223 ~ Sylath

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Entendre Ilashan dire qu'il ressemble à un humain procure une étrange sensation au vampire. Il ne prend pas du tout cela comme un jugement de faiblesse mais plutôt comme une remarque positive. Ce qu'il entend surtout dans ces mots, c'est qu'Ilashan a moins peur de lui. Et il réalise que depuis le début, il aurait pu gagner sa confiance si au lieu de lui montrer sa force, son autorité ou sa capacité à le protéger, il s'était mis à sa portée et lui avait montré en quoi ils étaient semblables... Ou peut-être pas. Avec Ilashan, il est vain de spéculer.

Tandis que le vampire reprend ses esprits, le mercenaire se redresse un peu et semble essayer de tenir à distance son propre désir qui le trahit pourtant par bien des façons... Son corps irradiant de chaleur, son odeur que l'excitation a modifiée, et la masse dure à son entrejambe que Sylath n'a pas manqué de noter.

Répondant à la question qu'il lui a posée plus tôt, Ilashan énonce soudain ce qu'il ne pourra pas supporter et le vampire l'écoute avec attention. Une émotion très pure le submergé ; lui livrer ses conditions c'est une manière de dire qu'il accepte d'être intime avec lui, et ces mots ont un goût très doux de victoire partagée. C'est aussi un gage de confiance à ses yeux et même s'il sait qu'Ilashan ne pourra pas abandonner toute méfiance en un claquement de doigts, il est touché de le voir essayer.

— D'accord, je m'en souviendrai Ila, promet-il. Je vais commencer par te soulager, annonce le vampire avec un sourire espiègle en posant une main sur la hanche de l'humain.

Ce qu'il comprend des conditions d'Ilashan, c'est qu'il ne veut pas être pris au dépourvu, et qu'il veut avoir le choix. Et aux yeux de l'immortel, ce sont deux conditions raisonnables et réalisables, et il lui annonce tout de suite ce qu'il veut de lui, pour lui laisser la possibilité de refuser.

— Ensuite, quand la tension sera retombée et que tu seras détendu, je verrai à quel point tu as besoin de préparation pour aller plus loin. Je ne te prendrai pas ce soir, précise-t-il pour ne pas l'inquiéter, je ne ferai qu'explorer. Je veux connaître aussi tes limites physiques.

Il réajuste son pantalon de manière à couvrir son sexe, mais abandonne le laçage qu'il refera plus tard. D'un geste possessif, il attire Ilashan tout contre lui et le renverse en arrière en douceur. Ils restent dans la chaleur de la cheminée, mais cette fois, le mercenaire est allongé sur le dos, sous le vampire, les jambes toujours ouvertes de part et d'autre et des siennes.

— En attendant...

Il s'appuie sur ses genoux pour ne pas peser sur Ilashan et ses mains soulèvent sa tunique. Maintenant que ses doigts sont aussi chauds que le corps du mercenaire, il le touche sans aucune crainte. Il pose ses mains sur lui avec des gestes assurés, la paume bien à plat contre la peau de son ventre dont il admire la tension des muscles.

Il touche presque avec dévotion cette chair émouvante qu'il devine sensible sous le masque de contrôle que porte sans cesse Ilashan. Ses mains remontent sous la tunique et la repoussent, dévoilant son ventre, puis son torse, jusqu'aux mamelons que l'air plus frais durcit.

— Comment faire pour te convaincre de porter tes tuniques avec uniquement des bas ? l'interroge-t-il sur le ton de la plaisanterie en imaginant le potentiel érotique d'un Ilashan dont il suffirait de repousser un simple vêtement pour mettre à nu, la tenue que portent les novices favorise si bien l'intimité.

Il effleure les tétons des pouces pour les faire se dresser un peu plus, puis quand il les sent sensibles et érectiles, il se penche pour les mordiller. Ses mains repoussent complètement la tunique et il se redresse un peu pour aider l'humain à la retirer.

Il observe le rythme de sa respiration alors que ses mamelons rougissent. Ses crocs ne percent pas sa peau si fine, il ne lui fait même pas mal d'ailleurs, mais c'est une région si sensible.

Sylath relâche finalement ses deux proies frémissantes pour s'attaquer à son ventre qu'il mord à pleines dents... mais sans appuyer, simplement pour mettre les nerfs d'Ilashan à vif. Ses morsures se multiplient, il s'attaque au creux du nombril, à la chair plus tendre du flanc droit, si proche de l'écrin où palpite le cœur. Mais il l'attaque toujours par jeu, sans infliger de blessure, juste pour embraser ses sens.

Il redescend lentement et de ses doigts caresse la peau un peu rougie par les morsures, souffle légèrement dessus, et descend encore jusqu'à trouver la barrière du pantalon.

Il est tellement étrange d'avoir ce degré d'intimité avec Ilashan. Il s'est accoutumé à se tenir loin de lui pour ne pas l'effrayer si bien qu'il a maintenant l'impression de commettre une terrible transgression. Et cela donne une saveur plus forte encore à cet instant de plaisir.

Il défait le laçage du pantalon et recule un peu pour lui retirer entièrement. Ce n'est pas la première fois qu'il voit Ilashan nu, mais c'est la première fois qu'il le voit ainsi : abandonné, la peau parsemée de ses morsures à peine ébauchées, la chair brûlante et le sexe douloureusement dressé entre ses cuisses ouvertes.

Sylath éloigne le dernier vêtement, devenu inutile, et se penche sur son amant. De ses deux mains, il caresse l'intérieur de ses cuisses, elles sont fermes et musclées mais la peau est fine. La prochaine fois, il le mordra là, dans ce creux intime, se promet-il, là où bat l'artère, tout près de son membre en érection.

Il le dévore d'abord avec les yeux. Son sexe gorgé de sang qui repose sur son bas-ventre est absolument parfait. La proportion est idéale et rend hommage à toute la virilité du mercenaire. Les veines qui le parcourent pulsent au rythme de son cœur mais avant de glisser dans sa bouche ce membre gorgé de sang — il voudrait le mordre là aussi un jour... Mais y a-t-il un endroit où il ne veut pas le mordre ? — il remonte jusqu'à son visage et l'embrasse.

Cette fois, il n'y met pas la sauvagerie du désir mais la langueur du long tourment qu'il lui inflige. Leurs lèvres s'effleurent, puis il trouve la chaleur humide de sa langue et il la goûte plus lentement, en jouant avec comme avec une proie. Il mordille ses lèvres, les lèche, les ouvre, reprend sa langue qu'il roule en vagues au creux de la sienne.

Le vampire met fin au baiser quand la respiration d'Ilashan se fait trop laborieuse. Il redescend alors vers l'objet de sa convoitise, enroule une main à la base du mât de chair et retrousse d'un geste la peau qui protège le gland. La vue de cette chair à la teinte plus soutenue, rendue luisante par l'impatience, et l'odeur capiteuse de désir mâle lui font perdre toute retenue et il avale, moins lentement qu'il aurait voulu, toute la longueur du membre qui vient battre contre sa langue.

L'astre et le Veilleur - Tome 1 (partie 2) : La forteresse de neigeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant