Un ange en enfer (tome 1 et 2)

62 (fin)

PDV : Lava.

- ... Heureusement que je t'ai sauvé sinon j'aurais regretté, et merci d'être venu me sauver après, alors que rien ne t'y obligeait, et alors que c'était si difficile.
Elle se leva brutalement et se détourna. Son cœur battait vite. Depuis, qu'elle s'était réveillée, et surtout, qu'elle avait cette auréole, elle ne pouvait pas ignorer l'odeur, légère mais réelle et tenace, qui venait de Despair.
Elle lâcha pour orienter la conversation sur autre chose
- Où on va maintenant ?
Il resta quelques secondes silencieux puis répondit.
- Eh bien... Où on veux !
Toujours sans le regarder, elle lui dit ensuite
- C'est toi le spécialiste des enfers, amène-nous dans un coin sympa !
- Tu préfères un désert où une forêt ? Longues plaines vides et sèches, ou camaïeu de teintes de feuilles d'arbres ?
Elle ne réfléchit pas et répondit du tac au tac, sans se poser de question
- Un désert !
Il se leva aussi, s'épousseta et s'avança à côté d'elle. Puis il reprit
- Alors, il y a un magnifique désert, dans la strate 4 assez loin d'ici si je nous situe bien, avec des grandes collines de sable orange, et avec le soleil, qui est assez bas là-bas la plupart du temps, ça fait un clair obscur impressionnant. Je te préviens il y a pas un chat là-bas, le sable c'est horrible pour courir, et c'est un très grand lieu. Après il y en un plus petit strate 6, mais moins loin, plus rocheux, quoique très plat, avec beaucoup de cactus, et une terre un peu mauve qui tâche les pieds. Les cactus font de belles fleurs, il faut pas y toucher sinon c'est partit pour trois jour d'immobilisation et de spasme ultra douloureux, et je parle d'expérience, mais vraiment belle, et qui sentent bon, bleu électrique, parfois bleu pâle quand elle sont fanées. Enfin je pourrais te parler des différents déserts des enfers pendant des siècles, les désert c'est ce qu'on trouve le plus. Alors tu préfères quoi ?
Elle se tourna vers lui, l'air un peu perdue. Elle avait à peine écouté, trop perturbée par l'odeur. Elle savait trop bien ce que ça voulait dire.
- Euh... Le premier.
Il sourit
- Ah oui, le premier est plus grand ! Et bon les fleurs paralysantes c'est pas génial.
Il commença à avancer vers la gauche.
- C'est par là.
Elle le suivit. Elle venait d'enfin réaliser vraiment ce qui s'offrait à elle. Elle était libre d'aller où elle voulait, sans aucune danger, toutes l'immensité des enfers, avec un guide qui s'y connaissait parfaitement et ça pour aussi longtemps qu'elle le voudrait. Elle en avait presque le vertige.
Il marchèrent d'abord, puis après en avoir formulé la demande, il coururent. Elle préférait la course, parce qu'au moins, lorsqu'il courait, il parlait moins. Et l'odeur se dispersait.
Il s'installèrent près d'un lac la nuit et continuèrent encore quatre jours avant d'atteindre l'endroit décrit par Despair.
Le trajet fut très calme, pour Lava qui n'avait pas eut un moment de libre depuis son arrivée aux enfers, c'était très étrange. Despair lui ne semblait pas perturbé. Il était d'humeur légère, très tranquille, bien différent beaucoup plus serein que lorsqu'elle l'avait sauvé, et plus sincère et moins sarcastique que lors de leur rencontre. Ça aussi c'était étrange, le voir si naturel.
On était en pleine journée, et pourtant la lumière était oblique, rasante, et projetait d'immenses ombres au sol. Le sable était d'un orange crépusculaire, la différence entre les deux faces des collines faisait presque mal aux yeux tant il était brutal. Mais c'était pourtant une vision très belle. Il s'aventurèrent le long des dunes, qui formaient de petites montagnes tant elles étaient hautes. C'était efficacement le pire lieu pour fuir ou se cacher. Et il ne croisèrent personne.
Un peu avant la nuit, il s'arrêtèrent au sommet d'une dune plus haute que les autres et fixèrent le soleil à s'en aveugler.
Le silence n'était pas lourd, il était paisible, après tous les ennuis qu'ils avaient eut, il était bienvenu. Surtout que Lava n'avait pas envie de parler, craignant ce qui pourrait être dit.
Mais Despair finit par le rompre. Il se tourna vers elle, elle fit de même, par réflexe, mais elle ne distingua pas son visage recouvert de tâches vertes et mauves que le soleil avait imprimé sur ses rétines. Il dit simplement, mais elle sentit à quel point c'était sincère, aussi bien que s'il avait fait un long discours.
- Merci.
Et toujours l'odeur sucrée.

Fin.

(NdA : mais je ferais une suite p)