L'astre et le Veilleur - Tome 1 (partie 2) : La forteresse de neige

227 ~ Sylath

Alors qu'il enfonce deux doigts, Ilashan le retient, la main crispée sur son poignet. Le vampire s'immobilise immédiatement et cherche le regard du mercenaire. Ses yeux l'interrogent.

Moins vite ? Moins profond ? Moins large ? Est-ce qu'il veut qu'il se retire ?

Ilashan est tendu, son expression s'est assombrie et l'immortel perçoit un début de panique. Il a complètement cessé de bouger pour ne pas causer de contraction de rejet, mais l'humain contrairement à ce qu'il craint, est plutôt relâché autour de lui. Son fourreau est certes étroit, mais les muscles sont assez relâchés pour que la pénétration ne fasse pas mal. La pression sur son poignet ne traduit donc pas une douleur.

C'est la peur de baisser les armes, comprend le vampire. C'est la crainte qu'on éprouve lorsqu'on ne se protège plus, après avoir été longtemps en danger. Le mercenaire hésite comme s'il se préparait à un nouvel affrontement, mais alors que l'immortel s'attend à être repoussé, Ilashan l'attire finalement à lui d'un bras autour de sa nuque.

Sylath se plie à cet ordre silencieux et se repositionne pour s'installer au-dessus de l'humain sans peser sur lui et en ayant l'amplitude de bouger ses doigts.

— Je suis là, souffle-t-il lorsque leurs visages se rapprochent.

Toujours sans bouger les doigts, il presse son front contre celui d'Ilashan et essaye de lui faire passer à travers ses regards, qu'il n'y a pas d'ennemi ici, pas de combat. Les seuls adversaires sont la douleur, la peur, l'inconfort, et ils les font plier ensemble, sans violence.

Lorsqu'il prend ses lèvres, Sylath les lui offre. Il profite de cette distraction pour reprendre ses mouvements. Il prend le temps d'élargir l'anneau de muscles. Ici comme sur tout son corps, Ilashan est tendu, tonique, et résistant. Mais il est aussi très sensible, et réceptif à la tendresse... Et le vampire ne tarde pas à pouvoir bouger l'essentiel de ses doigts sans mal.

Il se concentre alors sur la bouche si chaude sous la sienne et lui répond avec voracité, agréablement surpris de découvrir Ilashan aussi entreprenant. La langue de l'humain s'égare sans crainte sur ses crocs, comme si avoir goûté à ses morsures l'avait apaisé de toute peur.

Le vampire répond au baiser avec fougue pendant que ses doigts changent d'angle. Il continue à coulisser en lui, mais cherchent en plus le petit renflement si sensible qui fait gémir les hommes d'un plaisir presque trop profond.

Il le trouve et le frotte d'abord de façon superficielle, simplement pour identifier la zone de plaisir. Puis il affermit la pression et masse très précisément la petite glande qui roule sous ses doigts à travers la paroi fine.

— Accroche-toi bien, Ila, conseille-t-il au mercenaire pour qu'il raffermisse la prise sur sa nuque et ses cheveux. Et n'oublie pas de respirer.

Il a dit ces derniers mots avec un sourire, avant d'entamer un massage très précis entre ses reins. Ses yeux traquent chaque variation de plaisir dans ceux de l'humain. Il ignore si le corps d'Ilashan en est capable, mais il tente de l'attirer lentement et inexorablement vers un nouvel orgasme, intérieur, plus intime, plus profond et auquel il lui semble qu'il ne s'attend pas du tout.