Chapitre 56

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Jared me regarde sans comprendre, ignorant Henry.

- Quoi ? s'exclame t-il complètement perdu.

- Tu as fais exprès de laver mes affaires pour m'obliger à rester, pour pouvoir avoir la chance de t'expliquer !

Il rougit.

- Je... Tu ne peux pas m'en vouloir d'avoir voulu te retenir. Si tu ne voulais pas m'écouter c'était mon dernier moyen pour que tu restes suffisamment de temps à mes côtés.

Je vois que ses yeux guettent ma réaction. Je souris alors et embrasse sa joue. Comment lui en vouloir ? De toute manière, je ne lui formulais pas un reproche... Enfin je crois.

Il avait tout préparé.

J'ignore ma briseuse de couple et Jared presse ma main avant de descendre. Au même moment, Henry, qui a déjà fait le tour de la voiture m'ouvre la portière. Je le remercie et il hoche la tête. Je rejoins Jared, qui avance lui aussi vers moi et me soude à son torse, dès que je suis à sa portée.

- Prête ?

Je secoue la tête. J'ai l'impression qu'il me pose cette question à chaque chose nouvelle que nous faisons... Ou que nous nous apprêtons à faire.

Comme par exemple, faire semblant que vous êtes de bons amis qui s'échangent leurs fringues par amitié et non pas parce qu'ils ont couché ensemble et ont eu une scène de ménage juste après.

Ce ne sera pas la première fois que nous ferons semblant... J'espère juste que ce sera bientôt la dernière... Mais je suis obligée de fonctionner ainsi. Si mon père apprend, là, maintenant, que Jared est en fait mon copain et qu'il m'a laissé aller à une fête avec lui... Je crois que l'espérance de vie du dit petit ami, serait vraiment réduite.

Je réponds enfin à sa question:

- Pas franchement... On était tellement...

- Bien... Je sais. me coupe t-il, le regard tendre.

Je passe mes bras autour de son cou et il ajoute :

- Je vais tellement m'ennuyer sans toi, sans pouvoir te voir, te toucher, t'embrasser, te caresser ou sentir le simple contact de ta paume dans la mienne... Mon existence va me paraître bien terne. Mon cœur sera absent, car où que tu seras, tu l'emporteras avec toi.

Ses mots me font l'effet d'une cascade de satin qui descend sur mon corps.

- Et si tu profitais du fait que je sois là, contre toi, pour m'embrasser. chuchotais-je.
Avant la journée de séparation qui nous attend... me moquais-je gentiment.

- Tu ne comprends pas que tu me manqueras ? interroge t-il, son visage empreint d'une expression de frustration.

- Si, bien sûr que si ! Car je serais dans le même état que toi...

- Je ne pense pas non...

Ses yeux reflètent une lueur douloureuse.

- Embrasse-moi et tu verras...

Ses lèvres s'approchent doucement des miennes entrouvertes. Sa main passe sous mon menton tandis que l'autre est toujours bien fixée à ma hanche. Il pose doucement sa bouche sur la mienne et ma main vient dessiner ses traits en commençant par l'arrête de sa mâchoire. Je caresse son visage et joue doucement avec ses lèvres. Je ne veux pas lui montrer que mon désir... Je veux surtout lui prouver tout mon amour. Je veux qu'il sente, qu'à travers chaque parcelle de mon être, tout est imprégné de lui, que chacune de mes cellules lutte pour lui, qu'elles continuent toutes à fonctionner dans le seul but de l'aimer. Bien vite, nous sommes encore plus collés l'un à l'autre. Ses mains se sont entrelacées aux miennes le long de mon corps. Et je viens en libérer une pour jouer dans ses mèches. Je lui murmure plusieurs fois que je l'aime et, à chaque fois, sa main frémit et sa bouche esquisse un sourire. J'abandonne ses magnifiques lèvres gonflées par notre baiser et il appuie son front au mien. Je frotte mon nez contre le sien et il porte ma main à sa bouche.

Just for you : Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant