« lorsque tu te sens mal, pleure!
C'est normal.
Mais pour rien au monde tu ne dois arrêter de rire »... lorsque je me suis mise à emprunter ses pas nous dirigeant à son bureau, un sentiment mitigé s'empare de mon coeur : le doute et la peur.
D'un côté je ne supportais plus de ne pas savoir de quoi souffre t-il et pourquoi "son père " en a profité pour demander au médecin de le garder dans un profond coma artificiel. De l'autre côté, j'appréhende la réponse à toutes ces questions qui me trottent dans la tête.
Lui: prenez place mademoiselle !
Moi: -en masseyant- merci.
Lui : de rien.
J'étais en face de lui, je l'observais. Il avait posé ses mains sur un dossier soigneusement rangé, mis à l'écart de tous les autres qui traînaient sur son bureau. Il ne l'ouvrit pas encore, et se mit à me regarder droit dans les yeux, de cette manière j'ai compris à qui était ce dossier médical ainsi que ce que son regard voulait dire.
Ce regard voulait me dire de ne pas m'attendre à des nouvelles encourageantes car il y en a avait guère.
Doc: il appartient à Hassan.
Moi : je l'avais remarqué, ensuite je Vous écoute.
Je stressais.
Je devenais nerveuse.Lui : -soufle- Monsieur Hassan chérif a une insuffisance rénale.
Moi: c'est à dire ?
Lui: très honnêtement il s'agit d'une maladie assez grave lorsqu'elle n'est pas soignée.
En effet, cette maladie est générée par le dis-fonctionnement des deux reins qui n'arrivent plus à jouer correctement leur rôle de nettoyeurs. Le plus souvent pour guérir ce type de maladie, l'on doit implanter un nouveau rein au patient à même de réguler la quantité d'eau dans son système organique et d'éliminer les déchets et toxines de notre corps. Dans ces types de cas, C'est la seule option qui s'offre à nous pour sortir le patient de l'impasse.
Le plus surprenant, Hassan vivait avec cette maladie depuis longtemps sans s'en rendre compte. C'est après l'accident qu'elle s'est manifestée. Maintenant sa survie dépend d'un nouvel organe qu'il pourrait obtenir grâce à un donneur mais c'est vraiment très difficile de dégoter un volontaire qui soit compatible. En résumé tout ce que nous pouvons faire pour lui c'est prier. Car ses jours sont numériquement comptés. Le coma en soit n'est qu'un moyen de lui éviter de souffrir, chaque jour qui passe il pourrit de l'intérieur. Je suis vraiment désolé!Mes larmes tombaient au fur et à mesure qu'il parlait, face à cette situation j'en avais perdu les mots. L'impuissance, le désespoir, m'ont forcé à me renfermer dans un silence assourdissant.
Moi: ...
Lui: ne pleurez pas! .... je suis sincèrement désolé.
J'explose en sanglots.
Moi: il ne va donc pas s'en sortir ? Va t'il mourir docteur?
Lui: ne vous inquiétez pas. Ressaisissez vous ! Il peut guérir biensur. comme je vous l'ai dit, si nous trouvons un organe qui soit adapté à son organisme, il va s'en sortir indemne.
Moi: dans sa famille on peut forcément en trouver des donneurs compatibles ? Euh comme sa mère par exemple, ou son père et... -essoufflée-.
Lui: oui certainement mais le problème son père ne veut pas en entendre parler
Moi: mais alors pourquoi il l'a fait plonger dans le coma,S'il ne veut pas en entendre parler de lui?
Lui: c'est très subtile je le sais. même moi je me pose la même question mais en même temps aussi il paye pour qu'on le branche, donc on peut rien y faire à part obéir.