76. Dure journée

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Ça fait trois jours que je suis ici. Les visites s'enchaînent. Je ne sors que quand on me le demande. La nuit je ne peux pas rester avec lui. Les visites sont finis et cela m'attriste. Je reste ensuite sur mon lit jusqu'au lendemain. Mes yeux se ferment seuls, sans que je ne m'en rende compte.

Ce soir là, ma mère vient me voir. Je suis a adossé contre le mur et ma main se balade sur mon ventre. Je suis muette et perdue dans mes pensées.

-Cleo. Il faut que tu manges.

-Pas faim.

-Cleo fait le au moins pour lui.

-Non.

-Pourquoi ?

-Parce que j'en ai marre de devoir tout faire pour lui. Je ne peux jamais penser à moi.

-Ecoute Cléo. Tu n'es plus toute seule vous êtes deux. La il y a l'enfant d'Adisson.

Elle pose une main sur mon ventre ce qui me fait frissonner.

-Adisson n'est pas la justement. Il est parti. Il est dans une chambre mais son esprit est parti. Il n'y a plus d'espoir.

-Qu'est ce qui te fais dire ca ?

-Le premier jour quand j'ai voulu ouvrir la porte j'ai hésité. Un médecin est passé me disant que le service maternité était de l'autre côté. Je lui ai dit que je venais voir mon copain. Il s'est alors excuser avant de m'expliquer que c'est le cas me plus grave de l'hôpital. La plupart savent qu'il va mourir.

-Et qu'est ce qu'il t'as dit ?

-Qu'il espérait.

-Tu vois il y a encore de l'espoir.

-Je sais pas...

Je me redresse et me serre contre elle. Elle passe une main sur mon épaule. Je sens les larmes monter. Je ne cherche même pas à les arrêter. J'en peux plus de cette vie.

-Pourquoi est ce que le monde se dresse contre moi ?

-Le monde ne s'acharne pas contre toi...

-Bien sur que si regarde. Je suis enceinte à 18 ans. Je me suis fait largué. Puis trompé. Et pour finir Adisson a un accident de voiture qui le plonge dans un coma presque un sommeil de mort.

-Le monde ne s'acharne pas. Il nous rend plus fort.

-J'en peux plus. Je veux plus être forte je veux juste être avec mon fils et son père. Être une famille unie et soudée.

-Tu y arriveras.

-Quand ?

-Quand dieu de sentira prête.

-Tu crois en dieu ?

-Non. Je fais surtout confiance au hasard.

-Je ne croit plus en rien...

-Moi si. Alors tu vas venir manger avec tout le monde.

-Je veux bien venir mais je ne mange rien. Cela me donne envie de vomir...

-Adisson te forcerait à manger lui.

-Pourquoi ?

-Parce qu'il veut que son fils soit en pleine forme et que la maman aussi pour qu'il n'y ait aucun problème à la naissance et que ce soit le plus beau jour de sa vie.

-C'est impossible. Adisson n'est pas là. Tout est gâché...

-Viens avec nous à table. S'il te plait...

Je me lève à regret et vais à table. Tout le monde est la. Ils fuient mon regard de peur de me blesser par leur bonheur. Hugo et Brooklyn ne s'embrasse pas et ne se prennent pas dans leurs bras pour ne pas me blesser plus que je ne le suis deja.

Je m'assois et regarde le plat fixement. Je vois Anne me servir mais je ne fais rien. Je ne mangerai même pas la moitié de ce qu'il y a.

-Demain c'est le 31...

Merci Logan de ton intervention. Si Adisson c'est fait faucher le lendemain de noel (le 26) et que ça fait trois jours on est le 30. Faut pas nous prendre pour des cons.

-Et je pensais qu'on pourrait rester entre nous pour fêter ça...

Je ne réponds rien. Il veut faire une fête. Demain. Avec Adisson a l'hôpital. Il se fout de ma gueule ? Je crois bien ouais.

-Pourquoi pas Logan...

Je ne dis rien. Ma mère est d'accord et les autres aussi. Je suis vraiment mal barrée. Personne ne pense à moi ou quoi ?!

Je vide rapidement mon assiette avec, au passage, une énorme envie de vomir, avant de retourner dans mon coin pour dormir. Ou plutot éviter leur regard. Je n'arrive plus à les supporter. Je n'arrive plus à supporter leur joie alors que moi je suis triste.

Kaeana arrive. Elle s'assoit en face de moi sur le lit. Je ne la regarde pas et fixe inlassablement mon ventre. Je le vois se déformer a chaque petit coups que me donne ce fils sensé naître prochainement. Si prochainement que j'en ai peur que Adisson ne puisse pas être la.

-Il devrait naître quand ?

-Dans la semaine...

-Tu angoisses ?

-Pour quoi ?

-L'accouchement.

-Oui....

-Tu me caches quelque chose... Qu'est ce qui ne va pas ?

-J'ai peur... J'ai peur qu'il ne soit pas la pour m'aider et qu'il ne puisse pas entendre son fils pousser son premier cri. J'ai peur qu'il ne soit pas la pour m'aider à l'élever. J'ai peur de tout sans lui.

-Je sais Cleo mais il va falloir te montrer forte.

-Je ne pense pas le garder...

-Pardon ?!

J'ai honte et je n'ose pas le redire mais il le faut.

-Je ne pense pas le garder. Je serais incapable de m'occuper de lui, de lui expliquer la présence manquante de son père... D'autre y arriveront mieux.

-Tu ne peux pas Cleo... C'est ton fils.

-Je verrais. J'ai encore un peu de temps...

-Tu as des contractions ?

-De temps en temps.

Elle ne répond rien de plus et s'en va. Je me recouche et laisse les larmes couler. Les gens on l'habitude et ne disent plus rien.

Mon téléphone vibre et j'essaye de lire le message à travers mes larmes. C'est un message de mon entraîneuse.

Cc Cléo
Ton arrêt subit a la fin de la saison nous a surpris. Comme le manque de nouvelle et le fait que tu ne reprenne pas cette saison. Une blessure grave ?
Nous avons aussi appris pour Adisson et je suis désolée. Si tu veux parler n'hésite pas et on se fixe en rendez vous.
A bientôt
Amy

Je m'en veux. Je viens de réaliser que je n'ai informé aucune de mes coéquipières de ma grossesse. Aucune d'entre elle ne m'a félicité ou critiqué. Je ne sais pas si cela m'arrange ou au contraire.

Merci de ton message on se voit quand tu veux.

Cet aprem disons dans une demi heure en face de la fontaine.

J'y serais

Je me lève difficilement pour prévenir ma mère. Elle se propose de m'emmener et je la remercie avant monter troquer mon survêtement contre quelque chose de plus habillé.

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Désolée j'avais oublié de publier.

Alors que pensez vous de ce chapitre ? De Amy ?

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