Chapitre 79

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Salvor


L'hivernage s'installait doucement. Avec lui la température allant en se rafraîchissant et les jours se levaient plus tôt.

Je contemplais à travers la fenêtre ouverte les derniers méandres de la nuit avant qu'ils ne disparaissent et que ma chambre ne soit baignée par la lumière du petit matin. 

J'étais foutu. 

Complètement et totalement foutu. 

Je ne pensais qu'à Ysaé. A chaque moment. Du putain de jour. Et de la putain de nuit. J'avais tenté d'ignorer cet état de fait, en vain. Cela faisait un mois maintenant que je m'enfouissais dans son corps jusqu'à la garde. A l'exception des jours où elle avait eut ses menstrues et ses jours là, j'avais dormis coller dans son dos, un bras glissé autour de son cou, l'autre entourant sa taille, une jambe passer par dessus les siennes, mon érection nichée au creux de ses fesses, persuader que si je ne la maintenais pas comme cela elle en profiterait pour m'échapper.

Les réactions de possessivité qu'elle suscitait en moi me stupéfiaient. 

Je n'arrivais tout simplement pas à me défaire d'elle.

Voilà l'horrible vérité. 

J'avais cru que mon obsession s'étiolerait. Qu'en la prenant jusqu'à l'oubli, je finirais fatalement par me lasser, au point d'envisager de la laisser pour Shakur quand il reviendrait. 

Seulement plus je la prenais plus je la voulais. Plus les jours passaient, plus je me glissais en elle avec allégresse Et plus je savourais son corps coloré, plus je m'attardais sur ses petits seins aux pointes sombres dont j'étais devenu fou. Le sexe avec elle était complètement différent. Chaque fois que nous le faisions quelque chose grandissait en moi. 

Quelque chose me liait à elle, je le voyais, je le sentais. Bon sang!

Jamais je n'avais ressentis ça auparavant. Cette sensation, ce besoin, ce manque dévorant. C'était comme si...mon être ne subsistait que pour ce besoin insensé. Elle provoquait un cataclysme d'émotions qui me poussait à en vouloir plus.

Le monstre dans ma poitrine se mettait à trépigner, à grogner, à griffer les parois de mon estomac dès la seconde où elle quittait mes bras. Il s'était prit d'intérêt pour sa douce petite proie, sa petite gazelle des bois et refusait de s'en séparer. Nuit après nuit elle éloignait mes cauchemars. Je pouvais enfin dormir et ça, ça n'avait pas de prix. Cette paix intérieur que je ressentais quand elle était collée à moi, j'en avais besoin comme un accro au tabac à priser. 

Je ne savais pas quoi dans ma folie, m'avait convaincu qu'elle seule pouvait me faire du bien, mais c'était bel et bien le cas. 

L'impact de cette écrasante réalité m'avait explosé en plein visage hier soir au moment où j'avais posé les yeux sur elle, allongée sur le dos à coté de moi, sa tunique blanche froissée trempée de sueur. Elle semblait épuisée après que je l'eus prise en urgence toute habillée comme si je ne venais pas de la prendre avant ça. Nous ne nous étions rien dit mais sur le moment nos regards en avaient dit long sur ce que nous ressentions. L'envie de la toucher avait été si forte à ce moment là, que j'avais alors approché ma main de son visage et du bout de mon index avait tracé tout en douceur une ligne qui descendait de son front à son nez jusqu'à ses lèvres charnues dont je dessinai les contours. En retour elle avait timidement caresser ma joue noirci par une barbe de quelques jours. Me penchant, je lui avais donné un baiser. Un baiser profond et affectueux qui m'excita alors que je venais de lui faire l'amour. Je l'avais embrassé avec une telle spontanéité que mon cœur froid ne pouvant nier l'évidence, mon rythme cardiaque s'était emballé jusqu'à pulser dans mes tempes.

Je ne renoncerais pas à elle. Avait alors grogné le montre.

Son audace m'emplissant de terreur, je m'étais hâté de le refouler dans le recoin le plus obscur de mon cerveau. Et reprenant la lèvre inférieure d'Ysaé entre les miennes, je m'étais enfoncé en elle encore et encore jusqu'à atteindre l'incandescence de la jouissance. J'avais gémis bruyamment, la tête rejetée en arrière, foudroyé par une extase si puissante que du blanc m'étais apparut pendant de longues secondes. 

Par la suite, tandis que je tentais de reprendre mon souffle, mon regard éblouit soudé au sien, j'avais eus l'étrange sensation de m'être imbriquer en elle. Quand je m'eus retiré à contre cœur de son fourreau tout chaud et ramener son corps contre le mien, j'avais effleuré délicatement sa peau chocolat du bout de mes doigts. Il n'en avait pas fallut plus pour que mon organe se gorgeant à nouveau, réclame sa chaleur.

J'avais l'impression que mon désir pour son corps était insatiable. Allais je pouvoir un jour la toucher sans avoir envie d'elle. Rien n'était moins sur. 

Pendant que je faisait le choix de la laisser s'endormir contre mon torse, mon monstre m'avait répété comme une litanie qu'il ne renoncerait pas à elle.

YsaéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant