Chapitre 6 (2) (corrigé)

2.6K 383 69
                                    

– Si vous voulez bien, j'aurais quelques questions à vous poser avant, Mr Fulton, suggéra Will.

– Qui... Qui êtes-vous ? Et que voulez-vous ?! s'écria Fulton sans se retourner. Qui vous a payé pour m'éliminer ? Dîtes-le moi et je vous en offrirai le double !

– Oh ! C'est qu'il a l'air bavard en fin de compte, s'étonna Will. Chut... Allons, allons Mr Fulton je vous en prie, qui parle de tuer ? Laissons les vilains mots de côtés, ne soyez pas si méfiant cher monsieur, nous ne voulons pas vous tuer, du moins pas encore.

– Nous voulons seulement des réponses, intervint Jane.

Fulton dévisagea la traîtresse comme un chien apeuré :

– Chienne ! Je n'ai rien à vous dire !

Will pressa davantage le canon son pistolet dans le dos du politicien et fit claquer sa langue en signe d'agacement.

- Hé ! On reste poli.

- Je n'ai rien à vous dire, répéta Fulton entre ses dents serrées, fusillant Jane du regard.

L'Irlandais afficha une moue ennuyée.

– Cela ne fait rien, prenez vos aises Mr Fulton, nous avons toute la nuit ! claironna Will.

Il saisit fermement le politicien par l'épaule, sans politesse ni étique, et du bout de son arme il le força à s'asseoir sur le lit. Le jeune homme prit la chaise qui se trouvait dans un coin et s'y installa à califourchon, face au dossier, un air supérieur sur le visage, s'amusant à viser le crâne du politicien du bout de son arme, histoire de faire monter d'un cran l'angoisse du pauvre Fulton.

– C'est à propos de la mort d'une prostituée que nous sommes là. Mais vous le savez déjà, non ? Je crois que vous avez déjà entendu parler de Judy Browler n'est-ce pas ? commença Will.

– Je ne connais personne de ce nom, répliqua Fulton effronté.

– Allons monsieur dépêchez-vous un peu c'est d'un pénible ! s'exaspéra le jeune homme qui plissa les yeux pour mieux scruter l'homme. Nous savons que vous étiez un client régulier de Judy, sa mort a dû beaucoup vous affecter je suppose ? Elle manque sûrement à ses anciens clients qui se demandent qui a bien pu commettre une chose aussi terrible en massacrant son corps de la sorte.

– Pauvre fou qu'osez-vous insinuer ? Que je l'ai tuée ?! rugit Fulton.

– Point d'accusations sans preuves ! répondit Will. C'est la raison pour laquelle nous vous conseillons de nous dire tout ce que vous savez.

– C'est ridicule, pouffa l'homme comme s'il s'agissait d'une mauvaise blague. Vous perdez votre temps. Je ne sais absolument rien à ce sujet. Maintenant je vous conseille vivement de me laisser partir et tout rentrera dans l'ordre. Autrement je vous promets que je vous ferai payer pour un tel affront ! Ayez un peu de bon sens ! Ne savez-vous donc pas qui je suis nom de Dieu ?!

– Quelqu'un qui jure comme un charretier ?

Les yeux de Fulton lançaient des éclairs.

– Je vous ferez pendre pour une telle insolence ! Mais avant je vous ferai démolir, j'enverrai cinquante hommes qui lui passeront dessus, cracha-t-il en parlant de Jane, et je vous forcerai à regarder avant que ça soit à votre tour !

Un silence de plomb tomba dans la chambre. Un silence inquiétant. Jane serra les dents. Une lueur froide et tranchante comme une lame passa dans les prunelles de l'Irlandais qui se redressa sur sa chaise et adopta une attitude tout à coup plus dangereuse. Les menaces de Fulton ne l'impressionnaient pas, pas plus que sa récalcitrante à coopérer. Après tout, les interrogatoires n'étaient-ils pas sa spécialité ? Seule la présence gênante de Jane le contraignait à ne pas passer aux choses sérieuses.

Les Chroniques Infernales- Le réveil du LéviathanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant