256 ~ Ilashan

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Le rire de Sylath est aussi surprenant que d'ordinaire, alors même qu'Ilashan s'était préparé à l'entendre. Il s'apprête à ouvrir la bouche pour échanger une répartie, mais s'abstient en sentant le vampire se redresser.

Pour mieux s'installer devant lui, et l'emprisonner entre ses cuisses gainées par le pantalon qu'il porte.

Ilashan cligne des yeux sous la surprise, avant de froncer les sourcils, et grogner pour la forme. Il continue d'appliquer le liquide comme il le ferait avec du savon, passant avec précaution sur les endroits douloureux où il a déjà mis de l'onguent, tentant en vain de faire comme si cette proximité nouvelle ne le troublait pas.

Pour lui qui n'a que très peu goûté à la douceur de caresses offertes dans l'intimité, la façon qu'a Sylath de le toucher est bouleversante. La sensation de ses doigts tièdes sur son visage lui donne des frissons comme il en a rarement éprouvé au cours de sa vie.

Il n'est pourtant pas un novice en matière de contacts charnels, mais ces impressions-là sont encore... nouvelles. Bien qu'elles deviennent de plus en plus familières, à chaque nouveau jour passé en sa compagnie.

— Vous savez très bien de quoi je veux parler, dit-il en soutenant son regard.

Il ferme les paupières un instant plus tard pour le laisser faire, et les garde closes pour ne pas trahir le trouble qui l'agite au passage de ses mains dans ses cheveux. Frais, le contact de ses doigts était déjà perturbant ; chaud, cela avait une dimension érotique complément différente. Et tiède...

C'est comme s'il découvrait à chaque fois quelque chose qu'il aurait dû connaître toute sa vie.

— Ce novice vous convoite. Il n'est peut-être pas aussi effronté que moi, mais sa compagnie serait sûrement moins éprouvante que la mienne.

Ilashan rouvre les yeux pour l'observer, le souffle tendu par sa propre audace. Il n'essaye pas de faire renoncer Sylath à le garder auprès de lui ; il ressent juste le besoin de comprendre.

Il se redresse sans rechigner, malgré la seconde d'hésitation qu'il marque. Il a l'impression de s'offrir d'une manière encore plus intime qu'il ne l'a fait la veille. Il n'est d'ailleurs pas vraiment certain d'être prêt pour ça... mais il n'a pas envie non plus de refuser, comme s'il voulait tester les limites de sa propre tolérance.

— Vous allez regretter de m'avoir choisi. À la fin de l'hiver, je serai parti. Je ne serai jamais docile et obéissant. Je suis ingrat et opportuniste, je prends tout ce qu'on me donne sans jamais rien céder en échange. Et de toute manière, je n'aurai rien à vous offrir.

Son corps ? Il l'a déjà cédé pour bien moins que cela. Son amitié ou son affection ? Il doute être capable d'éprouver de telles choses, sûrement pas aussi intensément que le voudrait Sylath. Reste sa confiance, qu'il a promis de lui accorder et qui semble si importante pour le vampire, mais ça ne semble plus si précieux, en comparaison à toutes les concessions qu'il a pu obtenir.

— Et ce n'est pas parce que je vous en laisse en profiter beaucoup trop aujourd'hui que je vous permettrai de recommencer, dit-il en plantant son regard dans le sien.

Il défait d'un geste la serviette qui lui ceignait les hanches, pour répondre à l'interrogation silencieuse de Sylath.

L'astre et le Veilleur - Tome 1 (partie 2) : La forteresse de neigeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant