2.13

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Les terres de la Désolation paraissent inoffensives. Elle n'ont rien a faire avec les autres terres des enfers, dans cet endroit là, il n'y a plus d'humanité, plus de personnalité, on ne conclue pas d'alliances, on ne trahie pas. Les démons ne sont pas les seuls dangers, les âmes se déchirent entre elles, elles ne parlent plus, elle courent elle creusent elle mordent, elle survivent comme des bêtes.

C'est dans ces terres-là qu'il avait oublié son nom.
On ne parlent pas on ne pensent pas.
On survit, on ne sait même pas pourquoi, c'est un instinct primaire qui recouvre tout qu'on est.
Quand Despair s'y était aventuré il y a longtemps maintenant, c'était pour fuir les terres de feu où partout où il allait on le chassait, où il était presque une célébrité, les gens connaissaient son nom et son visage, alors il était partit, ensuite le piège s'était refermé sur lui.

Les strates 1 et 2 sont deux gigantesques pièges. Rien ne semble bouger à l'extérieur, tout semble bien, mais une fois qu'on était en dessous, on en sortait plus.
Tout d'abord, à cause de la lumière. Plus on s'enfonce, plus il y a de lumière. Alors on va de plus en plus profond et après c'est impossible de sortir. Et il le savait. Pourtant Despair descendait loin sous la terre. Pas parce qu'il était attiré par la lumière mais parce que les deux gardes qui le suivaient n'abandonneraient pas juste parce qu'il allait dans la galeries des terres de la désolation, Despair avait une chance de s'en tirer, mais il n'était pas encore sortis d'affaires. 

Au fur et à mesure qu'il descendait plus profond, les murs le sol et le plafond se couvraient de champignons, qui ressemblaient à vrai dire plus à des masses de gros boutons qui se superposaient, éclairant l'endroit d'un éclat d'un bleu-vert irréel. Une espèce de liquide lumineux que les champignons contenaient, semblaient décrire des cercles veinés de nuances de verts et bleus comme des lions dans une arène. Il savait qu'il ne fallait pas trop descendre non plus, car si on touchaient ces excroissances fluorescentes, elle exploserait, giclant sur la peau, la tachant, la brûlant, et rendant la peau aussi lumineuse que dans leur pustules d'origines et alors se cacher dans l'obscurité serait impossible.

Il était couvert de terre et avançait presque au hasard. Il devait simplement fuir, la seule pensée qui lui venait. Pourtant une petite voix à l'intérieur de lui, lui rappelait que fuir éternellement ne serait pas possible.  
Il bifurqua à droite et emprunta un fin tunnel menaçant de s'effondrer à chaque instant, qui le mena encore plus loin.
Il n'en pouvait plus il était épuisé. Il s'appuya contre une paroi de terre et laissa sa tête rouler sur son épaule.
Pourquoi rien n'allait jamais ? Pourquoi il ne pouvait pas être juste tranquille plus de quelques mois ? Qu'est-ce qu'il avait fait de si grave dans sa vie avoir subi tout ça ?

Il aurait très bientôt ses 5 millénaires. Un des plus vieux démons des enfers, ou devrait-il dire la plus vieille âme maintenant. Tous les Grand Mauvais n'avait pas son âge. En fait seulement une poignée d'entre eux avait plus de 5000 ans...
Un bruit l'interpella, il se redressa brutalement et se mit sur ses pieds. Le bruit se tut, et l'obscurité n'était pas agitée d'un seul mouvement. Au bout d'un long moment seulement une ombre se déplaça. Le mouvement s'arrêta encore. Le silence était pesant, il ne percevait que le léger bruit de sa respiration qu'il ne pouvait pas retenir plus que cela.
Un nouveau petit mouvement. La tension était à son comble. Lui était parfaitement immobile.

Soudain l'ombre se jeta sur lui brutalement, il tenta de reculer mais il trébucha et tomba au sol. Un poids l'écrasa, qu'il tenta de repousser, mais une paire de main terreuses aux ongles cassées et tranchants enserra sa gorge. Il lança sa tête en avant pour frapper celle de son attaquant. Puis il tira sur les doigts froids et sales pour les retirer de son cou.
Son pied trouva un appuie et il envoya le corps rouler au sol. Il se redressa er ne laissa pas le temps à son adversaire de se reprendre, il le plaqua sur la terre molle et humide et chercha sa gemme qu'il arracha d'un coup sec.
Des âmes comme celle-ci il y en avait partout dans ces tunnels.
Il se reprit et lâcha la gemme et reprit son chemin, un peu assommé. Il sentait ses anciennes habitudes, ses anciens souvenirs qui lui revenaient. C'était comme visiter un vieux grenier et y retrouver sous la poussière tout un bric à brac de souvenirs qu'il aurait préférer ne jamais retrouver.

Un ange en enfer (tome 1 et 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant