1 Syndrome dépressif

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J'ai toujours pensé que j'allais finir seule.

Il parait que tout fini poussière et je me disais que mon avenir se résumais surement à ça... des grains de poussières dérivant au gré du vent et sans aucun espoir de retour. On naît. On meurt. Et puis rien, juste le néant au silence assourdissant et à la noirceur aveuglante.

Je pensais de plus en plus souvent à la mort ces derniers temps. Et si elle aussi me cherchait?

Je me sentais détaché et vide. Les événements de ma vie me laissaient un goût amer dans la bouche. Je n'avais plus goût à rien et pensais même à accélérer ma rencontre avec la grande faucheuse. Ce n'est pas difficile quand au boulot on vous dit que vous n'avez pas les compétences et que votre comportement est mal, quand vous passez vos soirées seules à vous remettre en question sur le pourquoi de votre célibat, quand personne ne voit à quel point vous êtes en train de sombrer.

Je ne pense pas que je vais manquer à quelqu'un de toute façon.

J'en étais là de mes pensées quand le klaxon de la voiture en face de moi résonna dans mes oreilles. Merde. Je donnais rapidement un coup de volant pour remettre ma voiture dans mon couloir de circulation.

Quitte à rejoindre l'autre côté du mur, je préfèrerais n'entrainer personne de force avec moi. Je crois que j'ai vraiment besoin de sommeil. Mais lui ne voulait pas de moi visiblement. Je devrais peut être me taper la tête contre un mur on ne sait jamais...

Mon tatouage me chauffait le dos. Ça arrivait par moment mais cette fois ci c'était comme si des flammes me léchaient la peau sur tout mon dos et mes épaules. Et ce courant d'air froid qui me parcourait ensuite...

Je secouais la tête pour reprendre mes esprits et ne pas partir dans une rêverie qui apaiserais peut être mon moral mais pas ma capacité à tenir ma voiture dans le bon couloir.

Je me sens juste pathétique maintenant. Un coup de tonnerre éclate pile à l'instant ou je finis ma phrase et des trompes d'eau se déversent sur le bitume et le pare brise de ma voiture. Magnifique! Il est vraiment temps que je rentre et que je file sous ma couette.

Je sors de la salle de sport. Oui j'aime, enfin j'aimais les sensations de repousser mes limites, sentir les courbatures liées à l'effort, libérer des endorphines et me sentir bien... mais ça, c'était avant. Aujourd'hui, je n'avais plus goût à ce sport qui ne me procurait plus rien. Je me sentais juste grosse, moche et stupide.

J'avais toujours eu des formes, j'étais même pulpeuse comme on dit et les mecs me trouvaient des seins magnifiques. Mais le dernier en date de mes rencontres d'un soir a préféré en choisir une autre. Un de plus. Mais sérieux, qu'est ce qui clochait chez moi? J'étais pourtant jeune trentenaire, de taille moyenne, pulpeuse et sexy je crois avec un corps de forme sablier avec bonne poitrine type pin up. Je ne pensais pas être stupide, j'avais un job (je ne sais pas encore pour combien de temps mais bon...), un salaire qui me permettait d'être autonome. J'étais sociable, à l'écoute, je ne jugeais jamais mes amis. Bref je me sentais bien seule dans mon monde de bisounours, de licornes et de paillettes.

Merde! Ma voiture vient de se garer toute seule devant chez moi. Encore un passage à vide. Le temps que je retire les clés du contact, je sens comme un souffle chaud et une voie qui emplie ma tête et qui me chuchote de ne pas m'inquiéter, que ça va aller.

J'avais toujours été une grande rêveuse, le genre de celle qui sauve le monde dans ses rêves, mais cette fois ci et pour la première fois de ma vie je me sentais faible, blasée et avec l'envie de ne rien faire. Un vrai désastre en somme.

Je devais attendre d'avoir le petit sursaut d'énergie qui pourrait faire la différence. Et en attendant, ... Ah oui au fait... moi c'est Jessy et je crois que je deviens folle à me parler toute seule.

La Faucheuse Lui Va Si Bien (En Cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant