224 ~ Ilashan

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Ilashan comprend vite que Sylath, lui, est plutôt du genre à prendre son temps dans ce genre de moment. Et que cela va être très, très difficile de gérer le flot de sensations qu'il fait naître en lui, surtout s'il compte faire durer cette langoureuse torture qu'il lui inflige.

Son dos nu s'enfonce dans le tapis moelleux, la chaîne de son médaillon retombant en désordre sur sa clavicule. Il a rapidement accepté que Sylath n'a pas d'autres intensions que de le faire languir et de mettre sa chair à vif. Aussi, si ses muscles tressaillent et que ses membres se raidissent, ce n'est pas à cause de la crainte qui ressurgit, mais bien du plaisir qui l'assaille sans relâche.

Même la mention des bas ne le fait qu'à moitié grimacer.

— Aucune chance que j'en reporte, gronde doucement Ilashan. Seulement pour dormir.

Le reste, il n'a pas assez de contrôle sur lui-même pour pouvoir y répondre.

Ilashan bascule la tête en arrière à défaut de fermer les yeux, chaque parcelle de son corps lui envoyant des sensations contradictoires. Il ressent tout autant la fraîcheur de la nuit que la chaleur des flammes sur sa peau nue. Chaque morsure attise un peu plus son ivresse, et il enfouit sans hésiter les doigts dans la chevelure du vampire, non pas pour essayer de le stopper, mais plutôt pour essayer de garder un point d'encrage.

Sa peau marque vite, et rougit autant qu'elle se couvre de traces de morsures sous le passage de ses crocs redoutables. C'est tellement grisant qu'il ne parvient pas à retenir les sons rauques qui naissent dans sa gorge, et qu'il n'a de toute façon aucune envie de les retenir.

Les genoux repliés et les cuisses écartées sous le corps de Sylath qui le couvre de sa passion, sa posture le rend vulnérable. Mais dans une telle situation, avec quelqu'un qui ne représente plus vraiment une menace et qui n'a que de délicieuses intensions à son égard, Ilashan sait qu'il est plutôt agréable de rendre les armes.

Et répond au baiser du vampire avec d'autant plus de ferveur.

S'accrochant d'un bras ferme à sa nuque, il rend chaque morsure, chaque effleurement. Les lèvres de Sylath ont encore le goût de son propre sang, et il est plus facile de répondre aux assauts de sa langue qu'à la brûlure de son regard avide sur son corps nu. Ses crocs ne sont plus un danger. Ses doigts ne provoquent que de la frustration.

La tête d'Ilashan retombe en arrière dans une expiration, ses mains s'agrippant de nouveau aux épaules du vampire, pour ne plus les lâcher.

Son dos se soulève et se cambre sur le tapis, violemment secoué par la fournaise qui l'engloutit. Il ne s'attendait pas à ce que Sylath s'occupe de lui ainsi, avec tant de ferveur et d'assurance. C'est aussi bon qu'inattendu, presque libérateur après cette longue attente qui n'a fait que le rendre fou. Il en gronde de satisfaction, ébranlé par les sensations pures qui le traversent et tendent le moindre de ses muscles.

Il ne ressent aucune peur à l'idée que cela soit Sylath qui lui procure des sensations d'une telle intensité. Au contraire, cela ne les rend que plus insoutenables. Les lèvres du vampire le plongent au cœur même du brasier, faisant battre son cœur si vite que ses pulsations résonnent jusque dans ses tempes. Ilashan ne peut rien faire contre cette formidable onde de chaleur qui enfle tout à coup dans son aine, pour exploser soudain et l'irradier tout entier.

Le moment est aussi puissant et intense que peut l'être un orgasme quand on n'en a plus ressenti depuis des semaines. Celui-ci le cueille à l'instant où il s'y attendait le moins, et aussi à celui où il le réclamait le plus, aussi implacable qu'irrépressible.

Ilashan en perd temporairement le fil de ses pensées, ébranlé par l'extase qui vient de le traverser. Son corps en vibre encore, secoué par les derniers spasmes du plaisir, ses pieds si enfoncés dans le tapis qu'il menacent de déraper.

Hagard, il ne parvient à prendre conscience que de deux choses ; qu'il est allongé sous Sylath, le torse soulevé par sa respiration erratique, et que toute l'action a dû être rapide. Très rapide. Tellement, qu'il n'a ni eu le temps de la voir venir, ni celui d'avertir le vampire.

Il relâche les épaules de Sylath pour mieux se passer les mains sur le visage, échappant un juron dans sa langue maternelle.

L'astre et le Veilleur - Tome 1 (partie 2) : La forteresse de neigeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant