Il y a toujours eu tant de méfiance dans leur relation que Sylath a pris pour acquis qu'Ilashan le craignait pas principe, et qu'il devrait toujours faire ses preuves. Mais cette certitude s'étiole quand le mercenaire s'abandonne finalement. Il l'a mordu, touché, caressé, et malgré son désir évident pour lui, malgré toutes les choses que l'humain sait sur ce lieu, sur le vampire, sur ce qu'il a fait, Ilashan ne semble ni effrayé de lui tourner le dos, ni inquiet de s'offrir à lui.
Seuls ses mots, quand il parle, rappellent qu'un esprit critique et prudent habite ce corps alangui.
— C'est le cas pourtant, répond Sylath avec un sourire amusé. Rien n'empêche celui qui offre une récompense de prendre du plaisir à la donner. C'est même plutôt conseillé...
Et du plaisir, il en prend, car Ilashan n'est pas avare de démonstrations. Il émet des sons délicieux, ses doigts ont tour à tour agrippé les poils de la fourrure et se sont glissés dans les cheveux du vampire, son cœur accélère, il ne réfrène pas le plaisir qui monte entre ses hanches, et lèche les doigts de Sylath avec une application qui égare l'immortel.
Quand il le pénètre enfin, c'est avec deux doigts. La salive aide et Ilashan est détendu mais malgré ça, Sylath perçoit une tonicité musculaire qui trahit la tension permanente du mercenaire. Il peine à se faire une place, ses doigts sont comprimés dans l'étau de chairs brûlantes et ses lents mouvements circulaires n'ont qu'une relative efficacité.
Il doit lui faire un peu mal, ce dont Ilashan ne se plaint pas. Mais pour se faire pardonner, il lui prodigue de sa langue, des caresses dont il sent qu'elles sont proches de le faire basculer.
Le vampire a l'impression qu'il entend son propre nom pour la première fois quand Ilashan le prononce aux portes de l'orgasme. Il avait toujours suspecté le potentiel érotique de cet humain, mais il ignorait que le voir s'abandonner serait si émouvant, que ça aurait tant de force, que cela représenterait tant pour lui.
Sylath se croyait repu mais il découvre lorsqu'Ilashan se répand dans sa bouche qu'il n'est jamais rassasié de lui, et il l'avale avidement. Il lèche avec application ce qui a coulé sur sa peau, ne laisse aucune goutte et se repaît du souffle laborieux de l'humain.
Autour de ses doigts, le plaisir a contracté les chairs par longs spasmes et le vampire attend qu'il se détende pour recommencer à bouger et surtout pour être sûr qu'il en a toujours envie. Mais l'exigence formulée par le mercenaire au regard égaré, lorsqu'il glisse sa seconde main dans ses cheveux noirs, gonfle la poitrine de Sylath d'un plaisir qu'il n'aurait pas cru éprouver.
Il ne réalise pas tout à fait ce qu'implique cette demande. Ilashan semblait si inaccessible que maintenant qu'il s'offre à lui, Sylath n'est plus tout à fait sûr de la nature de ses propres sentiments. Il n'a jamais ressenti un désir aussi violent, associé du besoin très contradictoire de protéger. Et ce second l'emporte sur le premier.
Leurs yeux ne se quittent pas. Il bouge les doigts lentement. La tonicité diminue, Ilashan l'accepte, il a baissé les armes et maintenant il se défait aussi de son armure, de son bouclier, de ses masques. Il est nu, et il n'y a plus de ténèbres dans son regard.
Quand Sylath retire finalement ses doigts, il est un peu tôt pour le prendre. Les chairs dont il caresse encore un instant le pourtour sensible sont encore trop fermes. Mais il sent qu'il ne pourra pas faire mieux, et une trop longue préparation peut finir par produire le contraire de l'effet recherché.
Ilashan le veut mais il ne pourra pas se détendre plus de sa propre volonté. Sylath tente pourtant une dernière chose, autant parce qu'il en a envie que parce que cela peut aider son amant. Il pose les mains à l'intérieur des cuisses d'Ilashan qu'il maintient largement écartées, et sa bouche vient à la rencontre de l'entrée où il glisse la langue. Il lèche sans retenue ni pudeur la soie de ses chairs intimes, le lubrifie encore, cajole l'anneau étroit auquel il s'apprête à imposer sa présence. Puis il se retire et s'installe au-dessus d'Ilashan.
VOUS LISEZ
L'astre et le Veilleur - Tome 1 (partie 2) : La forteresse de neige
مصاص دماءPartie 2 de l'Astre et le Veilleur - Tome 1 : La forteresse de neige Le mercenaire Ilashan a été sauvé d'une tempête par le mystérieux Sylath, qui l'a conduit à l'abri dans une forteresse isolée, peuplée de vampires et de leurs esclaves humains. Le...