225 ~ Sylath

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Alors que ses reins s'embrasent, Sylath sent qu'Ilashan est sur le point de basculer, quelques secondes avant que cela arrive. Et quand il perd pieds, la surprise qu'il lit en lui est étourdissante.

Tout son corps se tend en spasmes de plaisir et l'immortel le dévore des yeux alors qu'il se répand entre ses lèvres. Il est sublime. Le vampire a le sentiment de le dévorer encore, de boire son corps, de le goûter d'une façon différente mais tout aussi intime que quand il buvait son sang.

Il caresse son ventre et le regarde essayer difficilement de dépêtrer son esprit de l'enchevêtrement de plaisir. Le vampire se lève alors et prend un pot de pommade dans un tiroir. C'est un onguent lubrifiant et relaxant. Et quand il revient, il ouvre le pot qu'il pose au sol, s'installe à nouveau entre les cuisses ouvertes d'Ilashan, et se penche vers lui pour un baiser chaste mais tendre.

— Juste ce que tu peux supporter. Seulement mes doigts. C'est toi qui décides quand j'arrête.

Et pendant qu'il s'assure d'avoir bien l'attention d'Ilashan, pour ne pas le prendre au dépourvu, il prélève un peu de pommade avec la pulpe des doigts, la frotte avec son pouce pour la faire fondre et la réchauffer, et pose ses doigts contre son anus.

De son autre main, il enserre délicatement les doigts du mercenaire, lui fait tendre le bras entre les jambes et refermer la main autour de son poignet. Ainsi, il peut l'arrêter à tout instant, d'une simple pression.

Sylath commence alors, très lentement parce qu'il ne croit pas vraiment à ce qu'il est en train de faire, et qu'il a le sentiment que son cœur va éclater, que ses émotions le brûlent. Maintenant que son désir s'est calmé, qu'il est rassasié de sang et de plaisir, cette forme d'intimité est plus bouleversante encore.

Il presse les doigts contre son anus, frotte doucement, caresse, pétrit. Et le corps d'Ilashan, qui baigne toujours dans le bien-être euphorisant de l'extase et dégage un parfum de délice, se détend assez pour qu'il se permette de glisser un doigt.

Il s'immobilise à chaque petite contraction de rejet. Et il attend le temps qu'il faut, jusqu'à ce qu'il soit détendu. C'est un langage sans mots, très doux, fait de silences et de regards, de mouvements lents, et du doux crépitement des flammes.

Sylath prend son temps pour la première pénétration, mais une fois qu'il sent qu'Ilashan réapprivoise une sensation qui ne lui est pas inconnue, il trouve le rythme qui lui convient et coulisse en lui. Le lubrifiant aide et assouplit les chairs douces, et alors que le vampire relâche sa concentration et effectue une série de mouvements plus amples, il réalise, pour la première fois, ce qu'il est en train de faire.

Il se rend compte qu'Ilashan est nu, dans une position aussi érotique que vulnérable, les genoux relevés et les cuisses écartées. Il réalise qu'il le caresse, là, à l'intérieur, au plus intime. Qu'Ilashan a joui et que ses joues sont encore rouges, qu'il porte sur le ventre les marques roses de ses crocs...

Il a pris de nombreux humains dans son éternité, il n'en est pas du tout à sa première étreinte intime. Le sexe est parfois une façon très simple de récompenser un calice que la morsure a échauffé et que le désir tourmente.

Mais avec Ilashan c'est différent. Tout a une valeur différente. Et quand Sylath plonge un second doigt au creux de la fournaise qui s'ouvre pour lui, il ferme une seconde les yeux parce qu'il a l'impression que cette sensation trop puissante de sentir autour de ses doigts les chairs les plus intimes de l'humain pourraient le perdre complètement.

L'astre et le Veilleur - Tome 1 (partie 2) : La forteresse de neigeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant