Un ange en enfer (tome 1 et 2)

2.18

Il resta un long moment dans la pièce, tout seul. Pas un seul bruit ne filtrait de l'extérieur et il était complètement coupé du reste du paradis.

L'ange Salomé l'avait laissé ici le temps qu'on aille chercher un archange. Il fallait que son cas soit étudié, après tout c'était sûrement la première fois qu'un démon devenait une âme pure, étant donné que pour cela il faut être déchu et aucun démon déchu n'avait échappé à l'exécution.
Il re-pensait à Lava, un peu comme à chaque fois qu'il n'avait rien de spécial à faire. Ses pensées s'orientaient naturellement vers elle. Il ne pouvait que croire en elle pour ne pas se laisser avoir par Satan, mais si elle continua de changer et se rapprocher de l'état de démon, lutter contre le roi des enfers deviendrait difficile pour elle. Enfin, il avait confiance en elle pour ne pas devenir un démon, la connaissant elle le refuserait et préférerait mourir... Mourir... Son coeur se serra. Il avait peur pour elle. C'était le brouillard sur ce qui lui arrivait, il n'avait aucune idée de ce qu'elle pouvait vivre. Tout ce qu'il savait c'est qu'elle était parti au palais pour y voir Satan afin qu'il enlève la graine de mal.

Enfin, lui aussi était dans une situation plutôt embêtante : il était devenu un cheval de Troie pour un démon légendaire au niveau de Satan lui-même. Il ne pouvait pas changer ce fait, car il n'avait aucun moyen de les prévenir ni de s'en débarrasser.

Soudain la porte s'ouvrit violemment et un jeune homme entra, accompagné par une ribambelles d'anges et d'âmes de toutes sortes. Le regard de Despair se posa immédiatement sur son auréole. Une fine couronne lumineuse.
Il avait devant lui l'un des rares et adulés archange. Il connaissait déjà Michel. Il restait donc Raphaël ou Gabriel.
Le jeune homme avait les cheveux bruns chaud et les yeux bleu turquoise, le visage symétrique et parfait.
En un coup d'oeil, Despair se fit une idée de sa personne. C'était peut-être grossier de juger les gens sur leur apparence mais il c'était aussi grossier de jeter quelqu'un dans une pièce toute blanche, de le frapper, et de le laisser poiroter pendant une plombe.

Despair était assis contre le mur, une jambe à 90 degré, l'autre dépliée, un bras au sol pour le soutenir, l'autre appuyé sur son genou. Il releva la tête tranquillement. Il prit son air le plus à l'aise et détendu.
Ce type avait une tête à claque, super sûr de lui, et se croyant probablement tout permis, ce qu'il était d'ailleurs sûrement.

C'était un ange, alors en plus de ça il devait, en plus de son physique, être une personne parfaite en tout point.
Mais personne n'est parfait. Il suffisait de voir Roy. Il avait beau être un ange, il était arrogant. Les anges aussi peuvent avoir des défauts, et c'est en les accumulant ou les aggravant qu'ils deviennent des démons.

Cette attitude, qu'il trouvait absolument détestable, il l'avait plus longtemps qu'il ne pouvait s'en souvenir. Enfin, là ça faisait quelque temps, vu que Lava était arrivée. Au début il s'était comporté comme ça, mais quand elle l'avait sauvé, il avait arrêté.
L'ange commença

- Alors cher intrus, c'est quoi ton nom ? Et d'où tu viens ?

L'interrogatoire reprenait

- Je me suis déjà présenté. Vous, en revanche...

L'archange sourit

- Je suis un archange, et je m'appelle Gabriel. On est plutôt curieux de savoir ce que tu es, et ce que m'a dit Salomé me parait assez étrange pour que je permette de te poser encore quelques questions. Alors je reprend. Présente-toi.

Despair soupira un peu. La présence de Lucifer paraissait moins forte en présence de cette archange. Il pensa : et si je lui disais tout ? ...Et attendit. Aucune réponde. Il en conclut que le démon devait s'être cacher pour ne pas être repéré.
Il avait prit une décision. Il allait se comportement de la façon la plus exécrable possible, et croiser les doigts pour qu'ils le chassent, il n'allait pas tout dire, parce qu'il était certain que, discret ou pas, Lucifer l'en empêcherait, et il perdrait sa seule chance de s'en sortir.
Despair regarda Gabriel droit dans les yeux et lui jeta le plus sérieusement du monde