Chapitre 12

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Je décide de me rendre à un autre atelier en ignorant soigneusement Jared qui n'a pas bougé depuis mon petit corps à corps avec son nouvel ennemi.
Léo, pas le moins du monde perturbé se jette sur la barre de tractions et en enchaîne dix d'affilé. Il se laisse tomber fièrement en demandant mes applaudissements.

- Tu es trop fort bichon d'amour ! le taquinais-je.
Non sérieusement bravo... Je n'arrive même pas à en faire une moi !

- C'est parce que tu n'as pas ça... murmure t-il en prenant ma main.

Je résiste un peu, surprise, mais son sourire m'encourage et je me laisse aller. Il pose alors ma main sur le haut de sa poitrine.

- Tu vois ? Toi tu n'as pas ça... Tu as ton 100 E à la place ! rigole t-il.

Du 100 E ? N'importe quoi ! Je lui met une tape sur l'épaule de ma main libre qu'il attrape au passage pour la coller sur ses abdos. Putain il est vraiment musclé.

- Arrête de dire des conneries ! Et si je ne me trompe pas, les muscles utilisés pour les tractions sont ceux du dos et des bras ! m'exclamais-je.

- Oui... Mais avoue que je suis bien foutu, quand même... susurre t-il en continuant à glisser mes mains partout sur son torse.

- Ça va... Y a mieux ! le narguais-je en le gratifiant d'une œillade.

- Hum hum ! Excusez-moi de vous interrompre dans votre séance de pelotage... Mais le prof veut qu'on échange les binômes.

C'est la voix grave et autoritaire de Jared qui vient de s'élever.

- Oh pas de problème mon gars ! répond Léo.
Mais ménage la moi... Il faut qu'elle soit en forme pour ce que je lui réserve ce soir ! précise t-il.

Je m'empresse de pousser Léo pour qu'il s'en aille au plus vite, ayant remarqué que Jared ne va pas réussir à se retenir très longtemps.
Je me tourne alors vers la cause de mes soucis qui fixe toujours Léo qui va rejoindre Sylvia.

- Je peux savoir pourquoi le prof veut échanger les binômes ? demandais-je pour le détourner de Léo.

- Parce que je lui ai demandé. répond-il du tac au tac en se retournant.

- Quoi ?! Mais pourquoi ? m'exclamais-je.

- Parce que... Euh... Je ne supporte pas Sylvia.

- Ah bon ? Tu avais l'air de l'adorer il y a vingt minutes !

Il lève les yeux au ciel et me sourit. Il est bipolaire ou quoi ce gars ?

- Bon, si je t'entrainais ? propose t-il.

- D'accord... Mais n'oublie pas ce que Léo t'as dit ! Il faut que tu me ménages ! blaguais-je.

À son visage je vois immédiatement qu'il n'a pas compris que je plaisantais.

- Ne me dis pas que tu te tapes ce con ?! Il n'est pas homo de toute façon ? fulmine t-il.

- Quoi ? Non ! Léo est un ami ! Et il n'est pas gay !

- Il ferait mieux de le devenir... répond-il hargneusement.

Je rigole à cette soudaine idée.

- Et si c'est toi qui commençait ? Tu as l'air d'avoir de l'énergie à revendre... suggérais-je.

- Pas de problème ! répond-il.

Il va alors se positionner sur un banc où repose une barre chargée de multiple poids. Si il cherche à m'impressionner, c'est gagné. Il soulève plusieurs fois la barre sans effort. Ça a l'air tellement simple quand c'est lui qui le fait. Soudain, il soupire et repose les poids.

- Je manque de distraction... C'est monotone au bout d'un moment ! s'exaspère t-il.

Prise d'un soudain courage, je me dirige vers lui. Je m'agenouille au sol pour être à sa hauteur et même être plus petite que lui.

- Je peux rester ici...

Il tend la main pour caresser ma joue. Je ferme les yeux sous cette caresse doucereusement rêche puis je me relève et vais m'asseoir en croisant les jambes sur le banc où il travaille.

- ... Je peux m'asseoir là et t'encourager... terminais-je en me mordant la lèvre.

Sa caresse sur ma joue a laissé une traînée de feu incendiaire qui ne risque pas de s'éteindre de sitôt.

Il se rapproche lentement de moi comme un prédateur chassant sa proie. Son souffle chaud vient se heurter à ma peau à chacune de ses expirations, sa main a retrouvé sa place sur ma joue. Ses lèvres sont à quelques misérables centimètres des miennes, qu'il caresse avec son pouce.
Sa bouche est entrouverte, désireuse.

Je me recule d'un coup en me heurtant à une machine derrière nous, ses doigts m'ont comme électrisé.

- Je dois aller boire ! balançais-je en le laissant plus que surpris et encore haletant.

Just for you : Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant