257 ~ Sylath

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Sylath s'est absorbé dans la contemplation d'Ilashan. Le mercenaire, quand il accepte de baisser légèrement sa garde, semble toujours déboussolé. Le vampire n'a pas l'impression de l'effrayer — ou plutôt, il sent qu'il lui fait de moins en moins peur — mais les réactions d'Ila aux plus simples manifestations de tendresse sont toujours un mélange de surprise et de perplexité un peu rigide, comme s'il ne savait pas comment accueillir ces caresses.

Ilashan garde les yeux fermés quelques instants après que Sylath a appliqué l'huile odorante sur ses paupières, et le vampire le trouve rajeuni à cet instant. Il a des airs d'innocence, lui qui pourtant est rompu à l'art du combat, et n'est pas un novice dans les choses de la chair. Et l'immortel est toujours surpris de découvrir que c'est le plus simple, la tendresse la plus désintéressée, qui le trouble.

Sylath pensait que la conversation au sujet de Jory était close, pour lui, il est évident qu'il n'a aucun intérêt pour ce garçon pourtant très dévoué. Mais Ilashan insiste et le vampire se demande, à sa façon de se dévaluer par rapport au garçon, ce qu'il veut lui dire exactement. Peut-être se soucie-t-il que Sylath souffre de son départ ? Ou il craint que le vampire s'attache à lui et refuse finalement de le laisser partir ? Ce serait plus probable.

Alors qu'Ilashan accepte de se lever et défait la serviette qui était nouée autour de ses hanches. Sylath la rattrape et la rapproche du feu pour qu'elle sèche plus rapidement. Puis il prend un instant pour observer le corps du mercenaire. Il a quelques hématomes de leur combat, des cicatrices anciennes un peu partout qui forment comme des rayures sur sa peau de miel.

Sylath verse à nouveau du suc sur ses mains et pose ses doigts sur la cheville du jeune homme, avant de les faire courir sur son mollet, son genou et de redescendre jusqu'au pied.

— Je ne vais pas regretter, dit doucement Sylath en le massant. Et je sais que je ne peux pas te convaincre de rester ici et que ce n'est pas par manque de temps. Même si l'hiver durait dix ans, aux premiers jours du printemps, tu partirais. Ta décision est prise.

Il lui fait lever le pied pour en enduire la plante. Puis il fait de même avec l'autre, avant de remonter sur ses cuisses. Sa peau est délicieusement chaude, les muscles forts de ses jambes sont légèrement tendus, et les flammes du feu tout proche font danser des ombres sur son corps. La lumière et la chaleur lèchent sa peau comme les mains du vampire l'explore, et il sent le malaise du mercenaire, le même que quand il a caressé son visage, mais en plus intense. Sylath ne saurait dire si Ilashan craint de ne pas aimé être touché si intimement, ou si au contraire, il craint d'y prendre plaisir et de finir par trouver tout cela naturel au point d'oublier un jour de remonter sa garde.

Ses mains passent à l'intérieur des cuisses fermes, presque paresseusement. Sylath relève les yeux jusqu'à accrocher le regard d'Ilashan.

— Et Jory ne m'intéresse pas, Ila, dit-il en choisissant d'être parfaitement sincère avec lui, parce qu'il devine combien ce qu'ils sont en train de faire lui coûte. Pas parce qu'il est trop peu effronté, ou parce qu'il n'est pas un combattant, ou qu'il est trop docile... Il n'est pas toi, et je ne peux penser à personne d'autre que toi.

Ses doigts se referment doucement sur ses bourses. Il le masse avec délicatesse, de manière si tendre que ce n'est presque pas sexuel. Sa main encercle ensuite son membre, il parcourt toute la longueur, de la base au gland, dont il repousse le prépuce avec attention. Et il le relâche finalement. Cela a duré trop peu de temps pour que Sylath ait eu l'air d'en profiter et de vouloir exciter Ila. Mais le suc réchauffe déjà sa peau et semble le rendre un peu fébrile.

Le vampire espère que les effets se seront estompés une fois arrivés à la source, pour qu'Ilashan puisse se battre en pleine possession de ses moyens.

Sylath glisse lentement une main entre ses cuisses et l'autre derrière sa jambe. Il remonte sur ses fesses, les masse, elles sont fermes et musclées mais assez rebondies pour être affolantes... L'immortel se concentre et la main qu'il a glissée entre les cuisses d'Ila parcourt toutes les chairs intimes jusqu'à l'entrée qui à cet instant n'en est pas du tout une.

Sylath caresse les contours de son intimité, l'enduit de suc, insiste un peu pour défroisser légèrement les doux plis, puis finalement, retire ses mains. Aucun endroit n'a été oublié. Ils vont pouvoir y aller.

— C'est terminé, tu peux respirer de nouveau normalement, annonce-t-il avec un sourire. Au fond, moi aussi je suis opportuniste, tu sais. Moi aussi je prends tout ce que tu me donnes, même si tu crois que ce n'est rien, et que ça n'a aucune valeur. Et même si je sais que chaque instant de proximité que tu me cèdes est à renégocier le lendemain, et peut être le dernier.

Il se lève à son tour, et donne ses vêtements au mercenaire, les mêmes que lui mais à sa taille.

— Est-ce que c'était désagréable, Ila ?

L'astre et le Veilleur - Tome 1 (partie 2) : La forteresse de neigeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant