Chapitre 58

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J'en suis à mon quatrième whisky-coca et la musique cogne dans mes tympans. Nous sommes réellement en train de faire une fête à trois.

Mais Marie et Mel comptent pour dix !

Il n'est que 19h00, pourtant, Marie a déjà sortit la Tequila et je me suis chargée du sel et du citron. Je la restreint à deux shooters, ne voulant pas nettoyer si elle dégobille. Nous allons nous installer sur la terrasse, pendant que Mel sort une clope et que Marie lui en chippe une.
Elle ne m'a pas encore demandé son paquet et tant mieux.

- Les Lucky Strikes n-ne-nnne sont pas pareil queeeee les Marlboro... Elles ont unnnn goût pluuuuuuuss... Amer.... affirme cette dernière.

J'éloigne discrètement le verre qui se tient devant elle.

- Boooonn alorrs, racontee nous tttouuusss... coupe Mel, me confirmant ainsi que mes deux amies sont pompettes.

Ok tu as bien fait de confisquer le verre.

Surtout qu'il va me servir.

À quoi ?

Me donner du courage. Du courage liquide...
Je me demande combien de verres elles ont bu pour être dans cet état... Je me suis arrêtée de compter à cinq... Je n'arrive jamais à compter après cinq... Cette remarque me fais rire.
Je bois cul sec le verre dérobé et décide de me lancer.

- Bien, déjà... Nous avons effectivement dormi ensemble...

Mes amies lèvent en même temps leurs mains et essayent de les entrechoquer entre elles. Le résultat n'est pas très concluant...

Bon sang... Tu as du boulot !

- Nous sommes montés assez tôt dans la chambre... Et... C'est moi qui ai été la plus entreprenante... J'imagine.

- Ooooooh...

Je secoue la tête face à leur exclamation... Leur raconter ça alors qu'elles sont bourrées n'est peut-être pas la meilleure des idées... Ou au contraire si, avec un peu de chance elles oublieront partiellement.
Je me lève et m'écarte de la table où elles sont assises. Je m'appuie sur la rambarde, leur tournant le dos, choisissant soigneusement chacun de mes mots. Quitte à tout dire, faisons le bien. C'est pour cela que je prend mon temps avant de commencer mon récit.

- Quand nous sommes rentrés dans sa chambre, la tension qu'il y avait entre nous devenait... Pesante. Elle avait été un peu apaisée pour ma part...
Oooooh oui... Mais ne leur raconte pas l'épisode de la voiture...
Mais son désir a fait revenir le feu en moi.

Je me retourne pour leur faire face et voir leur première réaction. Elles en avaient eu une. Pas du tout celle à laquelle je m'attendais, mais elle constituait une forme de réaction.
Mel a sa tête posée sur la table, la bouche entrouverte, son mégot est déposé dans le verre que j'ai bu il y a peu, sa main le recouvrant encore. Marie quant à elle est en boule par terre... Elle s'est sûrement laissée glisser, lentement, jusqu'au sol. Sa cigarette qu'elle n'a même pas allumée pend toujours au bout de ses lèvres.
Je retiens difficilement mon fou rire.

Merci les amies, c'est sympatoche de raconter sa première fois à des gens ivres et endormis... se moque ma conscience.

Je me dirige doucement vers Mélissa, soulève sa tête, et murmure à son oreille :

- Si on allait se coucher ? Hein ? En plus on a tout préparé...

Elle entrouvre légèrement les yeux et essaye de porter un doigt à sa bouche.

- Chhhhhuuuuutttttt... Le marchand de sable et nounours ne sont pas encore passés... Et Père Castor a oublié de nous raconter une histoire !

OH-BOR-DEL !

Bon sang je ne m'étais même pas rendue compte qu'elles étaient déchirées à ce point... J'ai mis trop de temps à réfléchir et elles se sont endormies... Ivres mortes. Je fais se lever Mel, qui ouvre difficilement ses yeux, pour actionner ses jambes cotonneuses. Je la soutiens comme je peux et la dépose sur son matelas gonflable dans le salon. Je la met de côté et m'assure qu'elle est bien avant d'aller chercher le "fœtus" -qui n'est autre que Marie- restée sur la terrasse. J'essaye de secouer délicatement son bras, mais elle reste complètement amorphe. Je me résous donc a soulever le poids plume qui lui sert de corps. Je passe un bras sous ses genoux et un dans son dos. Je serre la mâchoire en la soulevant. Bon sang mon dos !

Mamie Huguette le retour !

Elle colle sa tête à mon épaule, alors que je vérifie mon équilibre en trépignant sur mes jambes. Je fais quelques pas qui m'arrachent de gros soupir. Je sens quelque chose de froid sur mon cou et comprend que ce n'est autre que ses mains qu'elle a enroulé autour de ma nuque. Elle émet un léger râle que je ne comprends pas, puis à elle se met à murmurer.

- Cam... laissent échapper ses lèvres.

Quoi ? Elle me prend vraiment pour Cameron Dallas là ?

Cam qui aurait forcé sur le kebab alors ! hurle de rire ma conscience.

Je me retiens de rire moi même... Marie doit en ce moment être dans un monde peuplé de licornes chevauchées par son "crush ultime" comme elle le surnomme.

Ou plus probablement... Elle est à la place des licornes...

Bordel l'alcool me rend encore plus demeurée...
Elle ouvre soudainement de grands yeux.

- Il faut lui dire ! s'exclame t-elle complètement paniquée.

- Quoi ? Mais de quoi tu parles ?

- Il faut lui dire... À Cam... Que j'arrive bientôt... Que la femme de sa vie arrive bientôt... murmure t-elle, alors que ses paupières lourdes la replongent dans le noir.

Je me mords la lèvre pour ne pas laisser mon fou rire l'emporter.

- Oui t'inquiète ma belle, on lui dira demain... soufflais-je.

J'arrive enfin à son matelas ou je l'étends et m'effondre à côté. Elle a beau peser cinquante kilos tout mouillés, j'ai souffert. Je décide de me relever avant que l'alcool ne fasse aussi effet dans mon corps. Je me dirige sur la terrasse pour ramasser mon verre, la clope et le mégot. Je ramasse aussi les autres verres et les met pêle-mêle dans le lave vaisselle. Je récupère ensuite toutes les bouteilles vides et ouvre un sac poubelle à la taille démesuré pour les mettre dedans. Je me débarrasse même des fonds de bouteilles. Tant pis pour le gâchis ! Hors de question que mes parents tombent dessus. Je tiens à garder ma vie encore un petit moment. Je sens que mes jambes s'alourdissent et devine que mon temps de "sobriété" précaire est écoulé. Je me laisse tomber sur un matelas à mon tour et me laisse emporter par nounours et son marchand de sable. M'endormant toute habillée. Tant pis pour l'histoire de Père Castor...

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Coucou tout le monde 😊

J'espère que le chapitre vous a plu !
Que pensez-vous de cette situation ? Comment imaginez-vous la suite ?
Merci de continuer à suivre l'histoire d'Éléna avec autant de dévotion !

Bisous bisous 💜

PS: Je ne sais pas si vous avez remarqué mais j'ai posté une nouvelle histoire ! Elle est très différente de celle-ci, c'est un thriller. Allez y jeter un oeil si ça vous intéresse et donnez moi votre avis ! ☺️

Just for you : Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant