Just for you : Tome 1

Chapitre 65

Média: Bang Bang - Nancy Sinatra.

- Non ! Pas un Tarantino ! Pitié... me suppliait Jared, presque à genoux.

Ça faisait cinq minutes de cela qu'il m'avait demandé ce que je voulais faire. En bonne ado j'avais répondu "regarder un film" avec beaucoup d'enthousiasme. Mais après était venue l'heure du choix du film à sélectionner dans l'immense bibliothèque qui encadre la télé.

- Pourquoi ? demandais-je surprise.
C'est l'un de mes réalisateurs préférés.

- Tu ne cesseras jamais de me surprendre ! rigola Jared.
Mais... Je n'aime pas le cinéma de Tarantino... On dirait un gosse capricieux auquel on laisse tout faire sous prétexte qu'on l'a classé dans la catégorie "délirante"... Il n'a pas de talent.

- Ne parle pas comme ça de Quentin ! m'énervais-je, comme une fille qui défendrai son petit ami auprès de ses parents.

Calme toi ma vieille ! se marre ma conscience.

- Je suis jaloux... répondit-il moqueur face à mon air.

- C'est un génie dans son domaine ! Il ne plait pas à tout le monde certes... Mais les génies sont souvent incompris... Et puis as-tu déjà vu un de ses films en entier ?

- Non.

- Et alors ? On ne t'a pas appris à goûter avant de dire "Je n'aime pas" quand tu étais petit ? répliquais-je malicieuse en l'embrassant.

- Si... Mais je t'ai aimé avant de te goûter... souffle t-il avant de me rendre mon baiser en me faisant rougir.
J'adore te voir défendre ta cause... Alors tu as gagné... Comme toujours.

- Yooouuupppiii ! m'exclamais-je, sarcastique.

Je lui fais signe de s'installer sur le canapé, alors que j'hésite encore entre "Pulp Fiction" et "Kill Bill". Je le laisse donc décider en posant les DVD sur ses genoux. En attendant, je vais chercher un plaid gigantesque et des cochonneries à grignoter que je trouve dans les placards. Alors que je pose le tout dans le canapé en m'affalant, Jared déclare ironiquement :

- Kill Bill, ça à l'air plus sanglant !

Je souris intérieurement... C'est le premier film de ce réalisateur que j'ai regardé avant de devenir accro et de dévorer les autres. Jared s'installe allongé, la tête sur l'accoudoir rond. Je me colle donc contre lui, dos contre son torse, et nous recouvre du plaid. Ses bras viennent automatiquement enlacer ma taille et sa tête vient se blottir dans mon cou. Je lance le film alors que je sens son souffle chaud et apaisant sur ma peau.
Il critique déjà le début du film trop violent à son goût et je le traite de "tafiole".

- J'adorerais avoir cette caisse ! plaisante t-il en désignant le "Pussy Wagon" jaune volé par l'héroïne.

"Voiture à chatte"... Très classe.

Je lui refile un coup de coude et il rigole à gorge déployée.

Cela fait dix minutes que nous sommes devant le film et cela doit en faire cinq que Jared, mine de rien, balade ses mains sur mon corps.

C'est la voiture qui lui a donné des idées ! se moque ma petite voix intérieure.

Sentir ses doigts passer sur le velour de mon débardeur noir et mon shorty que j'ai enfilés -vite fait- après notre bain, m'excite au plus haut point. Et j'ai beaucoup de mal à me concentrer sur le film, pourtant familier. Il me trouble tellement que je n'arrive plus à situer la scène qui se déroule sous nos yeux. Je serais incapable de dire si le film touche à sa fin ou en est encore à ses débuts.