La Faucheuse Lui Va Si Bien (En Cours)

37 Lucifer s'invite

Lucifer était confortablement installé dans mon canapé, un verre de ce que je supposais être du vin à la main.

_ Bonsoir, mon enfant.

_ Bonsoir, Lucifer. Que me vaut cet honneur?

Je n'osa pas lui dire que j'étais naze et que je n'avais pas vraiment envie d'une conversation à cette heure. Je ne voulais pas qu'il pète son câble comme la dernière fois. Et lui n'avait rien de mieux à faire un samedi soir?

_ Je tenais à venir te voir sans que ton chien de garde ne soit dans les parages.

_ Ah. Vous aviez quelque chose à me dire?

Il me fixe de son regard noir tout en faisant tourner le vin dans son verre. Mais comment savait il que Dean n'était pas là? Et il m'énervait en réalité à toujours asticoter Dean. Ce n'était jamais véritablement méchant mais juste assez pour qu'il s'énerve.

_ Précisément. Je tenais à m'excuser pour la piètre image de moi que j'ai pu te donner l'autre jour.

_ Si vous voulez vous excusez d'avoir pris possession d'un être humain pour le conduire à une mort certaine ou bien si vous voulez vous excusez d'avoir envoyez un sous fifre avec l'apparence d'un enfant malade vous ne croyez pas que c'est un peur tard pour cela?

_ Nenni mon enfant. Je faisais allusion à ensuite...

_ Ok. On va dire que l'on traverse tous des moments difficiles dans son existence et on y réagit tous de manière différente.

_ J'en sais quelque chose, croîs-moi.

_ Très bien. On va dire que vos excuses sont acceptées alors. Vous souhaitiez autre chose?

_ Tu n'es vraiment pas facile en affaire. Veux tu bien t'asseoir.

Je voyais bien qu'il essayait de se contenir mais je ne pouvais m'empêcher de le titiller.

_ Dean va sûrement bientôt arriver alors je vous suggère fortement de vous dépêcher si vous ne voulez pas tomber sur lui.

Et il éclate de rire.

_ Tu es vraiment rafraîchissante, tu n'imagines même pas à quel point cela peut faire du bien. Ton Dean est actuellement suffisamment occupé pour ne pas venir nous déranger. J'ai fais ce qu'il fallait pour ne pas que nous soyons dérangés. Et oui, je sais que maintenant il lui est permit certaines choses.... tout cela grâce à toi, mon enfant.

_ Hein? Vous lui avez fait quoi? Il va bien?

J'essayais de ne pas trop lui montrer à quel point je pouvais avoir peur pour Dean mais j'étais sur que Lucifer voyait clair en moi.

_ Ho Ho Ho, on dirait bien que le petit enfant ici présent éprouve un peu plus de sentiment qu'il n'en ai attendu d'un élève envers son maître...

_ La ferme, Lucy.

_ Tut tut tut, tu ne devrais pas laisser ta colère prendre le dessus. C'est surement mauvais pour ton cœur. Et puis il faut que tu restes lucide pour me raconter ce que tu sais de la prophétie. Ne crains rien pour ce petit pion de Dean, il ne lui arrivera rien... dans l'immédiat.

Je voyais rouge. Mais comment protéger Dean? Je fermais les yeux et tentais de prendre quelques profondes inspirations.

_ Voilà qui est mieux, mon enfant. Cela m'aurait attristé de devoir sortir les griffes devant toi.

_ Dites moi ce que vous voulez et laisser moi en paix. Et au passage, je ne vous dirais rien.

_ J'aimerais comprendre d'où te vient cette capacité à me repousser. Tu es comme une paroi rocheuse lisse sur laquelle je ne fais que glisser. C'est exaspérant et fascinant à la fois.

_ Je ne sais rien Lucifer. Parlez moi de votre mère. J'ai cru comprendre à vos paroles que je vous la rappelais.

_ Certes. Mais ne me parle pas d'elle. Sache simplement que c'était la plus belle et la plus sage des êtres que je n'ai jamais rencontré. Personne ne lui arrivait à la cheville et tous voulaient se mettre en quatre pour elle. Elle s'est sacrifié pour que nous puissions vivre et aujourd'hui nous sommes coincés.

_ Coincés? Comment ça?

_ Coincés dans des vies qui ne peuvent évoluer parce que l'ordre établi ne peut plus se réguler. Les hommes veulent de plus en plus de pouvoir et certains sont prêts à tout pour cela. Le problème des dommages collatéraux ne les choquent même pas mais nous, Êtres de l'ombre devons  faire au mieux pour maintenir cet ordre. Mais il semblerait que nous ayons également des limites.

_ Mais de quoi est ce que tu me parles? Et puis ne fais pas semblant d'être le gentil de l'histoire.

_ Je ne suis pas gentil. Je pense simplement que ton rôle est plus grand que ce que tu ne penses et que tu vas devoir devenir forte pour gérer la crise qui se prépare. 

_ Quelle crise?

_ Vois ça comme la troisième guerre mondiale, la fin de la civilisation. Les humains ne pensent qu'à se détruire eux même mais nous devons éviter une fin qui nous anéantiraient nous par la même occasion.

_ En gros vous voulez vous protéger et garder votre petit confort.

_ Je ne vais pas le nier mais il n'y a pas que cela. Si le déséquilibre devient trop important nous risquons tous de sombrer et d'être aspiré par le Gouffre et crois- moi, tu ne le voudrais pas. Et je ne parle pas de certaines créatures qui pourraient décidé que finalement elles peuvent se montrer au grand jour. L'ordre des choses doit être maintenu.

_ C'est quoi ce gouffre dont vous avez parlé? Celui ou votre mère est morte je crois?

_ Celui là même. Si tu y tombes tu ne reviens pas. Le Gouffre, c'est la fin de toute chose. Il anéanti tout sur son passage et ne laisse que le néant.

_ C'est sur que vu comme ça ça à l'air plus que déprimant.

Je le vois se détourner de moi et parler tout seul, ou peut être plutôt à quelqu'un que je ne pouvais voir, ou peut être que je ne le voulais pas tout simplement.

_ Je vais devoir te laisser mon enfant, il semblerait que ton chevalier servant soit en route pour te rejoindre. Nous reparlerons une autre fois.

Et il s'éclipse comme ça, d'un battement de cils.