Just for you : Tome 1

Chapitre 63

Ma mère se dirige rapidement vers mon père et s'empare de sa main pour le tirer vers une autre pièce -leur chambre apparemment-. Je lâche un soupir en entendant la porte se fermer... Mon père ne changera donc jamais, il s'inquiètera toujours autant pour moi.

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La scène qui s'est déroulée sous ses yeux n'était pas un déjeuner entre ami, comme la plupart des gens l'auraient vu... Non, lui y a vu un recommencement ; sa fille de nouveau prise dans les filets d'un homme. Il en a tellement voulu à son ex-copain de l'avoir laissée et brisée. Il n'a pas supporté de retrouver sa fille en pleurs. Il n'a pas supporté d'entendre ses longs sanglots quand tout devenait obscur. Sa petite princesse... Pour laquelle il avait tout sacrifié afin qu'elle soit le moins possible blessée par la vie. Quand le première amour de sa fille l'avait rejeté, il s'était promis de ne plus laisser aucun homme l'approcher... Si seulement il se doutait de ce que lui avait fait subir ce soit disant Prince Charmant, il n'aurait eu aucun regret et il se serait même chargé de le détruire... Il savait qu'il ne pouvait empêcher Éléna de voir des hommes, elle avait des amis garçons. Il voulait tout de même la laisser vivre... Mais seulement en l'entourant de draps de soie pour protéger sa peu frêle de la pluie acide qu'est la vie. Cet homme assis à cette table était le poison de sa vie. Il l'avait bien vite compris et il ne voulait pas qu'elle s'empoisonne... S'il savait que sa fille avait déjà donné son bien le plus précieux à cet homme, et ce, à sa propre demande... L'homme en question ne serait déjà plus vivant. Éléna savait que, pour une relation "normale", tout était allé beaucoup trop vite. Mais elle avait voulu cet homme, elle voulait savoir ce qu'était l'amour, et elle le voudra toujours. Elle avait eu besoin d'avoir cet importance aux yeux de cet homme. Elle détestait la normalité, pour elle aucune norme n'était valable d'exister. Elle n'était pas la plus tolérante, mais elle souhaitait plus que tout au monde, que chacun vive selon ses règles, mais ce, sans blesser la vie d'un autre, et sans engendrer l'anarchie. Cette idéologie lui faisait donc en créer... Son cerveau n'était qu'une masse de contradictions, un débat à lui tout seul...

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Je regarde Jared avec un air désolé et appuie mes lèvres contre sa joue légèrement piquante.

- Ne fais pas attention à lui je t'en prie... Il a sûrement deviné pour nous... Mais il est préférable pour toi de ne pas lui confirmer ses déductions... Même s'il n'est pas aveugle contrairement à ma mère...

Je suis stressée en lui demandant cela... Qui aimerait être pris en mépris par le père de sa copine ? Ce n'est même pas du mépris... C'est un mélange de grande méfiance, d'inquiétude et de je ne sais quoi qui rend fou mon père. Le gala lui avait déjà mis la puce à l'oreille, mais là, la présence de Jared avait confirmé ses pires craintes...

- Eh, chérie ne t'inquiète pas ! J'aimerai juste pouvoir, un jour, rentrer dans cette maison en t'embrassant pour te dire bonjour.

- Cela arrivera... Avec de la patience et du temps...

- J'ai toute ma vie pour toi Éléna.

Mes petits papillons se réveillent dans mon corps, alors que je presse mes lèvres sur les siennes en me reculant rapidement de peur que mes parents débarquent.

- Je t'aime. murmurais-je.

Il me semble important de le lui dire, maintenant, et même à chaque instant.
Certes, depuis que nous avions prononcé ces mots nous n'avions pas cessé de les utiliser. Mais je ne m'en lasse pas, j'ai l'impression que chacun de mes "je t'aime" sont différents...

- Je t'aime comme je respire... Rien d'autre à dire. dit-il très sérieux, ses yeux amoureux.

... Surtout les siens.