Un ange en enfer (tome 1 et 2)

2.47

Les pierres sombres de la voute écroulée du château donnait à Lava l'impression qu'elles étaient de grosses dents sombres qui frottaient les uns contre les autres quand elle ne les regardait pas.Les petits filets de poussières, les bruissements, les craquements,et autres bruits discrets et inquiétants résonnaient dans l'air,semblant donner une vie à l'immense ancienne demeure de dieu. Il n'avait que peu de point commun avec l'actuel palais. Bien plus sommaire, bien plus rude, bien plus lugubre, il était plus proche d'un château fort du moyen-âge que le bâtiments raffinés et clairs où elle avait été trainé un peu auparavant.

Lava qui regardait ses pieds griffus sur le sol mousseux releva son regard sur le dos de Théo. Il marchait devant elle d'un pas assuré, sachant visiblement exactement où il allait.

Elle avait encore du mal à croire tout ce qui venait de se passer. Elle se souvenait avoir été trainée comme une bête, piquée parles lances pour ne pas qu'elle se rebelle alors qu'elle était encoref ébrile et faible de l'énergie que lui avait retiré de force Dieu. Ensuite, les choses étaient confuses, mais elle se souvenait des cris, des altercations, jusqu'à ce que les chaînes se soulèvent et qu'un visage pâle plein de tâches de rousseurs encadrés de cheveux roux aux yeux bandés, crevés, se penche sur elle. Une seconde son cœur s'était emballé quand elle avait crut qu'il s'agissait de Despair. Mais très vite, elle avait senti que quelque chose clochait. Elle s'était redressé. À quelques mètres, entre quelques anges évanouit, et les autres qui se battaient contre un démon hybride entre l'ours et la chèvre, il y en avait deux qui gardaient avec détermination le corps étendu, maigre et faible de Despair. Il avait perdu la nuance froide et grise de sa peau pour prendre une couleur caramel, mais elle ne reconnu très vite. Elle aurait reconnu sa tête ébouriffé n'importe où. Ensuite, l'inconnu, qu'elle devinait être Théo, l'ange qui avait sauvé Despair du Gris, la tira sur ses pieds et l'exhorta à courir.

Ses pieds se tournèrent naturellement vers le corps de Despair pour les auver, mais les quelques anges qui pouvait se permettre de se détourner du démon se ruèrent dans sa direction en remarquant qu'elle s'était délivrée. Le chaos était partout et elle peinait à comprendre ce qui se passait. Théo la tira encore, lui hurla qu'elle pourrait récupérer Despair plus tard, qu'il ne serait pas blessée.

Perdue, confuse, elle insista encore, mais une lance qui lui transperça les flancs la fit ployer, et l'insistance de Théo eut raison de son envie de récupérer Despair. Elle n'avait presque plus de force, et pas d'autres choix que de faire confiance à cet ange qui avait déjà sauver Despair auparavant.

Elle suivit en courant le jeune homme roux à travers des petits villages pittoresques, des collines, forêts et champs. La course dura plus d'une heure. Elle avait beau avoir déjà courut pendant des demi-journée, voire des journées entières sans problème, mais elle se sentait terriblement faible, et elle finit par s'effondrer au milieu d'un petit bois.

- Je n'en peux plus !

Théo se retourna. Il la regarda un moment, et puis il lâcha.

- On peut faire une pause ici.

Lava sentit dans le ton de sa voix qu'il n'était pas Despair. Malgré le fait qu'elle avait passé un bon moment à associer Despair à ce visage, elle ne pouvait tout simplement pas faire de confusion. Cette voix là était plus creuse, plus froide. Elle semblait receler ses vraies couleurs comme un secret, cacher ses opinions, retenir les inflexions naturelles qu'elle aurait voulu prendre. Il se forçait à une fausse neutralité de façade. Elle sentit un frisson de malaise lui remonter l'échine.