Ne nous oublies pas...

2. Malade

Quand Kaeana et Mathias me rejoignent, je suis impatient. Mon amie est passée voir Cléo et elle doit me donner des nouvelles.

Je suis dans le self depuis un moment quand ils me rejoignent avec leur plateau. Ils ont l'air cool, riant. J'ai du mal à me réjouir pour eux. Ma petite amie occupe toute mes pensées. Je ne peux pas penser à autre chose.

Kaeana s'installe en face de moi. Je ne lui laisse pas le temps de s'installer.

-Alors ?

-J'ai faim et je me suis fait chier toute la matinée. 

Mathias rigole à côté. Il est quasiment mort de rire alors que je bouille intérieurement. 

-Cléo. Comment va Cléo ?

-Je ne sais pas trop. Elle était endormie quand je suis arrivé. J'ai voulu repartir quand elle a bougé. Je me suis approchée pour lui dire bonjour quand elle a sauté du canapé et couru vers les toilettes pour vomir. Je lui ai tenu les cheveux puis lui ai tendu un verre d'eau. On a discuté et je suis partie. 

-Tu as une idée de ce qu'elle peut avoir ?

-On pense qu'elle a attrapé un coup de froid. Rien de grave. Elle s'en remettra vite.

J'ai l'impression qu'on vient de me retirer un poids. Puis le petit couple repart sur une discussion au sujet de la soirée au skatepark. Je replonge seul dans mes pensées. Je sens que l'après midi va être longue.

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En rentrant, je trouve Cléo allongée sur le canapé, comme ce matin. Elle est endormie, comme apaisée. Je balance mon sac silencieusement et vais m'installer derrière elle pour la serrer dans mes bras. Elle ouvre subitement les yeux inquiète. Mon geste vient de briser l'insouciance que je lisais sur son visage. Cela me brise un peu le cœur. Je suis déçu.

-C'est moi chérie.

Elle se calme et m'embrasse. Cela ne dure pas longtemps car elle me quitte précipitamment. Je comprends qu'elle part aux toilettes. Je vais remplir un verre d'eau et la rejoints. Elle me remercie.

-Merci mon amour.

-Ça va ?

-Barbouillée. 

-Tu as attrapé froid ?

-Peut-être mais ma mère penche pour une intoxication alimentaire.

Sa mère ? Alors la, on est mal. Sa mère s'en fout tout le temps d'elle mais en cas de problème, elle va se trouver irréprochable. Si elle pense à une intoxication alimentaire, je suis le premier suspect avec le cuistot du lycée. Elle risque de nous pourchasser. Si je n'ai pas rompu avec Cléo d'ici la fin de l'histoire, c'est un exploit.

Je la prends dans mes bras. Elle aussi a compris que si cette option est la bonne, notre couple est fichu.

-Elle m'a pris rendez-vous chez le médecin demain matin...

-Et je vais t'accompagner.

-Non. C'est elle qui veut m'accompagner. 

-Je peux bien venir.

-S'il te plaît Adisson.

Sa voix me supplie et j'accepte. Elle est la seule à pouvoir me convaincre à l'aide d'un simple regard ou de simples paroles. Elle est la seule à pouvoir me faire fléchir. 

Je la serre contre moi et l'entraîne vers la cuisine. Elle s'assoit sur une chaise et je fais cuire des pâtes. Elle n'ouvre pas la bouche. Je la vois mettre la tête dans ses bras. Nous avons une table haute et les chaises le sont aussi. Je n'ai donc pas à me pencher pour l'enlacer. Je sens son souffle régulier quand je dépose un baiser dans son cou. Elle s'est endormie. Je la réveillerai pour manger. Elle est vraiment épuisée. Je me demande ce qui la travaille tant. Une gastro ? Je sais que Cléo n'est pas sensible à la moindre maladie et qu'elle attrape souvent les moins marrantes. Il ne doit y avoir aucune raison de s'inquiéter. 

Le minuteur commence à sonner. Je saute précipitamment dessus pour le stopper mais c'est trop tard. Cléo relève la tête, réveillée. Elle reste un moment surprise puis se détend. J’éteins le gaz et pose une main sur son épaule. 

-Chérie, ça va. C'est n'est que le minuteur. Les pâtes sont prêtes. Tu as faim ?

Elle hoche légèrement la tête. 

-Tu n'as pas peur de les retrouver dans les W.C ?

-Non mon amour. 

Je l'embrasse puis me retourne pour égoutter les pâtes. Je pose la casserole sur un dessous de plat et mets rapidement le couvert. Cléo n'a pas bougé. 

-J'ai rêvé de nous plus tard.

-C'est à dire ?

-Nous dans 5 ans. J'avais 23 ans et toi 24. On vivait tout les deux et j'étais enceinte. Soudainement je perdais les eaux puis j'accouchais dans la voiture puisque plus on s'approchait de l'hôpital, plus il reculait. 

-Et tu t'es réveillée. 

-Oui.

-Fille ou garçon ?

-Je ne sais pas. Il a pleuré, tu t'es garé sur le bord de la route, tu l'as pris et après je ne sais pas. 

-Tant pis. Moi qui croyait à un signe du destin...

Elle pouffe de rire.

-Tu t'y vois ?

-C'est à dire ?

-Tu te vois passer ta vie avec moi ? Tu te vois parents avec moi pour mère de tes enfants ? Tu te vois m'épouser ?

Sa question me surprend. Je n'y ai jamais vraiment pensé même si je la considère comme la femme de ma vie. 

-Oui.

La réponse m'est venue comme ça. Automatiquement. Et j'y crois. Je me vois passer ma vie avec elle. Avoir des enfants avec elle. Je me vois même devenir vieux et sénile avec elle. Je me vois tout faire. 

Nous continuons notre repas en imaginant notre avenir. Je m'imite à 90 ans. Cléo s'impose enceinte, avec un ventre bien arrondi. Elle s'imite aussi en train de fâcher l'enfant dont elle rêve. C'est moi son enfant. Je suis un gamin. Pour la première fois aujourd'hui elle rit.

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Je l'attends dans le lit. Après le repas nous avons regarder un film Disney mais au moment d'aller se coucher, les nausées l'ont prises. Elle s'est précipitée aux toilettes pour la quatrième fois en a peine 12 heures, je lui ai tenu les cheveux et tendu un verre d'eau.

Elle passe la porte, se couche sous le drap et viens se recroqueviller contre moi. 

-Bonne nuit.

-Bonne nuit. 

Elle s'endort presque aussitôt dans mes bras je l'imite rapidement mais une question me tracasse. Quelle maladie va bien pouvoir diagnostiquer le médecin ? Je n'ai pas le temps de m'apitoyer sur la question que Morphé s'empare de moi...

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Alors le rêve de Cleo ? La réaction d'Adisson?

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