Chapitre 56

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Salvor


J'ouvris les yeux en ayant la sensation d'être à l'intérieur d'un nuage. 

Et pour cause. j'étais niché entre les jambes de mon esclave, ma tête posée sur son ventre nu. 

De ses mains enfouies dans mes cheveux, elle caressait ma nuque. 

Pour la première fois depuis longtemps, je me sentis bien. 

Jamais je n'aurais penser qu'elle me ferait cet effet là.

Le plaisir de la prendre toute la nuit...

Le fait de m'endormir le membre enfouit dans son fourreau tout chaud...

J'avais découvert des choses que je n'avais jamais vécu auparavant et ne pensais qu'à une chose, recommencer.

Mais c'était impossible.

Lorsqu'en redressant la tête mes yeux tombèrent dans ceux de l'esclave et qu'elle me sourit timidement, mon cœur fit une embardée dans ma poitrine.

Je la détestai sur-le-champ de me faire ressentir ça.

Il était hors de question que je lui rende son sourire.

Les choses ne pouvaient pas prendre cette tournure là.

Je le savais fort bien. Peu importe combien le plaisir avait été incommensurable avec elle.

Ce constat avait doucement infuser et une décision avait finit par s'imposer dans mon cerveau.

Je devais rester lucide et ne pas me leurrer moi-même.

Rien de bon ne pouvait sortir de cette histoire.

Que comptais je faire?

La prendre pour amante?

Pff! Bien sur que non. C'était ridicule!

Jamais mon monde ne tolérerait cela.

Il était clair que j'avais eus du désir.

Au-delà du raisonnable certes mais j'avais eus du désir et l'avais assouvi. Point. Final.

Je l'avais amené dans le pavillon pour qu'elle soit à moi.

Et elle avait été à moi alors même qu'elle n'aurait jamais du l'être.

Tout cela devait s'arrêter là et ne plus jamais se reproduire.

Jamais!

L'intrigue avait été résolue. L'intérêt devait...passer!

Je ne voulais plus rien avoir à faire avec elle et avec cette...foutue paix oui c'était cela, cette foutue paix qui émanait d'elle et qui voulait s'infiltrer dans mon sang pour m'empoisonner.

Son impact sur moi était trop puissant. J'en avais pris conscience quand sa peau satinée était entré en contact avec la mienne, quand son souffle avait été dans ma bouche et quand ma semence s'était répandu dans son étroitesse, encore et encore. 

Je n'imaginais même pas qu'une telle chose fut possible. 

Je devais pour ma survie, me débarrasser de ce besoin obsessif, de ce désir d'elle qui mènerait fatalement à ma perte. Éprouvez ce genre de...trucs pour une esclave était de la pure folie. 

Dans mon monde, franchir la barrière de la race comme je venais de le faire équivaudrait à une véritable déchéance. 

Je le savais! 

Bordel, oui!

Heureusement que j'avais retrouvé la raison à temps.

Et dire que dans ma folie, heureusement passagère, j'avais été à deux doigts de jeter aux orties tout ce qui faisait ma vie, mes croyances, mes certitudes...

Ma décision était prise. Rien ne me ferait changer d'avis. Tant et si bien que la première chose que je ferais en sortant d'ici pour le prouver, serait de demander à Reynolds de remettre cette foutue banquette dans le pavillon. 

Je trouverais une autre façon d'expurger mon besoin obsessionnel de dormir avec elle.

Ne m'étais je pas débrouiller seul jusqu'ici avant qu'elle n'arrive.

Oui? 

Alors c'était ce que je ferais. Sinon le besoin impérieux de la posséder qui brûlait profondément en moi finirait par me consumer. 

J'étais un De brym nom de dieu! Et les De brym savaient prendre des décisions radicales lorsque la situation en imposait. 

Me dégageant vivement d'elle, je sortis du lit, récupérai mes vêtements échoués sur le sol et m'en revêtit promptement.

Je refusais de la regarder. Refusais de voir son corps magnifique étendu là, sur les draps. Refusais de plonger dans son regard hypnotique braqué sur moi car il serait impossible d'échapper à leur envoûtement. Parce que ça n'était rien d'autre que ça avec ces gens-là. 

De l'envoûtement! Je m'en étais rendu compte.

-Je t'ai voulu dans mon lit, mais sache que cela n'a rien à voir avec de l'amour. Comment en aurait pu t-il être autrement? Dis-je dans un rire sarcastique.

Je m'exprimai d'un ton égal, à l'opposé de ce que je ressentais vraiment

-Ne t'attend à aucun traitement de faveur parce que j'aurais coucher avec toi. Tu seras traitée exactement comme le reste de mes autres esclaves. Fais bien ton travail et tu n'auras pas de problèmes avec moi, lançais je en claquant la porte du pavillon derrière moi.

YsaéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant