48 Petite confidence chez Lucifer

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J'ouvris les yeux avec difficultés. Il faisait chaud et un souffle de vent sec me piquait le corps. J'avais la gorge en feu et quand je voulu appeler à l'aide, seul un coassement sorti de ma bouche.

Où étais-je? Comment j'étais arrivé ici?

Je pris conscience de ce qui s'était passé dans le bar et commençais à vraiment paniquer. Je n'entendais pas un bruit autours de moi.

J'étais dans un lit immense et dans ce qui ressemblait à une chambre richement meublée et décorée. Je sautais du lit mais aussitôt je dus me prendre la tête entre mes mains tellement j'avais l'impression que mon cerveau était en train d'exploser.

Arriver jusqu'à la porte fut un supplice. Ouverte.

Je me faufilais dans le couloir. Personne. Toujours pas de bruit comme s'il était interdit d'en faire ici. Tout se ressemblait et j'avais l'impression de tourner en rond. J'avais "turn around" de Bonnie Tyler en tête et ça m'énervait. Mais où était passé ce lâche de Lucifer?

Je crois que je viens de le trouver finalement. Une sorte de salle du trône. Il fait sombre et je ne distingue pas les murs qui entoure la pièce. Mais à mesure que j'avance j'entends des bruits. Je préfère ne même pas savoir quelles créatures pouvaient produire ces sons.

Dean avait beau m'avoir entraîné pendant des mois je ne pense pas que j'étais prête à affronter autant de démons en une fois.

_ Je constate que le manque d'oxygène n'a pas eu de fâcheuses conséquences, mon enfant.

_ Stop Lucifer. On arrête maintenant. C'est quoi ce délire et pourquoi est-ce que tu m'as amené ici? Et on est où là d'ailleurs?

J'avais beau me dire que le plus simple était que je reste calme, je ne parvenais pas à m'y résoudre. Il me donnait envie de taper et de préférence sur lui.

_ Tu es chez moi. Dans mon monde et plus précisément dans mon château. Il est quelque peu sombre je te l'accorde mais tu y trouveras tout le confort nécessaire.

_ A quoi Lucifer? Je ne compte pas rester. Et que dirais ta femme, Perséphone? Dean sait-il que je suis ici?

_ Ce ne sont que des contes de bonnes femmes, je ne suis pas marié. Et arrêtes donc de penser à cet imbécile. Tes amis sont loin et personne ne pourra venir te rejoindre... à moins qu'il décide de passer de vie à trépas.

Je savais qu'il avait raison mais je ne pouvais m'y résoudre. Il fallait que je sache pourquoi il avait besoin de moi.

_ Très bien, Lucifer. Je suis ici maintenant alors dis moi pourquoi? Expliques moi la raison de tout ce cirque s'il te plaît.

_ Assied toi dans un premier temps. Veux tu boire quelque rafraichissement?

_ Non merci.

_ Bien. Il faut que tu saches déjà que je me montre extrêmement généreux avec toi. Plus qu'avec aucun être auparavant. Parce que vois tu, tu lui ressembles tellement. Depuis que je t'ai senti la première fois lors de ta mort, ton aura éblouissante et ton odeur... cela me la rappelait, elle.

Je le laissais parler. Je ne voyais toujours pas de qui il faisait allusion mais je ne voulais surtout pas interrompre cette sorte de logorrhée.

_ Elle était si belle, si douce, et si rayonnante. Son regard vous apportait la paix. Sa voix n'était que douceur et jamais elle ne l'élevait pour se faire entendre. Elle était grande avec de longs cheveux dorés et ses ailes... tout comme les tiennes. C'était la déesse de toute chose. Je la croyais indestructible. C'était ma mère. Mais un jour, rien ne fut plus comme avant.

Il se tourna vers moi et me regarda droit dans les yeux.

_ Je ne veux pas de ta pitié alors ne t'avise pas de continuer de me regarder de la sorte.

_ Très bien mais c'était plus de l'empathie que de la pitié tu sais.

_ Soit. Mais cesse tout de même.

_ Ok.

D'un hochement de tête il reprend :

_ Peux de personnes ont la connaissance de ce que je vais t'apprendre aussi je te saurais gré de garder pour toi ces informations. Un jour, ma mère se mit à faire des cauchemars. Quand je lui ai demandé de quoi il s'agissait elle n'a pas voulu me répondre pour ne pas m'alarmer. J'étais jeune à l'époque mais je comprenais déjà beaucoup de choses du monde des adultes. Mon père en avait fait baver à ma mère à cause du Fléau et elle a du faire des choix que peu de personnes auraient pu comprendre. Je me doutais donc qu'il s'agissait d'autres choses. Les cauchemars ont empirés. Ma mère, si belle avec son teint clair de porcelaine se mit à avoir des cernes. Elle ne parvenait plus à se reposer correctement. Elle faillit finalement à son rôle de protectrice du monde. Des guerres éclatèrent sur Terre. Cela faisait rire mon frère. Cet espèce de demi dieu pensait que les Hommes ne devaient être que des pions sur son échiquiers géants personnel. C'était une chasse gardé pour lui. Ma mère prenait souvent son partis contre moi. Je ne comprenais pas et j'étais jaloux de mon frère qui pouvait faire ce qu'il désirait. Il était trop occupé avec ses jouets pour s'apercevoir à quel point l'état de notre mère empirait. Un matin, elle ne pu sortir de son lit. Je fut alerté par ses serviteurs et couru à son chevet. Elle avait de la fièvre et délirait. Cela dura ce qui me sembla des jours et des semaines même. Dans son délire, je compris toutefois qu'il était question du Fléau. Menace invisible mais qui semait la terreur dans les pensées inconscientes des êtres vivant et ayant pour seul objectif la destruction. Tout le contraire de ce pourquoi ma mère luttait chaque jour. Je compris que les choses étaient graves. Je passais mes nuits auprès d'elle à lui parler, la rassurer, lui passer un tissu imbibé d'eau fraiche sur le visage. La nuit d'avant... Je pensais qu'elle était revenu parmi nous et que mes prières avaient été entendues. Elle avait les yeux ouvert et me regardait tendrement.


La Faucheuse Lui Va Si Bien (En Cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant