Chapitre 54

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Je relève les yeux pour examiner mon reflet et constate que Jared me fixe. Son hilarité ayant cessé net.

- Ça me rappelle notre premier baiser... souffle t-il dans mon cou.

- Et sûrement notre dernier vu que tu as décidé de devenir chaste. ironisais-je.

- Mais, mon amour... essaye t-il de m'amadouer en contrôlant son envie de rire.

Il pose ses lèvres dans le creux de mon cou.

- Oula ! Vous allez un peu vite en besogne mon cher ami ! N'est ce pas trop osé comme baiser ? grognais-je.

- Chérie arrête, je veux seulement te prouver mon amour.

- "L'amour" est une preuve d'amour.

- Oui mais...

- Oh bordel Jared ! m'exclamais-je.

- Quoi ? Qu'est ce qu'il y a ? me demande t-il, inquiet en me serrant contre sa poitrine.

- Regarde ! Sur mon cou !

Il inspecte mon cou et rigole.

- Quoi ? Ça ?

- Oui "ça" comme tu le dis ! Comment veux-tu que je camoufle ça ? demandais-je, en pointant du doigt le suçon, qu'il m'a joliment fait de biais en-dessous de mon oreille.

- Mais ne t'inquiète pas ! Tu as les cheveux longs ! Ça ne se verra pas... Et en plus... Tu gardes une marque de moi, sur toi.

- Pfff c'est puéril... On dirait un ado en rut...

- Techniquement nous sommes toujours des ados, même si je me rapproche de l'âge majeur. Et je ne suis pas en rut... Mais amoureux. C'était pour... Te... Tu sais te détourner de ta douleur, quand on a...

Ah bah forcément ça, il a l'habitude de le faire hein !

- Question d'habitude ? C'est ça... marmonnais-je.

- Bébé...

Il souffle et me fait retourner, en me coinçant entre lui et le meuble où repose le vasque. Il pose sa main sur ma joue, et je ne peux m'empêcher de m'y appuyer.

- D'accord, je vais être honnête avec toi, quitte à révéler le gros conard que j'étais avant... J'ai déjà baisé avec des filles vierges, elles ne représentaient pas la majorité d'ailleurs, souvent les autre avaient déjà une longue liste de conquêtes derrière elles... Mais bref, je ne les aimait pas. Elles me servaient de vide couilles si tu préfères, et je me foutait de leur douleur, je ne me souciais absolument pas d'elle et je ne faisais pas dans le délicat. Beaucoup de mecs sont comme ça maintenant et j'en faisais partie. déclare t-il de but en blanc.

Ses yeux fixent les miens sans cligner. Il est sincère. Je ne sais pas si j'aurais préféré le contraire.

Non mais dans quel bordel on s'est encore fourré ?

J'hésite entre être dégoûtée ou être réconfortée.

Réconfortée ? C'est une putain de blague ! se déchaîne ma conscience.

Il ne m'a jamais traité ainsi, il m'aime donc vraiment... Je l'espère.

Ce que tu es naïve ma pauvre vieille !

Ce que la raison affirme, le cœur ignore.

Mais malheureusement il est vrai que de nos jours, le mot je t'aime est aussi fréquent qu'un bonjour. Nous l'utilisons à mauvais escient, comme si nous avions oublié son véritable sens, ou son impact sur les gens... Voir son pouvoir qu'il a sur les cœurs, la trahison qu'il engendrait, sur un être faible ou perdu à ce moment là. Ce mot est une preuve, il est tellement précieux et unique... Mais nous avons réussi à le transformer en banalité...
J'espère que ça n'en est pas une pour Jared.

Just for you : Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant