262 ~ Ilashan

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Ilashan entend Sylath lui conseiller de ne pas bouger, mais décide quand même de s'éloigner de quelques pas pour regagner le rivage. Il se rappelle que les lianes sont moins vivaces hors de l'eau, et songe malgré la torpeur qui le gagne qu'il sera plus facile de s'en débarrasser une fois dans un endroit moins profond.

C'était sans compter sur ses muscles engourdis et la pression des liens qui le tiennent déjà.

Ilashan bascule en arrière, s'effondrant dans une grande éclaboussure, son cœur cessant de battre l'espace d'un effroyable instant.

Pourtant, là où il est tombé, le lac n'est pas si profond. L'eau lui arrive encore jusqu'aux épaules et il tente de garder son calme pour se dépêtrer des lianes, tâtonnant pour ramasser sa lame égarée dans la vase. Ses doigts se referment sans mal sur la poignée mais déjà, il sent d'autres plantes s'enrouler autour de lui et chercher à le faire glisser lentement vers les profondeurs. Elles ne sont pas aussi agressives que la dernière fois, et son esprit baigne dans une confusion ouatée ; ce qui ne l'empêche pas de sentir une terreur sourde l'envahir à l'idée de revivre une nouvelle fois ce cauchemar.

Mais Sylath apparait près de lui juste avant que la panique ne le gagne.

Il sent le vampire essayer de l'extirper de l'étau des lianes, mais celles-ci se contractent soudain autour de lui, coupant brusquement sa respiration. La poitrine comprimée, le souffle difficile et le cœur battant violemment contre ses côtes, Ilashan s'accroche fermement à la voix autant qu'au regard du vampire. Sylath le tient. Il est bien plus fort que les plantes, il a déjà lutté contre elles une fois, alors qu'elles étaient beaucoup plus virulentes. Il sait très bien qui est le prédateur le plus dangereux dans ces grottes, et celui-ci est de son côté.

Ilashan lui a déjà fait confiance dans une situation similaire. Son instinct de survie fait le reste, si bien qu'il lui offre sa gorge sans hésiter.

Libéré d'une partie de l'étau qui le comprimait, Ilashan lâche son arme pour tenter d'agripper les lianes qui rampent le long de son corps brûlant, comme autant de cordes pressées sur sa peau nue. Quand l'une d'elle s'enroule autour du haut de sa cuisse, frottant lentement contre son aine, un frisson incontrôlable parcourt son épiderme.

La dernière fois qu'il a ressenti une étincelle aussi violente, c'est la veille, lorsque Sylath a refermé sa bouche dangereuse autour de son membre tendu.

Ilashan pousse un juron au moins aussi fleuri que celui du vampire, les joues enflammées par les sensations intolérables qui l'assaillent. Sa peau est sensible au moindre effleurement, et les lianes glissent sur lui avec l'appétit d'un amant. La voix de Sylath a ses oreilles lui donne même l'impression, l'espace d'un instant, que ce sont ses mains à lui qui soulèvent le tissu de ses vêtements pour mieux se presser sur son torse. D'autres tiges remontent sous son pantalon, se pressant contre l'intérieur de ses cuisses, réveillant le souvenir encore récent des paumes du vampire contre sa chair.

Comme s'il avait besoin de cela pour perdre l'esprit.

— Je ne suis pas sûr... que ça soit une bonne idée... que je me détende.

La voix hachée, son regard trouble cherche celui de Sylath, mais en dépit de sa proximité, son visage lui apparaît flou dans la faible lueur des torches. Sa peau le brûle encore, parcourue de fourmillements qui se transforment en frissons insoutenables chaque fois qu'une liane glisse contre son épiderme. Elles sont aussi nombreuses que lisses, achevant d'attiser ses sens perturbés. La voix grave du vampire atteint encore ses oreilles mais il ne comprend pas vraiment ce qu'il lui dit.

Ilashan est incapable de bouger toute la partie de son corps qui est encore immergée. Ses muscles sont engourdis par la chaleur, et les lents mouvements des lianes sur ses chairs fébriles l'électrisent en permanence. Elles l'étreignent avec jalousie, sans lui accorder le moindre répit, cherchant à l'envelopper dans la chaleur de leurs tiges à défaut de pouvoir l'entraîner dans les profondeurs.

Ilashan tente de repousser une tige enroulée contre le haut de sa cuisse, la saisissant à deux mains pour l'éloigner, mais il ne parvient même pas à la retenir lorsqu'elle plonge soudain sous son pantalon. Une violente décharge traverse son échine, et soulève son torse qui se cambre sous le coup du plaisir. Une autre liane en profite pour glisser sous son dos et ramper contre ses reins sensibles, lui arrachant un gémissement, suivi d'un nouveau juron.

Il n'éprouve même plus de peur ou de panique, incapable de se concentrer sur autre chose que les caresses lancinantes de ces dizaines d'appendices qui courent sur sa peau et lui procurent des sensations si grisantes. Pas même quand les lianes s'enroulent autour de ses bras pour chercher à l'empêcher de se débattre, peut-être en réponse à l'avancée implacable de la dague de Sylath.

Ilashan ne peut que se tordre et se cambrer de nouveau, grondant face à sa propre impuissance, alors qu'une tige s'enroule langoureusement autour de son sexe a demi-érigé. Et s'il parvient à parler, sa propre voix ressemble plus à un gémissement suppliant qu'à une injonction furieuse.

— Sylath... enlevez... ces saloperies...

L'astre et le Veilleur - Tome 1 (partie 2) : La forteresse de neigeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant