Un ange en enfer (tome 1 et 2)

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Elle se jeta en avant sans se souci de sa chute. Heureusement le sable formait une épaisse couche molle.
Malheureusement, cela rendait sa course encore plus difficile.
Elle cracha le sable dans sa bouche et se retourna. Elle se plaqua a terre pour éviter la serre du monstre. Courir sur ce terrain lui était impossible. Et pourtant, comment aurait-elle put tuer un démon sans arme ?
Elle chercha sur le sol, une branche, une pierre, n'importe quoi aurait pu servir d'arme. Elle trouva seulement une demi-coque de noix de coco. 
Le démon repassa à l'attaque et Lava, tenta de s'éloigner. Les arbres environnant bloquait la progression de l'oiseau-démon.
Elle se saisit de son arme improvisée, et lorsque la serre de son adversaire frôla de sol à côté d'elle, elle s'y accrocha avec ses jambes et tenta, un peu misérablement, de le blesser avec sa noix.
Bien évidemment, cela n'avait pas grand effet. Un mouvement large du démon mauve la fit lâcher la serre et elle se retrouva projetée contre un arbre. Le choc la fit voir floue, mais à peine était-elle au sol, qu'elle roulait pour s'abriter derrière un troncs.
Elle était couverte de sable, son dos lui faisait mal, et elle n'avait aucune chance armée d'une arme aussi minable. Finalement courir était peut-être préférable.
Elle partit en courant. Le démon la suivit immédiatement, mais sa grande taille le gênait plus que Lava était gênée par le sable, et elle sentit l'écart se creuser. Soudain, une ombre la survola. Elle vit l'oiseau passer au dessus des palmiers en un instants et lui passer devant, atterrissant devant elle. Elle bifurqua sans cesser de courir.
C'est alors qu'elle réalisa que devant, la palmeraie s'arrêtait, laissant place au désert blanc.
Elle voulut changer de direction, vers la droite, mais le démon était juste là. Tourner à gauche signifiait faire demi-tour vers la strate 5. Il n'en était pas question.
Elle tourna à droite, droit vers l'oiseau. Celui-ci se jeta vers elle, serres en avant. Elle roula sur le sable, et passa à quelques centimètres des griffes du démon. Enfin, elle le doubla et continuait sa course. Mais cette fois, pour empêcher ce dernier de lui bloquer le passage à nouveau, elle se mit à décrire régulièrement des zigzags entre les troncs. Le démon avait recommencé à la poursuivre, mais sa lenteur l'handicapait. Il tenta la même technique que la première fois, et survola les arbres pour plonger devant elle. Mais elle ne passait jamais en ligne droite. Et il ne put se poser à un endroit précis. Lava le vit tourner en rond, ne sachant que faire.
Elle se fatiguait sur ce terrain in-approprié, mais elle avait trouvé une solution à son problème démoniaque. C'est déjà ça.
Près d'une vingtaine de minutes plus tard, épuisée, elle constata avec soulagement que son poursuivant avait abandonné. Un taxi un peu dangereux mais bien efficace !
Elle était déjà au beau milieu de la strate 4, et un intense sentiment de satisfaction la gagna. Mais elle se calma aussitôt.
Lava était désormais dans les terres de feu. Plus de démons humanoïdes de quelques mètres de haut. Maintenant, ce serait des créatures bien moins sympathiques qui la traquerait.
Comme si ceux d'avant n'était pas déjà assez horrible.
Et puis elle était seule.
Elle pouvait se plaindre de la vitesse de ses anciens camarades comme elle voulait, sans eux, elle était bien plus vulnérable. Elle continuait en marchant, mais le sol surchauffe par le soleil lui brûlait les pieds. Elle déchira deux grosses bandes du bas de sa tunique et les enroula autour de ses pieds. Elle ne savait pas ce que ça valait, mais bon.
Sa tunique se retrouvait déjà en mauvaise état. Elle avait le bas du ventre découvert. Heureusement sa gemme était toujours cachée. Mais l'os de sa côte lui envoyait un éclair de douleur à chaque respiration. Enfin, elle avait déjà connue pire.
Une partie de la journée passa, et Lava finit par atteindre la fin de la palmeraie. Elle n'avait plus franchement le choix.
Il fallait qu'elle s'aventure dans le désert... Elle avança. Lava se rendit bien vite compte que le sable en plein soleil était encore pus chaud qu'avant. Les morceaux de tissus, bien que peu épais, étaient néanmoins assez efficaces.
Le deuxième problème était maintenant sa tête. Ses court cheveux blonds ne protégeait pas suffisamment sa tête, et la brûlait atrocement. Elle allait finir par faire une insolation.
Elle soupira, puis arracha les manches de sa tunique, et les enroula autour de son crâne.
Elle commença à réfléchir sur le trajet qu'il lui restait. Un petit bout de la strate 4 puis la strate 3, et enfin les terres de la désolation. Fred lui avait dit que les démons des terres de feu était énorme, ce qui sous-entendait qu'il'les avait déjà vu. Mais ceux des strate 2 et 1....
Et puis le palais ! Comment s'y repèrerait-elle ? Elle risquait de s'y faire attraper... Il faudrait la jouer espion.
Perdue dans ses pensée, elle ne remarqua pas toute suite l'ombre qui plongeait vers elle.
Attirée par le mouvement, elle tourna la tête juste à temps pour voir les énormes serres du démon oiseau de la palmeraie. Elle se baissa de justesse, mais les griffes agrippèrent ses vêtements qui se déchirent encore un peu plus. Elle se retourna assez vite esquiver la seconde attaque de l'oiseau.
- Tu pensais m'avoir ?! Tu pensais que j'abandonnerais ?! Eh bien tu te trompais !!!
Ce piaf commençait à sérieusement lui taper sur les nerfs. Il, ne lui faisait pas peur. Bien qu'elle soit prudente, car il n'était clairement las inoffensif. Plus le temps passait, plus elle se rendait compte que ce genre de démon qu'elle croisait dans les terres de cendres ne l'impressionnait plus.
Quand sa serre se planta dans le sol à côté d'elle, elle s'y accrocha et planta ses doigts dans les plumes du démon. Celui-ci secoua ses pattes, battit des ailes pour la voir tomber, mais elle enfonçait encore plus ses ongles sur la jambe du démon. Sa côte brisée de tout-à-l'heure lui faisait mal.
Elle n'avait plus de couteau ?
Soit,
Eux non plus.
Alors elle ferait comme eux.
Avec les ongles et les dents.
Elle mordit de toute ses forces dans la chair qui se présentait à elle. Les plumes avait un horrible goût de poussière, qui fut vite couvert par un autre.
Sucré.
Le démon hurla, commençant à s'envoler. Elle s'empressa de lâcher de peur d'être encore embarquer dans une promenade aérienne qui cette fois la ramènerait en arrière. Elle essuya sa bouche. L'or du sang de démon lui coulait sur le menton et lui emplissait la bouche. Le sang de démon est sucré !
Et il avait plutôt bon goût. L'oiseau qui était repartie dans les airs, décrivit quelques tours, avant de s'en aller.
Elle avait du mal à croire qu'une simple morsure l'ai fait fuir. Elle devrait rester sur ses gardes.
Et Lava reprit sa marche. Sa tunique ne tenait plus qu'avec un petit bout de tissus et ne couvrait plus le haut de son buste. Elle prit les lanières du haut et les relia entre elles derrière son cou, puis elle abandonna les manches qui lui couvrait la tête pour les nouer autour de sa taille, façon tablier.
Quelques heures plus tard, alors que la nuit n'allait plus tarder à tomber, Lava remarqua enfin un changement dans l'environnement. Mais pas en positif. Loin de là.
Le sable s'affaissait étrangement. Si bien qu'elle s'enfonçait à mi- cuisse dans le sable à chaque pas. Au début c'était au mollet, puis au genoux... Elle aurait du s'arrêter il y a bien longtemps. Elle avait fait une erreur.
Elle ne pouvait plus continuer ainsi.
Elle commença à marcher vers la droite, espérant trouver un endroit où elle ne s'enfoncerait plus dans le sable. Le ciel s'assombrit, et la température chuta. Mais elle ne trouvait pas de passage. Soudain, elle réalisa qu'elle n'avait nul part où dormir.
Lava était totalement à découvert. Seule. Et dans un endroit où elle risqua de mourir noyée dans du sable pendant son sommeil. Elle voulut courir, mais pas moyen, alors elle tenta d'augmenter le rythme, espérant enfin atteindre un endroit où dormir. Mais elle voyait bien à l'horizon que le désert s'étendait partout. Soudain, elle trébucha et s'effondra à gauche. Elle tomba dans le sable, son visage presque recouvert. Son bras gauche était profondément enfoncé dans le sol.
Elle paniquait. En terre de feu, il n'y pas que les démons qui peuvent vous tuer.
Elle réalisa tout d'un coup ce qui lui restait à faire. Oui, c'était seule solution ! Et ce n'était franchement pas une bonne solution.
Attirer un démon.
Sinon quoi ? Elle perdait ses forces dans cette mer de sable, et elle ne pouvait plus faire demi-tour. Ce serait trop long et trop fatiguant.
Alors elle laissa toute sa peur et appréhension sortir d'un coup.
Dans quel pétrin elle s'était fourré ! Elle était au paradis ! Au paradis bon sang ! A l'heure qu'il est, elle aurait pu être dans un fauteuil enroulée dans une couverture, à manger des marshmallows au chocolat en regardant un film de super-héros, un chat sur les genoux. Parce que oui, elle aurait adopté un chat ! Tout est possible au paradis !
Et là elle se noyait dans un désert !
Elle n'aurait pas pu être un peu égoïste pour une fois !
Saleté de Despair qui se sacrifie !
Et puis saleté d'anges qui savent pas faire leur travail !
Elle sentit des sanglots lui serrer la gorge. Ce n'est pas parce qu'elle était triste que des démons viendrait ! Pourquoi ils étaient tout le temps là sauf quand elle en avait besoin ! Elle n'avait même pas de plan ! Elle manquait d'air. Son visage trop près du sable, sa gorge nouée, bloquait sa respiration . Elle voulait se laisser aller, comme Despair, désespérer, abandonner. Mais elle avait cette rage au ventre. Je n'ai pas fait tout ça pour rien !
Elle tenta de se redresser, mais l'effort fut inutile et elle re-plongea la tête dans le sable, qui doucement l'enterrait.
Elle allait disparaître ici. À cette idée, un sanglot lui échappa.
C'est alors, que le sable sous elle monta, comme si une colline poussait sous elle. Elle commença à glisser le long de la côte qui s'était formé. Un objet la frappa sur l'avant bras. Lava tenta de s'y accrocher, car si elle re-tombait dans le sable sous elle, elle s'y enfoncerait et s'y noierait à coup sûr. Quand un seconde objet semblable au premier la frappa, juste sur sa côte fêlée, elle poussa un cri et s'y agrippa le plus fort qu'elle put.
Comme une gigantesque cascade, le sable immaculé s'écoula le long de la colline qui désormais ressemblait plus à pic vertigineux et se qui se trouvait en dessous se révéla.
Elle était au sommet d'un objet mouvant la peau ocre et rouge, granuleuse, parsemée d'énormes rubis comme des boutons. Elle s'accrochait d'ailleurs à l'un d'entre eux.
Elle avait du sable qui lui brûlait les yeux et la gorge. Elle détestait le sable.
Soudain une tâche bleu s'ouvrit juste sous le rubis auquel elle s'accrochait.
Un oeil.
Un immense oeil bleu saphir, le plus beau bleu, profond et lumineux à la fois, qu'elle avait jamais vu, à la pupille noir d'encre, la fixait.
Il manquait plus que ça ! Un démon baleine !