Média : William (Will) O'Brien.
Chose promise, chose due ! Voilà quelques petits croquis (vite réalisés j'en conviens mais manque de temps..) de Will tel que je l'imagine. Dans ses traits je ne voulais pas qu'on y voit uniquement le séduisant malfrat, mais aussi son attitude qui, selon moi, est le plus caractéristique du personnage. J'espère avoir bien rendu tout ça ! :DLes atours du serpent
« Mesdames, souriez afin que plus tard,
vos rides soient bien placées. »
Madame de Maintenon
Julie était rayonnante dans sa robe de bal en lamé de soie et organza blanche. Ce soir tous les regards étaient braqués sur elle, c'était la reine de la soirée. Dans un coin du salon superbement décoré pour l'occasion, Jane regardait avec une admiration honteuse sa cousine évoluer dans son élément tel un poisson dans l'eau. C'était la belle rousse le véritable joyau de la soirée, son sourire éclatant valait bien plus que les parures de perles de la tante Alice Blancksfair, ou que les divines pierres exotiques, une somptueuse parure d'émeraudes des Indes sur lesquelles lorgnaient quelques dames, qu'exhibait fièrement Mary Carroll.
Cette soirée était l'occasion de retrouvailles, de réjouissances, de célébration... En réalité Jane n'y voyait que frasques, mascarade, hypocrisie. Tous ces gens bien apprêtés dans son salon qui se jetaient des faux compliments à la figure afin de se noyer dans une auto complaisance purement égocentrique, la jeune fille les avaient en horreur. Tous ces messieurs qui, coupe de cristal de Baccarat en main, faisaient tournoyer leur champagne en vantant leur réussite avec une fausse modestie. Et ces dames qui se souriaient avec courtoisie derrière leur éventail participant, sans qu'elles aient besoin d'une quelconque permission, à la bonne propagation des derniers ragots.
La jeune demoiselle contemplait tout ce spectacle d'un air absent. Si quiconque dans l'assemblée avait pu lire en elle, il aurait vu sans mal le tumulte intérieur qui l'agitait. Elle serrait son verre un peu trop fort, si bien que ses tremblements en venaient à remuer le liquide pétillant à l'intérieur. Elle s'était isolée, la tête dans les nuages. De sombres nuages chargés de pluie, prêts à déchaîner un déluge sur le premier imprudent un peu trop vaillant. Tel un vieillard aigri, elle ruminait dans son coin, marmonnant pour elle-même. Pestiférant des mots vulgaires appris aux côtés du très subtil Will, maudissant mariage, famille, froufrous et compagnie. Ainsi, elle ne remarqua pas que Bryan Carroll s'était rapproché d'elle, impeccable dans son costume, une coupe de champagne entre ses doigts délicats de violoniste.
- Bonsoir Jane, cela fait un moment que je vous cherche ! lança-t-il, radieux dans son costume de soirée. J'espérais que vous ne vous étiez pas volatilisée.
- Bonsoir... répondit Jane avec un sourire forcé.
Elle avait beau s'efforcer de cacher son malaise et son irritabilité, elle n'était pas encore au point manifestement, car Bryan fut étonné de sa mauvaise humeur.
- Que se passe-t-il Jane ? Vous me semblez bien faible, s'inquiéta le jeune homme.
Il avança imprudemment la main dans un vague désir de réconfort, mais se rendant compte de ce qu'il s'apprêtait à faire il se rétracta immédiatement. Voilà maintenant qu'il allait oser la toucher, en public, sans lui demander la permission qui plus est ! Ce manque d'inattention aurait pu être nuisible à sa personne et à celle de Jane, un homme ne pouvait toucher une femme qui n'était pas sa fiancée ou sa sœur. Mais il était tellement distrait ces derniers temps... Tout comme la petite demoiselle apparemment. Bryan n'était pas aveugle, les cernes foncés de la jeune fille et son air épuisé n'étaient pas passés inaperçus malgré la couche de poudre appliquée avec soin par Béatrice afin de dissimuler ses imperfections. D'ailleurs, il était vrai qu'elle n'avait pas dormi depuis presque une journée entière, et ses nuits blanches à répétition n'y aidaient pas beaucoup. Elle se sentait faible, néanmoins elle tenait le coup. Non pas par respect pour les invités, elle n'avait que faire de tous ces bonhommes artificieux, non plus pour tante Helen qu'elle rêvait de ridiculiser en fichant en l'air tous ses efforts, mais plus pour sa cousine. Malgré les différents qui les opposaient, Jane n'avait pas le cœur à gâcher la soirée d'anniversaire de Julie. Alors elle tenait bon, même si la belle rousse n'avait que faire de ses efforts.
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Les Chroniques Infernales- Le réveil du Léviathan
Historical FictionAngleterre, Londres 1888. De nombreux meurtres étranges se succèdent dans les ruelles sombres de Whitechapel. Les victimes sont toutes des prostituées, assassinées puis mutilées dans une barbarie extrême. Les médias s'enflamment et surnomment l'assa...