Angleterre, Londres 1888. De nombreux meurtres étranges se succèdent dans les ruelles sombres de Whitechapel. Les victimes sont toutes des prostituées, assassinées puis mutilées dans une barbarie extrême. Les médias s'enflamment et surnomment l'assa...
Juste un petit cadeau pour vous, en guise de cadeau de Noël. J'aurai dû attendre minuit normalement, mais je serai ailleurs ce soir. J'espère que vous aimerez, j'ai pris beaucoup de plaisir à l'écrire. Voilà pour vous, en espérant que vous passerez de somptueuses fêtes en compagnie de ceux que vous aimez. <3
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Londres, quartier de Bloosmbury, villa des Carroll, nuit du 24 décembre 1886.
Des flocons scintillants comme des diamants tombaient dans la nuit glaciale. Tels des ailes d'anges, ils tourbillonnaient dans une valse majestueuse dont eux seuls avaient le secret. Derrière la fenêtre, une petite fille admirait le spectacle enchanteur que lui offrait l'hiver en cette soirée de festivités. Le brouhaha dans son dos ne l'atteignait guère, elle était complètement absorbée par ce miracle blanc. Elle se surprit à rêver, à s'imaginer dehors, dansant sous la neige qui la recouvrait peu à peu. Un besoin irrépressible de folie, de s'évanouir dans un tapis blanc, de s'étourdir dans les étoiles. Voilà à quoi aspirait la jeune fille.
- Jane ? l'interpella une voix grave et tendre.
La jeune fille s'arracha à la contemplation de cette féerie, elle se tourna vers l'homme qui se penchait vers elle, un sourire compatissant aux lèvres, éclairant son visage rieur.
- Oncle Henry ? demanda la jeune fille.
Il prit place sur la banquette moelleuse qui bordait l'immense vitre du salon. Il jeta un coup d'œil à travers la fenêtre, pensif et demeura ainsi quelques secondes. Jane observa son oncle perdu dans la contemplation de ce ravissant tableau. Elle l'imita lorsqu'il reprit la parole.
- Jane... Ma douce petite Jane. Pourquoi es-tu si seule ?
- Je... Je ne suis pas seule, répondit la jeune fille. Je suis avec des anges.
- Des anges ? répéta son oncle un sourire tendre sur les lèvres.
- Oui, rappelez-vous oncle Henry, expliqua-t-elle. Un jour, vous m'avez dit que c'étaient des plumes qui tombaient du ciel, que cela signifiait qu'un ange s'était échoué sur terre. Alors il perdait ses ailes. Et le ciel pleurait d'avoir perdu son enfant, c'était pour cela qu'il lui rendait ses plumes. Dans l'espoir qu'un jour, l'ange puisse retourner chez lui, là-haut, dans le ciel, près des étoiles.
Devant la figure émerveillée de sa petite nièce, oncle Henry lui sourit. Ses yeux la couvaient avec tendresse. Elle avait grandi si vite... Il lui semblait que c'était hier qu'il lui racontait cela. À présent, elle venait de fêter ses onze ans, elle grandissait et le bourgeon deviendrait une belle fleur. Depuis le jour où on lui avait confié la petite, il l'avait élevée comme sa propre fille, sous l'œil attentif de sa femme Helen.
La petite Jane était si différente de ses filles. Maureen, son aînée, était calme, posée, le tableau même de la jeune fille bien élevée, d'une rare beauté, un esprit brillant et un talent inné pour la musique, tout comme son père. Quant à Julie, sa seconde fille, celle-ci avait un fort caractère, c'était un livre rempli de secrets. Mais Henry Blancksfair ne parvenait pas pénétrer cet esprit si hermétique que sa femme avait forgé avec brio. Alors que sa nièce, Jane Warren, était tout autre... Elle était vive, l'œil pétillant d'intelligence, le sourire espiègle, débordante d'imagination et de fantaisie. Le nez toujours dans les livres, n'en déplaise à sa tante. Elle aimait son oncle de tout son cœur comme son propre père et prenait pour parole d'Évangile tout ce qu'il lui contait.
