59 Enfance de Dane

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Une nouvelle chambre. Je ne la reconnais pas celle-ci. Elle me semble toute aussi spacieuse que celle du château de mon enfance. En me retournant dans mon lit, je sens mon ventre énorme bouger. Un petit chenapan s'amuse à jouer avec mon estomac. Je suis enceinte, et pas qu'un peu. Une peur irraisonnée me saisie. Et en même temps un plaisir immense. Je vais devenir maman.

En m'asseyant au bord du lit, une violente nausée me prend par surprise et j'ai juste le temps d'attraper le pot de chambre pour vomir. Grande classe.

Dane sort d'une pièce. Il a les cheveux humides. Cela doit être la salle de bain.

_ Ma chérie, encore des nausées? Tu devrais accepter le remède du médecin. Cela te soulagerais certainement.

_ Je... Je verrais.

Toujours cette peur de perturber le futur en ne disant pas ce qu'il fallait. Déjà que je ne savais pas si j'allais retrouver mon future et mon Dean. Je ne voulais pas envenimer les choses de façon irréversible.

_ Très bien. Promets-moi de faire attention à toi et au bébé. Pendant que tu dormais j'ai reçu un messager de la part de tes parents. Il seront là dès demain. Ils espèrent être là pour la délivrance.

_ Très bien. J'ai hâte de les voir et surtout que ma mère me donne des conseils. Je serais rassurée de l'avoir tout prêt de moi.

_ C'est bien normal. Cela fait bien six mois que nous ne les avons vu et tu sais que moi aussi j'ai peur pour toi. Je ne pourrais vivre sans toi mon amour.

Je me blotti dans ses bras. Il avait le don de savoir me rassurer. Par contre j'aurais préféré qu'il ait le don de faire apparaître une salle d'accouchement dernier cri avec médecins et sage femme et surtout une perfusion pour la péridurale. Mais vu le décor je suis certaine de devoir me contenter de cette chambre. D'ailleurs où étions nous?

_ Tu crois que je peux me rendre dans les cuisines? J'ai faim et d'autant plus que ce petit galopin grandit.

_ Il est vrai que ton ventre est grand, ce sera un vigoureux bonhomme que ce petit guerrier. Mon château est le tient et tu le sais. Tu n'as pas besoin de ma permission pour aller en parcourir les couloirs. Tu es la maîtresse de séant.

_ Et toi mon prince.

Je l'embrassais sur la joue. Je ne pouvais rester face à lui pour l'embrasser. Mon ventre était vraiment trop énorme. Et comme-ci mes pensées avaient été entendues, je reçu un petit coup de pied qui fit bondir la peau de mon ventre et surtout pas vraiment plaisir à mon estomac déjà malmené.

J'étais dans les cuisines, attablée devant une assiette garnie de fruits frais. Et je discutais avec la cuisinière qui me parlait de Dane, enfant, tandis qu'elle faisait rouler la farine sous ses doigts agiles en vue de confectionner le pain du lendemain.

_ C'était un petit enfant qui avait tout d'un ange. Je ne pouvais décemment le gronder lorsqu'il venait chaparder un morceau de pain. Il venait toujours en aide aux plus faibles. Un petit ange vous dis-je. Et...

Je ne l'écoutais que d'une oreille distraite pendant un moment.

_ Son parrain venait une fois l'an. C'était toujours durant ces moments que je trouvais mon petit Dane triste. Il restait poli, gentil, égal à lui même mais je le voyais au fond de ses yeux. Je ne sais pas ce qu'il se passait entre eux mais mon seigneur aurait du faire plus attention, je vous le dis.

Toute mon attention était à présent tournée vers elle.

_ Pardon? Vous pensez que ce parrain aurait pu avoir une conduite déplacée envers Dane?

_ Je ne le sais point. Je ne voudrais pas porter de fausses accusations. Mais mon petit Dane était toujours triste avec lui, pour sur. Et puis personne ne sait d'où venait ce parrain. C'était un homme étrange qui ne parlait avec personne et traitait de haut tout ceux qui tentaient de lui parler. Seuls le roi Lionel semblait avoir ces faveurs.

Je ne savais que faire avec cette information. Je me voyais mal aller vers Dane et lui demander s'il avait été sexuellement abusé durant son enfance. Parce que c'est bien de cela que la cuisinière voulait parler, non?

_ Je vous prie de m'excuser madame, je vais me retirer. Je me sens lasse.

Et j'avais surtout besoin de réfléchir en plus de fermer un peu mes yeux. Et d'étendre mes jambes qui ressemblaient à deux tonneaux.

_ Certainement, Madame.

Je me levais et j'allais quitter la pièce quand je senti un liquide chaud me couler le long de mes jambes et inonder le sol. Je crois que je me reposerais plus tard finalement. J'allais être mère un peu plus tôt que prévu.







La Faucheuse Lui Va Si Bien (En Cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant