrimoine et peut le cas échéant, vous déshérité en toute légalité. Une fois cela fait, ce sera à Mr Tomas Broan de décider en son âme et conscience, selon sa discrétion et si le désir lui en prenait, de vous octroyer une rente. A contrario, enchaîna t-il après une petite pause, si vous répondez aux exigences de votre père en épousant Mlle Felicity-Marie-Anne-Justine Wheeler à la date convenue, votre héritage dans sa totalité vous sera légué dès que ces papiers seront par vous, signez.

Chaque mot du notaire me transperça comme un coup de mousquet. Rouge comme une pivoine, je me levai brusquement, contournai mon siège, saisit violemment le haut dossier, foudroyai mon père du regard, relâchai le haut dossier, me dirigeai vers la porte pour m'en aller, revins sur mes pas pour l'invectiver, allai me poster du coté de la fenêtre, réfléchit en contemplant le décor extérieur le temps d'interminables secondes, respirai péniblement un temps indéfiniment long, revint me camper derrière ma chaise, re foudroya mon père du regard et enfin, arrachant le stylo des mains de Mr Collin, apposai rageusement ma signature sur les documents.

-Merci Mr Collin, vous pouvez disposer. S'empressa de remercier mon père une fois les documents signés.

-Je reste à votre disposition pour toute information supplémentaire, déclara Mr Collin à mon intention. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à me le faire savoir.

Rassemblant ses dossiers, le notaire nous saluant d'une discrète révérence, quitta la pièce. 

Sans me laisser le temps de me remettre du coup du lapin qu'il venait de m'assener, mon père déclara,

-Encore une chose. J'ai conscience que ce que je m'apprête à te dire sera difficile pour toi à entendre et à accepter. Mais tu devras. Tu es un homme avec de grandes responsabilités maintenant, et il n'y a pas de grandes responsabilités sans grands sacrifices.

Instinctivement, je détournai le visage vers la fenêtre. Je ne voulais pas qu'il me dévisage. Mon émotion était trop grande et je pressentais que ce qu'il avait à me dire, m'anéantirait.

-Felicity et sa mère ont émis une condition au mariage à laquelle j'ai donné mon entière approbation.

Qu'en avais je à faire des doléances de Felicity et de sa mère, voulus je répondre. Mais préférant masquer le tumulte émotionnel qui emplissait mon corps, je me tu.

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⏰ Dernière mise à jour : 6 days ago ⏰

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