Le vampire regarde avec fascination la jouissance de l'humain monter par vagues et s'échouer entre eux. Il faut plus de temps au mercenaire cette fois, et cela laisse au vampire l'occasion d'en profiter. Il sait que peu d'hommes expérimentent ce plaisir dans leur vie, et il devine à la manière un peu sidérée qu'il a de le regarder, qu'Ilashan vient d'y goûter pour la première fois.
— Tu n'es pas mal non plus, sourit le vampire en retour.
Et il le pense. De lui, il a tout aimé. Ses yeux qui se sont fermés, l'instant précis où il a renversé la tête, et ses doigts qui se sont agrippés à sa nuque jusqu'à en faire céder la peau...
Mais ce qui rend Ilashan redoutable ce n'est pas l'hostilité dont il est capable. Il est redoutable parce qu'il s'épanouit dans le bien-être, comme un félin satisfait, parce ce qu'il devient dangereusement beau quand le plaisir le submerge... Et que le vampire sent que ces instants vont hanter son éternité.
Sylath s'écarte finalement et laisse un peu d'air à l'humain, et un instant d'intimité pour se remettre de ce qu'il vient de ressentir. Le vampire se lève et va dans la salle d'eau récupérer un linge propre qu'il humidifie dans l'eau fraîche d'une vasque. Après avoir essuyé d'abord son ventre, il revient près de la cheminée pour s'occuper d'Ilashan qu'il caresse autant qu'il nettoie.
— Auria, l'une des immortelles, est alchimiste, dit-il d'un ton bas, pour ne pas déranger la sérénité qui s'est installée entre eux. Elle fabrique toutes sortes de potions pour le confort et la santé des humains. Je vais aller t'en chercher une qui t'aidera à renouveler plus vite le sang que je t'ai pris. Je demanderai également à ce qu'on te serve plus de viande pendant les jours à venir.
Il rassemble les vêtements éparpillés autour d'eux et rend les siens à Ilashan. Si on lui demandait son avis, le mercenaire vivrait nu en permanence. Sylath l'envelopperait dans d'épaisses couvertures et dormirait contre sa peau nue, ou le couvrirait seulement de tuniques longues sous lesquelles il pourrait passer les mains à toute heure, pétrir les chairs, enfouir les doigts...
Mais Ilashan a trop de fierté pour être traité comme un calice, et après tout ce qu'il a obtenu de lui en un seul soir, Sylath n'a pas l'intention de le contraindre à quoi que ce soit.
Il n'en aurait jamais attendu tant. Autant d'émotions et une telle complicité sont des choses qu'il n'avait jamais éprouvées, même au contact des humains les plus soumis. Il n'imaginait pas qu'il les éprouverait au côté de quelqu'un d'aussi indépendant qu'Ilashan.
Le vampire s'habille également de vêtements plus décontractés que ceux qu'il réserve aux cérémonies.
L'horloge dont les aiguilles ressemblent à des flèches de glace indiquent qu'il est seulement la moitié de la nuit. Sylath voudrait rester là, à compter le nombre d'orgasmes qu'il peut donner à l'humain avant qu'il ne demande grâce. Malheureusement il a encore du travail, et de nombreuses personnes l'attendent.
— Ensuite, je vais m'occuper des préparatifs pour les travaux. Mais je te réserve la fin de la nuit. Pour ce que tu veux : de l'escrime, de la lecture, un lever de soleil, ou simplement un moment de calme. Est-ce que tu veux m'accompagner ?
Sylath est certain que ce qu'ils viennent d'échanger ne laissera pas de séquelles à l'humain. Et il ne regrette pas d'avoir pris son temps avec lui, ainsi Ilashan ne conservera ni tiraillements, ni douleurs, et son corps relâché de toute tension lui confirmera qu'il a eu raison de lui faire confiance.
VOUS LISEZ
L'astre et le Veilleur - Tome 1 (partie 2) : La forteresse de neige
مصاص دماءPartie 2 de l'Astre et le Veilleur - Tome 1 : La forteresse de neige Le mercenaire Ilashan a été sauvé d'une tempête par le mystérieux Sylath, qui l'a conduit à l'abri dans une forteresse isolée, peuplée de vampires et de leurs esclaves humains. Le...