Un ange en enfer (tome 1 et 2)

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PDV : Despair. (Un peu avant)

Un de ses yeux ne s'ouvrait plus. Il avait mal. Il était resté au sol, immobile et résigné pendant de longues minutes, déçu et blessé par les paroles de Lava. Pourtant, en même temps, il ne parvenait pas y croire complètement. Pourquoi se donner autant de mal pour le sauver, et ensuite l'abandonner contre une auréole dont elle ne pouvait rien faire. Au début, en fixant ses yeux rouge écarlate, il avait simplement pensé que c'était parce qu'elle était corrompu et qu'elle s'amusait à faire tout cela. Mais, si ça avait été le cas, elle ne tenterai pas d'arranger les choses, elle essayerait plutôt de s'attirer le plus d'ennui possible, donc le plus d'amusement possible.
Petit à petit au fil de sa réflexion, il y avait un sentiment, qu'il n'avait pas ressenti depuis bien longtemps, qui commençait à lui enserrer la poitrine. Il se sentait en colère. Il en avait assez tout ces problèmes qui s'enchaînaient. Entre les anges, la garde démoniaque, les Grands Mauvais, Satan et Lava, il avait envie de frapper sur la table et de leur hurler d'arrêter avec leur gaminerie et de leur foutre la paix, que chacun s'occupe de ses oignons. Oui, même Lava le rendait en colère. D'où se permet-elle de tout lâcher, de venir le chercher, de se fâcher avec lui, puis de laisser. Il en avait assez d'osciller entre espoir et désespoir, il n'était pas habitué lui !
Et puis soudain, il se rendit contre qu'il ressentait de la colère contre lui-même.
Il en avait marre de lui.
De sa mollesse, de son abattement constant, de sa mauvaise manie de se laisser faire. Si Lava était dans la position que lui au même instant, qu'aurait-elle fait ? La réponse lui vint claire et limpide, évidente.
Elle se serait levé, et elle aurait fait ce qu'il faut, peu importe ce que c'était, peu importe si c'était réalisable, peu importe de ce qu'elle risquait d'y perdre. Il était soudain très en colère contre lui. C'était lui qui s'était mit dans cette situation et personne d'autre, surtout pas Lava. Il lui avait dit plein de choses complètement fausses, complètement stupides, il avait envie de se frapper la tête sur le sol. Mais il avait du pain sur la planche, et des excuses à demander.
Il poussa sur ses bras et se mit à quatre pattes. La nuit devrait très bientôt tomber bien qu'on ne le voit pas dans le palais, il le pressentait, question d'habitude.
Lava faisait toujours ce qu'elle voulait. Alors lui aussi, il ferait ce qu'il voulait.
Il se leva et, avec difficulté, il sortit de la demeure d'Alastor.
Il ressemblait à un demon, il ne lui manquait plus que la tenue. Certes, le palais entier l'avait vu sur la place, mais dans la pagaille qui régnait, et avec ses blessures, ajoutant à ça que beaucoup de démon lui ressemblait, il ne devrait pas être arrêté. Il se posta à l'angle d'un petit couloir et lorsqu'un petit démon, de sa taille environ, passa, il l'attrapa à la gorge et avant qu'il n'ait le temps de se débattre, il lui tordit le cou.
Puis il lui vola sa tenue de démon, et se dit un châle pour dissimuler sa gemme.
Ensuite il se glissa dans une foule qui heureusement ne tiqua pas à sa vision.
Puis il réfléchie à quelle direction prendre. Il avait clairement compris que Lava devait voir Satan. Kakos, le garde, l'avait dit. Mais apparemment elle n'était pas allée au rendez-vous, et cela ne ravirait probablement pas Satan. Donc elle y serait sûrement amenée une seconde fois. Il craignait ce qu'il lui dirait, car il avait une idée de ce Le Diable lui voulait.
Enfin, il avait choisit de lui faire confiance.
La porte vers le centre du Palais où les Bals extraordinaires qu'organisait Satan et où se réunissaient les Grands Mauvais régulièrement était à sa gauche. Il connaissait le chemin, le palais dans son immensité, lui était parfaitement familier, il le connaissait comme sa poche, il savait que dans ce couloir à gauche, derrière la troisième porte, au plafond sous la lourde étagère de métal, se tournait un graffitis qu'il avait fait avec Kasmar et un autre démon qu'il avait oublié. Il savait aussi que s'il allait dans la partie tout en altitude du palais, et qu'il allait sur la petite place bleu, puis qu'il allait la boutique d'arme, s'il empruntait le conduit d'aération caché derrière une hache de guerre, et qu'il allait tout droit, il tombait droit dans les cuisines de la cantine des employés de Baal. Son ancien Grand Mauvais. Il savait absolument du Palais.
Il s'y dirigeait, baissant son regard vers le sol, un colis qu'il avait discrètement volé à un autre démon dans les bras, donnant l'impression d'être un coursier pressé. Il arriva enfin dans le couloir qui formait un cercle encerclant la zone centrale du Palais où résidait Satan. Dans cette endroit d'immense bal étaient organisés, et y s'y réunissaient les 200 Grands Mauvais.
Mais plus il s'approchait de la porte de Satan, plus la foule était dense, jusqu'à former un attroupement. Il joua des coudes, quitte à attirer l'attention à fin de voir qu'est-ce qui regroupait autant de démons. Il comprit bien vite lorsqu'il aperçut le centre de attroupement où se tenait à terre, l'auréole crispée entre les mains, Lava.
Juste devant elle se tenait un ange. Grand, aux longs cheveux blancs immaculés et aux yeux bleus océans, son auréole avait la forme finement ciselée d'une fine couronne de lumière et était teintée de rouge. Devant eux.... Ils se figea violemment. C'était Satan lui-même. Cet homme en costume était l'apparence qu'il privilégiait, et même sans cela il sentait l'aura mauvaise qui émanait de lui. Il semblait fortement contrarié.
Contrarier Satan est une très mauvaise idée.
Et vu le regard qu'il lui portait, Lava venait probablement de le faire. Cette tête de pioche !
Il écouta la conversation, observant la scène à travers deux épaules l'une velue l'autre écailleuse.
L'ange commença.
- Satan. Cette âme possède l'un de nos bien, et tu nous empêches de la récupérer.
- Je veux que cette âme soit l'un de mes démons.
Il croisa les mains.
- Et pourquoi cela ?
- Parce qu'elle s'est opposé à moi. Et que personne ne s'oppose à Satan.
- Il nous faut récupérer cette auréole. Elle elle ne nous la rendra que si la mettons en sécurité.
Satan fit un petit rictus avant de répliquer.
- Elle est trop souillée pour que vous l'emmeniez au paradis.
- C'est pourquoi tu va la laisser en paix elle et l'autre âme qu'elle protège. Et tu va en faire la promesse de sang.
Satan s'exclama
- Il n'en est pas question. Je ne fais pas de promesse de sang.
L'ange et le diable se fixèrent un long moment. Puis l'ange menaça.
- Tu n'a pas à m'ordonner quoi que se soit. Je suis l'archange Saint Michel, et toi Satan, tu dois du respect au paradis sans quoi tu seras punis. Alors tu vas faire cette promesse de sang, et elle nous rendra l'auréole.
- Pourquoi tu veux tellement l'auréole ?! Ce n'est pas celle d'un archange, seulement celle d'un garde !
- Nous prenons soin de tous les anges, même si cela avait été celle d'un ange inférieur nous l'aurions fait.
Satan resta longuement silencieux, la haine faisait mouvoir les flammes dans ses yeux.
Soudain un matin attrapa Despair par les cheveux et le souleva au dessus de la foule. Il se débattit de toutes ses forces, mais le démon qui le portait ainsi tenait bon. Tous les regards étaient tournés vers lui. Un silence de mort régnait.
- Despair !
S'exclama Lava brisant le mutisme général.
Et à cet instant, un sourire de satisfaction s'étira sur le visage de Satan. Il s'écria
- Méphistophélès ! Tu tombes à pic ! Aurais-tu la gentillesse de me passer ce petit démon déchue je te prie ? Je t'en serais grandement redevable !
Pendant un instant, Despair crut que le chef de la garde démoniaque ne le donnerait pas à Satan, mais finalement, le démon sortit de la foule pour s'approcher de Satan, et le lâcha à ses pieds. Il se tourna sur le côté sous la douleur du choc de sa chute, et son regard croisa celui de Lava. Son visage était décomposé. Il ne l'avait jamais vu aussi choquée.
Il avait comprit qu'ils étaient dans une mauvaise situation, mais elle, était dévastée. Et tout le plaisir sadique de Satan se reflétait sur son visage. Celui-ci prit la parole.
- Eh bien ! C'est très simple ! Lava tu vas consentir à devenir un démon, où bien il souffrira jusqu'à en devenir fou.
Lava hurla vers l'ange
- S'il le touche, vous pouvez être sûr que vous ne reverrez jamais cette auréole.
L'ange Michel semblait confus. Il ouvrit la bouche, prêt à s'adresser à Satan, quand Méphistophélès prit la parole sans prévenir.
- Il me semble que nous sommes dans une impasse. J'ai une proposition.
On se tourna vers lui, et il reprit.
- Cette âme m'affrontera. Si elle gagne, elle obtiendra ce qu'elle souhaite et rendra l'auréole. Si elle perd, elle deviendra un démon et nous conserveront l'auréole.
Cette fois, ce fut lui qui parla.
- Pourquoi voulez-vous l'auréole ?
Il se prit un violent coup de pied et Lava protesta. Puis Satan répondit.
- Manger une auréole pour un démon, décuple sa force. J'ai confiance en Méphistophélès, j'accepte ce défi.
L'ange Michel hésita, puis regarda Lava et lui dit simplement.
- C'est à toi de prendre cette décision. Mais malheureusement pour toi, je ne crois pas que tu aie véritablement le choix.
Elle grommela un oui et Satan s'exclama
- Parfait ! Allons dehors !
Michel l'interrompit
- Nous n'irons dehors que lorsque tu auras fais une promesse de sang.
Il fixa un long moment l'ange dans les yeux, puis soupira et déclara
- Exceptionnellement...
Puis griffa son bras avec son ongle et proféra une promesse réunissant les points décidés plus tôt et son engagement à s'y tenir. Puis Michel promit à son tour, sans pour autant utiliser son sang, les anges ne mentant jamais.
Enfin, on l'entraîna dehors. Despair fut jeté au pied de Satan, installé au meilleur endroit pour assister à la scène. On donna une dizaine de minutes aux combattants pour se préparer. Pendant ce temps, Satan se curait les ongles d'un air nonchalant. Il était certain de sa victoire.
Despair lui, préféré ne surtout pas penser à quoi que soit en rapport avec le futur combat. Il avait trop de raison de ne pas croire en la victoire de Lava, il ne voulait plus désespérer.
Il ferma les yeux, et tenta de penser à quelque chose de positif.
Il devait lui faire confiance.
Il devait y croire.
Peu importe à quel point c'était difficile, car cela le serait bien plus pour Lava.