75. Plus rien n'est normal maintenant...

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Nous sommes en route vers l'hôpital pour rejoindre tout le monde. C'est Anne qui conduit. Derrière sont assis Kaeana, Mathias et Logan. Dans l'autre voiture ce trouve Virgile, Blandine et Henri, les jumelles et Hugo. Vive les voitures sept places.

On se garde sur une place familiale. Être enceinte à des avantages. Les autres doivent se garer plus loin. Dans l'entrée j'aperçois Martine qui doit nous attendre. Je plante ma mère et les autres pour aller la voir. Je ne dirais pas que je cours mais si j'avais pu... Je la prends dans mes bras et recommence à pleurer. Elle me frotte le dos. Elle ne résiste pas longtemps avant de pleurer à son tour. Je ne lui suis pas son grand réconfort mais tant pis. Il faut montrer sa douleur plutot que de la cacher.

Enzo arrive et s'avance vers moi. Je vois à son visage décomposé qu'il a pleuré. Je le prends dans mes bras. Il pleure avec moi.

-Je suis désolé Cleo. Je m'en veux...

-Pourquoi Enzo ?

-Parce que c'est pour me dire bonjour qu'il a traversé la rue.

Il se remet et je le serre contre moi. Je lui caresse le dos pour le consoler alors que je suis moi même incapable de me consoler.

-Ce n'est pas de ta faute. C'est celle du conducteur. Il aurait dû s'arrêter.

-Il a été arrêté et est derrière mes barreaux pour un moment je pense.

Je me sépare et m'avance avec Martine vers l'accueil. Anne et les autres se tiennent un peu derrière nous dans l'espoir savoir une information.

-Bonjour je suis Martine Steeven et je voudrais des nouvelles de mon fils Adisson Steeven.

Elle cherche dans son ordinateur. Je sens ma gorge se serrait. J'ai peur.

-Il vient juste de sortir de sortir du bloc. Il va falloir patienter.

-Il va bien ?

-Madame je ne peux rien vous dire. Attendez le médecin et vous en saurez plus.

Je vais m'assoir sur un siège dur et inconfortable. Ma mère s'assoit a côté de moi et je me penche vers elle. Elle passe une main par dessus mon épaule et la frictionne. Je mets une main sur mon ventre pour rassurer bébé er pour qu'il se calme. Cela fini par me bercer et je m'endors.

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-Cleo réveille toi. Cleo.

Ma mère me secoue pour me reveiller. J'ouvre lentement les yeux, ne comprenant pas où je suis. La vue de la salle d'attente me renvoit dans la tête les événements de la matinée. Mon ventre gargouille et la pendule de la pièce indique 13h40. J'ai dormi pendant 1h30. Je vais peut être réussir à finir ma nuit.

Le médecin se tient devant nous. Je le redresse immédiatement et me tiens debout avec Martine.

-Comment va Adisson ?

L'inquiétude s'entend dans la voix de Martine. L'état de son fils l'atteint énormément. Tout comme moi.

-Ses jours ne sont plus en danger. Malgré tout il est dans un coma profond. Son réveil va être long voire peut être impossible. Pour le moment seule la famille peut le voir. Qui est de la famille ?

Martine, Pierre, Mirko, Isaac, Clément et Charlotte (ils ont fait demi tour quand ils ont appris. Leurs enfants sont chez les parents de Charlotte), et Shana. Il leur demande leur lien et Charlotte et Shana sont refusées pour leur rapport indirect avec la victime.

-Cléo aussi est de la famille...

-Quel est votre rapport avec la victime mademoiselle ?

-Je suis sa petite amie. Je le connaît depuis toujours.

-Vous pourrez accéder à sa chambre. J'imagine que c'est son enfant que vous portez ?

Je me contente de hochet la tête, incapable de parler. C'est dur de me dire que l'enfant que je porte à un père dans les coma. C'est surtout dur de dire ça alors que je n'ai que 18 ans même si je sais qu'il n'y a passage pour être mere. Il faut juste être prête.

-J'y vais avec Pierre puis mirko et Isaac et tu pourras y aller Cleo. Je garde le meilleur pour la fin.

Elle me fait un clin d'oeil et s'en va. Je me rassois et me rendors. Je sombre dans des rêves remplis de sang et de voitures. Adisson est la seule victime.

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Je me réveille subitement. Quelqu'un venait de me toucher. C'est Mirko qui me fait signe que je peux y aller. Je lui demande le numéro de la chambre et monte. Je me stoppe subitement devant la porte. Qu'est que je vais bien pouvoir lui dire ? Est ce qu'il va m'entendre ?

-Le service maternité c'est de l'autre côté mademoiselle.

-Je suis ma pour mon copain.

-Navré.

-Pourquoi ?

-Tout le personnel sait que c'est le cas le plus grave de l'hôpital. La plupart ne pense pas à sa survie.

-C'est ce que vous pensez ?

-Je ne pense rien. J'espère.

Je ne réponds rien parce qu'il s'en va. Je n'ai pas le temps d'hésiter plus longtemps que j'ai déjà abaissé la poignée. Je rentre dans la pièce sur la pinte des pieds. Je ne sais pas pourquoi. Peut être par peur de le réveiller ce qui, malgré tout, serait ma plus grande joie.

Ce n'est pas Adisson que je retrouve allongé sur ce mit mais plutôt un pantin relie a de nombreux fils dirigeant tout ce qui reste de sa vie. Ce n'est plus le Adisson fort et fier mais juste une imitation. Son bandage au front. Ses points de suture sur la joue, sa lèvre fendue par le verre et ses nombreux bleus le rendent méconnaissable. Pour peu je serais ressortir, pendant mettre trompée de chambre.

Je m'assois sur le lit, du côté où sa main est libre. Je la prends et déposé un baiser sur me dessus avant de la poser délicatement sur mon ventre ou son fils donne un coup. Un coup d'encouragement.

-Adisson s'il te plait..... Réveille toi s'il te plait. Ne me laisse pas seule avec lui. Ne le laisse pas sans père. Ne nous abandonne pas. Pense à nous. Ne nous oublies pas...

Les larmes coulent. Je lève sa main vers mon visage et pose sa paume sur ma joue. Ce geste si familier qu'il aurait fait en temps normal pour me consoler. Mais voilà. Plus rien n'est normal maintenant....

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Un petit chapitre pour le 14 juillet🎆🎇❇✨

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Ne nous oublies pas...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant